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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Par la force de son écriture l'auteur nous plonge littéralement dans la société provinciale sous la révolution ; les descriptions des paysages ruraux et citadins, de la nature et des personnages de ce livre, sont captivantes de part la précision des détails et la justesse du vocabulaire. Vocabulaire qui laisse une place subtilement dosée au vocabulaire d'époque, rendant la lecture aisée et stimulante pour nous dépayser tout en nous immergeant dans l'univers de cette époque.
Grâce à cette écriture habile et maitrisée, Olivier Chartier maintient le lecteur suffisamment à distance de façon à le plonger dans des ambiances très sombres sans le plomber.
On suit donc avidement l'intrigue tout au long de ce livre au gré de noms (de gens comme de lieux) cocasses et bucoliques mais néanmoins réels, enchantant le côté historique de ce roman.
On en ressort ému, stimulé et enrichi.
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Un livre passionnant, lu en quelques soirées qui mettent en alerte, font réfléchir, ne laissent pas indifférentes, font reprendre les pages déjà lues pour revérifier des détails, font ouvrir un dico pour savourer chaque mot, chaque expression à sa juste valeur, son vrai sens. Bref le livre d'un enseignant que l'on soupsconne d'être docte, mais surtout juste, sur les émotions, les peurs mais aussi les penchants de la nature humaine. Bref un maître dans l'art de l'écriture, qui fait revivre la période révolutionnaire, au point qu'on a plus l'impression d'écouter les personnages que de lire les dialogues, d'entendre les protagonistes que de tourner les pages. Un plongeon immersif dans un lieu et un temps bicentenaires soudain si proches... "en bas de ma rue, au feu rouge..." Bravo !!!
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Un livre que j'ai trouvé très touchant par son intrigue et son style, qui ne se contente pas de raconter l'Histoire mais de la vivre pleinement à travers la vie de Pierre François.
J'ai en quelques soirées appris beaucoup plus sur cette période que n'importe quel autre document historique aurait pu le faire, et ce à travers un style dense et riche, et un langage par moment très poétique, par moment très cru.
J'ai été personnellement très touchée par le rapport que ce livre entretient à la nature ; l'aube, la neige, la nuit, et surtout la forêt… en plein mois de juin je me suis retrouvée projetée dans le froid d'une forêt de Moselle avec Pierre en l'an X.
Enquête mais aussi travail de mémoire, je pense que grâce à cette mise en fiction, Pierre François n'est pas mort et ne le sera jamais plus complètement.
En un mot, je recommande fortement !
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Dans l'Histoire avec un grand H, chacun vit la sienne, minuscule, à peine visible. On sanctifie les héros…mais qu'en est-il des autres dont la vie tombe dans l'oubli et dont l'existence se résume à la plaque sur une stèle de cimetière? Et encore, faut-il que la pierre tombale n'ait pas disparu avec le temps !
Et si vous tombiez un jour, par hasard sur le manuscrit d'un Acte d'état civil de 1800, et que, de ce papier jaillissait « une vie intime », celle de Pierre-Francois, inconnu de tous, et dont le destin, pourtant, concerne les vivants ? Et si de plus vous découvriez qu'un mystère entoure les raisons de sa disparition, lui, que l'on a retrouvé dans un fossé, tête contre terre, près de Dieulouard, le 10 du mois de Nivôse de l'an X ?
L'auteur de ce livre veut savoir, et va mener son enquête. Enfin, oui mais pas vraiment, pas seule-ment : nous ne sommes pas dans un polar… Olivier Chartier se lance plutôt dans une quête humaine reposant sur le devoir de mémoire, afin de rendre à ce jeune homme ce qui lui revient : sortir de l'anonymat.
Sinon qu'Olivier Chartier a bien peu de « matière » pour raconter l'histoire de Pierre : le contenu du procès verbal, des lieux, quelques informations concernant l'existence de sa femme et de ses deux enfants, et puis ? Ce que l'on a retrouvé dans les poches du défunt… Alors, Il lui faut, en plus de s'appuyer sur des faits réels, inventer et proposer des hypothèses. Mais cela n'a guère d'importance bien au contraire, car finalement à travers les possibles qu'il propose, son but est atteint : le lecteur se souviendra que Pierre François a existé !
Pierre, c'est un soldat de retour de la guerre, pendant la période révolutionnaire. Il rentre apparemment chez lui, en compagnie de ses deux acolytes Grand Barde et Navel, avec lesquels il n'a plus rien à partager, même plus l'amitié. Il préfère poursuivre seul son chemin, mais celui-ci doit-il vraiment le ramener auprès de sa famille, dans le village de son enfance ? Il s'interroge et semble remettre sa décision au hasard, c'est-à-dire dans la petite pièce qu'il tient dans sa main : pile ou face. Son hésitation, nous en découvrons l'origine dans les chapitres nous dévoilant sa vie passée.
«Nivôse An X» percute et ne s'oublie pas. Sitôt terminé, j'ai à nouveau relu certains passages. L'écriture incisive et taillée finement, révèle le talent de l'auteur qui sait créer une ambiance, étouffante parfois, mais si évocatrice. Les descriptions sont à couper le souffle, chaque mot est choisi pour non seulement les rendre visuelles, mais pour transmettre de l'émotion au lecteur.
Bravo !
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Il est des romans qu'on ne peut lâcher avant la dernière page. Il est des livres qui nous font entrer dans la grande Histoire des sans-nom. Il est enfin des oeuvres dont on ne sort pas indemne. Nivôse An X est de ceux là. Olivier Chartier a le verbe généreux et un style nerveux qui amène le lecteur à réfléchir sur sa propre existence, au delà du très beau récit.

