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Citations sur Mémoires d'outre-tombe : Anthologie (235)

La Révolution m'aurait entraîné, si elle n'eût débuté par des crimes : je vis la première tête portée au bout d'une pique, et je reculai. Jamais le meurtre ne sera à mes yeux un objet d'admiration et un argument de liberté ; je ne connais rien de plus servile, de plus méprisable, de plus lâche, de plus borné qu'un terroriste.
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...je pense que sans la liberté il n'y a rien dans le monde; elle donne du prix à la vie...
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Entre la mer et la terre s'étendent des campagnes pélagiennes (marines), frontières indécises des deux éléments : l'alouette de champs y vole avec l'alouette marine; la charrue et la barque, à un jet de pierre l'une de l'autre, sillonnent la terre et l'eau. le navigateur et le berger s'empruntent mutuellement leur langue : le matelot dit 'les vagues moutonnent', le pâtre dit 'des flottes de moutons'.
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Par quel miracle l'homme consent-il à faire ce qu'il fait sur cette terre, lui qui doit mourir ?
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Je marchais sur la plage désertée de la mer. Les grèves abandonnées du flux m'offraient l'image de ces espaces désolés que les illusions laissent autour de nous lorsqu'elles se retirent.
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Plus la saison était triste, plus j'étais heureux. J'ai toujours aimé l'automne, la pluie, les vents, les frimas, en rendant les communications moins faciles, isolent les habitants des campagnes; on se sent à l'abri des hommes.
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Hélas! je me figurais être seul dans cette forêt où je levais une tête si fière! tout-à-coup, je viens m'énaser contre un hangar. Sous ce hangar s'offrent à mes yeux ébaubis les premiers sauvages que j'aie vus de ma vie. Ils étaient une vingtaine, tant hommes que femmes, tous barbouillés comme des sorciers, le corps demi-nu, les oreilles découpées, des plumes de corbeau sur la tête et des anneaux passés dans les narines. Un petit Français, poudré et frisé, habit vert-pomme, veste de droguet, jabot et manchettes de mousseline, raclait un violon de poche et faisait danser Madelon Friquet à ces Iroquois. M Violet (c'était son nom) était maître de danse chez les sauvages. On lui payait ses leçons en peaux de castors et en jambons d'ours. {...} M. Violet, tenant son petit violon entre son menton et sa poitrine, accordait l'instrument fatal; il criait aux Iroquois: A vos places! Et toute la troupe sautait comme une bande de démons.
N'était-ce pas une chose accablante pour un disciple de Rousseau, que cette introduction à la vie sauvage par un bal que l'ancien marmiton du général Rochambeau donnait à des Iroquois? J'avais grande envie de rire, mais j'étais cruellement humilié.
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Au reste, à qui ces contentions, ensevelies depuis quarante ans dans des liasses vermoulues, importent-elles? Des divers acteurs de cette époque un seul restera, Bonaparte. Nous tous qui prétendons vivre, nous sommes déjà morts : lit-on le nom de l'insecte, à la faible lueur qu'il traîne quelquefois après lui en rampant ?
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À la fin d'une discussion violente, je vis monter à la tribune un député d'un air commun, d'une figure grise et inanimée, régulièrement coiffé, proprement habillé comme le régisseur d'une bonne maison, ou comme un notaire de village soigneux de sa personne. Il fit un long rapport ennuyeux ; on ne l'écoutait pas ; je demandais son nom : c'était Robespierre.
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Le vieux matelot ressemble au vieux laboureur. Leurs moissons sont différentes, il est vrai : le matelot a mené une vie errante, le laboureur n'a jamais quitté son champ ; mais ils connaissent également les étoiles et prédisent l'avenir en creusant leurs sillons. À l'un l'alouette, le rouge-gorge, le rossignol ; à l'autre, la procellaria, le courlis, l'alcyon, - leurs prophètes. Ils se retirent le soir, celui-là dans sa cabine, celui-là dans sa chaumière ; frêles demeures, où l'ouragan qui les ébranle, n'agite point des consciences tranquilles.
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