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208 pages
La Bibliothèque des Arts (01/01/1960)
4/5   1 notes
Résumé :
Monographie de Charles Chassé publiée en 1960 par
La Bibliothèque des Arts à Paris et à Lausanne.

Les Nabis sont les peintres, et voilà qui délimite bien les contours de leur mouvement (mouvement est tout à fait le terme convenant ici puisque, étant partis de principes communs, ces jeunes gens se proposaient d'évoluer dans l'avenir en toute liberté), qui se sont groupés sur l'initiative de Paul Sérusier en se réclamant des doctrines que celui-... >Voir plus
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Puvis a mieux réussi que G. Moreau dans son entreprise, mais aussi, c'est que son ambition était moins haute. Il y a dans les fresques de Puvis une clarté particulière qui vous séduit mais, dans cette clarté-là, a-t-il fait passer plus que la surface de l'âme ? « Je suis — disait Voltaire — comme les ruisseaux de mon pays ; je suis clair parce que je ne suis pas profond. » « Puvis — déclarait Gauguin — expose son idée, oui mais il ne la peint pas ; il est grec tandis que, moi, je suis un Sauvage, un loup des bois sans collier. Puvis intitulera un tableau Pureté et, pour l'expliquer, peindra une jeune vierge avec un lys à la main ; un symbole comme cela, on le comprend. Gauguin, au titre Pureté, peindra un paysage aux eaux limpides. » Puvis lui-même confessait qu'il ne pouvait exprimer une sensation que lorsqu'elle en était devenue tout à fait claire. « Pour toutes les idées claires — assurait-il — il existe une pensée plastique qui les traduit. Mais les idées nous arrivent le plus souvent emmêlées et troubles. Il importe donc de les dégager d'abord pour pouvoir les tenir pures sous le regard intérieur. Une œuvre naît d'une sorte d'émotion confuse dans laquelle elle est contenue comme l'animal dans l'œuf. La pensée qui gît dans cette émotion, je la roule jusqu'à ce qu'elle soit élucidée à mes yeux et qu'elle apparaisse avec toute la netteté possible. Alors je cherche un spectacle qui la traduise avec exactitude... C'est du symbolisme, si vous voulez. »
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C'est à Paul Sérusier qu'il convient de donner la place de beaucoup la plus importante parmi les Nabis puisque, sans Sérusier, le groupe des Nabis n'aurait pas été créé. C'est lui qui, en se convertissant à Pont- Aven aux idées de Gauguin et en amenant à l'Académie Julian le fameux couvercle de boite à cigares désigné comme le Talisman, a déterminé un mouvement général de protestation contre une stricte observance des doctrines impressionnistes. C'est Sérusier qui, grâce à son autorité personnelle, a rassemblé tous ces jeunes gens autour de lui, comme c'est lui qui, plus tard, a modifié les conceptions que, par son intermédiaire, ils avaient reçues de Gauguin. La plupart d'entre eux, en effet, n'ont eu de relations directes qu'avec Sérusier. Maurice Denis, par exemple, n'a pas connu Gauguin. Sérusier a eu moins de succès auprès d'eux quand, ensuite, il a tenté de gagner ses camarades à ses idées très particulières sur la palette chaude et la palette froide ; mais, dans d'autres milieux, des adeptes sont venus à lui. Qu'on n'oublie pas, non plus, que sous l'influence de son élève Verkade, devenu moine à Beuron, il a beaucoup aidé à répandre les théories du P. Desiderius Lenz sur les SaintesMesures et sur le Canon, ainsi causant dans le monde catholique un renoncement aux procédés de saint Sulpice et un élan vers des méthodes nouvelles d'art sacré. Ce que, dans son ABC de la Peinture, il a écrit sur la nécessité pour l'artiste d'une érudition géométrique, ce qu'il a exposé sur ce sujet quand il fut professeur à l'Académie Ranson, tout cela s'est infiltré dans les cerveaux de son époque, si bien que le cubisme, jusqu'à un certain point, a bénéficié de l'enseignement de Sérusier qui a été une des plus grandes sources intellectuelles de son temps.