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Nivôse, An X d'Olivier Chartier est une « bio-fiction historique » à lire, relire, et savourer.
Le lecteur est niché derrière l'épaule de Pierre François, gravement blessé « au frimaire de l'an IX » (novembre 1800), venant de toucher sa solde de vétéran, et le suit dans le retour vers son foyer – qu'il n'atteindra jamais. Rencontres impromptues, compagnons de voyages à la moralité douteuse, fonctionnaires et gens du peuple, la fresque humaine est impressionnante. Impressionnante dans sa diversité, certes, mais surtout dans les multiples fêlures qu'elle donne à contempler. L'humain est faible, nous le savions, mais jusqu'à quel point ? Faible pour avoir renoncé à ses idéaux, faible pour accepter d'être un vulgaire rouage dans les aberrantes machineries humaines (armée, bureaucratie, truanderie), faible pour préférer l'intérêt égoïste à l'altruisme et la mansuétude. N'y a-t-il pas un Évêque Myriel pour racheter cette sinistre peinture ? Non, pas ici. Que chacun s'examine en conscience. L'heure est à l'auto-critique. « Si tu rencontres un homme de valeur, cherche à lui ressembler. Si tu rencontres un homme médiocre, cherche ses défauts en toi-même », disait Confucius. le roman d'Olivier Chartier nous invite précisément à accomplir ce travail.
Quant à l'écriture, elle est riche, vive et généreuse, abondante en images éloquentes. Les descriptions sont savoureuses, toujours. Dans un style gorgé de comparaisons – ici hilarantes, ici effrayantes – mais aussi d'élans hugoliens destinés à nous élever au-delà des sinistres conditions humaines, l'auteur manie à merveille l'art de la tournure et du vocabulaire soigneusement recherché.
Car Nivôse, An X est une écriture qui parle d'hommes et de femmes, de la petite comme de la Grande Histoire (les références sont bien présentes), des traditions et des multiples pressions sociales, mais qui reste avant tout une oeuvre puissamment littéraire ; une sensibilité au service de l'intelligence.

