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Citations sur Atala - René - Les Aventures du dernier Abencérage (94)

La solitude absolue, le spectacle de la nature, me plongèrent bientôt dans un état presque impossible à décrire. Sans parents, sans amis, pour ainsi dire, sur la terre, n'ayant point encore aimé, j'étais accablé d'une surabondance de vie.
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Qu'il est cruel d'avoir recours à des étrangers pour apprendre à connaître les monuments de ses pères, et de se faire raconter par des indifférents l'histoire de sa famille et de ses amis !
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Enfin, ma chère fille, le grand tort des hommes dans leur songe de bonheur, est d'oublier cette infirmité de la mort attachée à leur nature : il faut finir.
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Puis m’éloignant à grands pas, je m’écriai : « Ainsi passe sur la terre tout ce qui fut bon, vertueux, sensible ! Homme ! tu n’es qu’un songe rapide, un rêve douloureux ! tu n’existes que par la tristesse de ton âme, et l’éternelle mélancolie de ta pensée ! »
Ces réflexions m’occupèrent toute la nuit au bord de la cataracte. Le lendemain au point du jour, mes hôtes me quittèrent, pour continuer leur route dans la solitude. Les jeunes guerriers ouvraient la marche, et les épouses la fermaient ; les premiers étaient chargés des saintes reliques [les cendres de leurs ancêtres] ; les secondes portaient leurs nouveaux-nés : les vieillards cheminaient lentement au milieu, placés entre leurs aïeux et leur postérité, entre ceux qui n’étaient plus et ceux qui n’étaient pas encore, entre les souvenirs et l’espérance, entre la patrie perdue et la patrie à venir. Oh ! que de larmes troublent la solitude, lorsqu’on abandonne ainsi la terre natale, et que du haut de la colline de l’exil, on découvre pour la dernière fois le toit où l’on fut nourri, et le fleuve de la cabane, qui continue de couler tristement à travers les champs solitaires de la patrie !
Indiens infortunés que j’ai vu errer dans les déserts du Nouveau-Monde, avec les cendres de vos aïeux ! vous qui m’aviez donné l’hospitalité malgré votre misère ! je ne pourrais vous la rendre aujourd’hui, car j’erre, ainsi que vous, à la merci des hommes, et moins heureux dans mon exil, je n’ai point emporté les os de mes pères.
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Bientôt mon cœur ne fournit plus d'aliment à ma pensée, et je ne m'apercevais de mon existence que par un profond sentiment d'ennui.
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Si tu crains les troubles du cœur, défie-toi de la solitude : les grandes passions sont solitaires, et les transporter au désert, c’est les rendre à leur empire. [Atala]
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Lorsque Boabdil, dernier roi de Grenade, fut obligé d'abandonner le royaume de ses pères, il s'arrêta au sommet du mont Padul. De ce lieu élevé on découvrait la mer où l'infortuné monarque allait s'embarquer pour l'Afrique ; on apercevait aussi Grenade, la Véga et le Xénil, au bord duquel s'élevaient les tentes de Ferdinand et d'Isabelle. A la vue de ce beau pays et des cyprès qui marquaient encore çà et là les tombeaux des musulmans, Boabdil se prit à verser des larmes. La sultane Aïxa, sa mère, qui l'accompagnait dans son exil avec les grands qui composaient jadis sa cour, lui dit : " Pleure maintenant comme une femme un royaume que tu n'as pas su défendre comme un homme ! " Ils descendirent de la montagne, et Grenade disparut à leurs yeux pour toujours.

Les Maures d'Espagne qui partagèrent le sort de leur roi se dispersèrent en Afrique. Les tribus des Zégris et des Goméles s'établirent dans le royaume de Fez, dont elles tiraient leur origine. Les Vanégas et les Alabès s'arrêtèrent sur la côte, depuis Oran jusqu'à Alger ; enfin les Abencerages se fixèrent dans les environs de Tunis. Ils formèrent, à la vue des ruines de Carthage, une colonie que l'on distingue encore aujourd'hui des Maures d'Afrique par l'élégance de ses mœurs et la douceur de ses lois.

Ces familles portèrent dans leur patrie nouvelle le souvenir de leur ancienne patrie. Le Paradis de Grenade vivait toujours dans leur mémoire ; les mères en redisaient le nom aux enfants qui suçaient encore la mamelle. Elles les berçaient avec les romances des Zégris et des Abencerages. Tous les cinq jours on priait dans la mosquée, en se tournant vers Grenade. On invoquait Allah, afin qu'il rendit à ses élus cette terre de délices. En vain le pays des Lotophages offrait aux exilés ses fruits, ses eaux, sa verdure, son brillant soleil : loin des Tours vermeilles, il n'y avait ni fruits agréables, ni fontaines limpides, ni fraîche verdure, ni soleil digne d'être regardé. Si l'on montrait à quelque banni les plaines de la Bagrada, il secouait la tête, et s'écriait en soupirant : " Grenade ! " (Le Dernier Abencerage)
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Il vaut mieux, mon cher René, ressembler un peu plus au commun des hommes et avoir un peu moins de malheur.
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J'ai cru voir le Génie des souvenirs, assis tout pensif à mes côtés.
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Est-ce votre amour que vous regrettez ? Ma fille, il faudrait autant pleurer un songe. Connaissez-vous le cœur de l’homme, et pourriez-vous compter les inconstances de son désir ? Vous calculeriez plutôt le nombre des vagues que la mer roule dans une tempête [Atala].
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