Ayant grandi dans d'une petite ville canadienne avec deux réserves indiennes, je trouve les romans de bon sauvage des philosophes très agaçants. Les auteurs attribuent aux sauvages les qualités qui ne l'ont pas tout en ignorant celles qu'ils possèdent. Les descriptions de leurs cultures sont aussi erronées sinon plus. Sorti en 1801, « Atala » a fait son arrivé en scène quand le genre avait fait son temps depuis longtemps. On aurait pu fort bien s'en passer.
Il faut reconnaitre pourtant que
Chateaubriand a donné un élément nouveau à la recette. Dans les romans précédents le role du bon sauvage avait été de mettre en lumière les défauts de la civilisation européenne. Par contre le but d'« Atala » a été de défendre le christianisme en particulier et la culture française de l'ancien régime en générale . le contexte était donc très favourable pour « Atala. » L'Europe était en période révolutionnaire. La vieille civilisation chrétienne qui semblait avoir été supprimé en France était menacé partout ailleurs. Dans ce contexte, le public a très bien accueilli ce petit roman minable. de nos jours, « Atala » n'a plus la même pertinence; ce n'est qu'une curiosité qui date d'une époque terrible.