Oui : à lire, relire et savourer.
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Le début du livre laisse un peu dubitatif, le style semble prendre le pas sur le fond. Mais progressivement, il s'impose comme une nécessité, et toute la pertinence de cette écriture devient évidente. le charme opère, non pas seulement dans la convocation d'un passé historique, mais aussi dans le retranscription pudique d'une subjectivité à laquelle seule la poésie peut rendre hommage. On suit la route de cet ancien soldat, on perçoit des bribes de sa vie et soudain l'accumulation de ces détails anodins construit un destin. le mystère de la narration qui alterne les points de vue et transporte dans une ambiance hivernale fantomatique parvient à dire l'indicible du drame et la puissance faillible de toute vie. le récit est très beau, profondément mélancolique, élégiaque au sens premier du terme, tout en étant rigoureux d'un point de vue historique, ce qui lui confère une vraisemblance d'autant plus forte et un pouvoir d'illusion d'autant plus réussi. L'auteur est parvenu à redonner à la fiction son rôle de rêverie déployant l'imaginaire tout en invitant à aimer le passé comme un autre présent. J'ai été sensible à cette tentative de dire à la fois l'héroïsme du quotidien et des petites vies, et le trouble qu'on ressent devant les archives si peut qu'on cherche l'humanité contenue dans la transcription sèche des faits. Lecture arrivée par hasard, elle devient incontournable. Si vous aimez l'histoire et êtes à la recherche du temps passé retrouvé, si vous aimez le questionnement sur l'humaine condition, si vous aimez les oeuvres qui jouent sur les frontières entre les disciplines (histoire et lettres), les genres (poésie et récit, et à l'intérieur roman et nouvelle) et les registres (car le lyrisme se même au comique, au fantastique et à l'épique dans une dominante tragique), si vous voulez tenter une expérience croisant naturalisme et Nouveau Roman, vous pouvez sans hésiter goûter ce livre bref et dense. Si comme moi vous hésitez au début, faites confiance ; quand vous relirez les pages qui vous ont fait douter, vous les relirez autrement, elles seront limpides. Il n'y a pas de chute à proprement parler, et pourtant ce sont plusieurs lectures qui deviennent possibles quand on arrive à la fin.
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Envie de mots ? Lisez Nivôse an x !

C'est la canicule Vous avez trop chaud ?
Sortez vos pieds du frigo et plongez- vous dans Nivôse an x !

Besoin d'aventure ? Inutile d'aller en Terre du milieu, allez en Lorraine !

Trop de monde au Louvres pour admirer des portraits ? Vous en trouverez d'authentiques dans Nivôse an x !

Les tic-tacs menthe sont trop petits ? L'effet Nivôse an x dure plus longtemps !

Envie que l'on vous parle de vos lectures ? Mettez Nivôse an x dans votre bibliothèque !

Vous trouvez les archives trop poussiéreuses ? le swiffer est superflu avec Olivier Chartier !
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Quel style ! J'avoue que j'ai eu du mal avec certaines phrases au début du livre mais je me suis vite habitué et ensuite j'ai pris beaucoup de plaisir. On s'y croit vraiment, les descriptions sont détaillées et on ressent parfaitement l'atmosphère. le vocabulaire est pointu mais facilement compréhensible et cela est en parfaite adéquation avec l'époque. Il est évident que le travail de recherche a du être très important. J'ai bien mon idée sur ce qui est réellement arrivé mais je la garde pour moi 🙂
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Je tiens à souligner la qualité littéraire du texte. C'est une pépite, comme un caillou brillant dans un ruisseau, qui frappe à la porte de la Littérature...
Je me suis régalé. J'y ai vu des phrases taillées, sculptées, travaillées avec soin, soupesées. Il s'agit d'un roman tiré de faits réels, et imaginé par l'auteur.
Au retour de la guerre, un jeune soldat blessé et retraité part récupérer sa solde avec deux compagnons dans les forêts en plein hiver. Avec le froid, les arbres, le personnage éprouve la dissolution des sens, de ses idées, de sa personnalité, avec une impression de nouveau roman, on pense à Michel Butor, avec un petit goût de Julien Gracq, et parfois même un lyrisme hugolien, social, avec des passages qui me donnent une impression de sonnets couchés en prose et qui sont juste magnifiques! J'ai adoré, vous l'aurez compris.
Il y a tant de belles choses : la pièce au fond de la poche, la fille de l'auberge et l'acte d'amour, l'aigrette duveteuse notamment mais pas que! Je ne peux que vous le recommander !
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