IV. PAUL SÉRUSIER, FONDATEUR DU MOUVEMENT NABI
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Sur la jeunesse des Nabis et les liens qui les unirent les uns aux autres, j'aurai plusieurs fois à revenir dans ce livre, mais il est bon que, dès le début, j'indique sommairement comment de futurs peintres, directeurs de théâtre ou de périodiques d'avant-garde qui allaient appartenir au groupe des Nabis avaient depuis leur enfance les mêmes habitudes de pensée, avaient gardé dans leurs yeux la vision des mêmes spectacles et dans leurs cerveaux les mêmes réactions devant les mêmes lectures. Il y avait là Lugné-Poe qui, lorsqu'il était encore élève, avait créé une troupe de comédiens amateurs, Lugné-Poe qui devait orienter vers l'art décoratif plusieurs de ses compagnons et qui, une certaine année, pendant qu'il était à Condorcet, enleva le prix de dessin à son ami Maurice Denis ; il y avait Vuillard et Roussel qui furent, eux aussi, exactement contemporains dans la même section (l'un eut le premier prix d'histoire, l'autre le second prix ; quelques années après, ils allaient devenir beaux-frères). Il y avait là Thadée Natanson, futur directeur de la Revue blanche. Grâce à l'amabilité de M. le proviseur et de M. le censeur de Condorcet, j'ai pu consulter et les palmarès et les bulletins trimestriels (ceux-ci tout couverts d'une poussière qui n'avait jamais encore été dérangée) et c'est toute la littérature comme tout l'art d'une époque qui, à travers cette fumée, reparaissait devant moi: je relevais l'entrée de Vuillard au lycée en 1879, celle de Roussel en 1876.
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C'est autour de Paul Sérusier, ancien élève du Lycée Condorcet, que se réunirent ceux des élèves de cet établissement qui l'avaient connu ou qui avaient entendu parler de lui par d'anciens camarades. C'étaient naturellement ceux qui avaient été déjà attirés par l'art qui allèrent vers lui et tous ceux-là savaient son nom puisqu'il était massier de l'atelier Julian. Plus âgé que la plupart d'entre eux, il appartenait à la même classe sociale, son père étant directeur de la parfumerie Houbigant. Cette communauté d'origine bourgeoise ne pouvait manquer de fortifier des liens entre tous ces jeunes bourgeois, d'autant que le Lycée Condorcet était une institution d'espèce très particulière. « Si je me suis lié tout de suite avec Sérusier à l'Académie Julian — a dit Maurice Denis — c'est que, dans ce milieu assez vulgaire, il m'apparaissait comme un esprit d'une culture supérieure. » Aux rapins moins instruits, Sérusier arrivait aussi — nous signale Maurice Denis — à s'imposer par sa force physique, sa voix de ténor et son bon garçonnisme. Mais c'était surtout l'élite du Quartier latin qui le fréquentait assidûment. Les Nabis, en principe, ont été des bacheliers et presque tous des anciens de Condorcet.

I. Le lycée Condorcet, berceau des nabis
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Sur la jeunesse des Nabis et les liens qui les unirent les uns aux autres, j'aurai plusieurs fois à revenir dans ce livre, mais il est bon que, dès le début, j'indique sommairement comment de futurs peintres, directeurs de théâtre ou de périodiques d'avant-garde qui allaient appartenir au groupe des Nabis avaient depuis leur enfance les mêmes habitudes de pensée, avaient gardé dans leurs yeux la vision des mêmes spectacles et dans leurs cerveaux les mêmes réactions devant les mêmes lectures. Il y avait là Lugné-Poe qui, lorsqu'il était encore élève, avait créé une troupe de comédiens amateurs, Lugné-Poe qui devait orienter vers l'art décoratif plusieurs de ses compagnons et qui, une certaine année, pendant qu'il était à Condorcet, enleva le prix de dessin à son ami Maurice Denis ; il y avait Vuillard et Roussel qui furent, eux aussi, exactement contemporains dans la même section (l'un eut le premier prix d'histoire, l'autre le second prix ; quelques années après, ils allaient devenir beaux-frères).

I. Le lycée Condorcet, berceau des nabis
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