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Critique de Christw


Avec la réputation de l'auteur en garantie, j'ai cédé au goût du jour, à un de ces titres fleuves avant-coureurs de récits mièvres et fantaisistes dans mon esprit méfiant. Rien de cela: ce recueil de nouvelles n'a rien du roman de gare ou de supermarché (comprenez bien : je ne méprise pas ceux-ci mais ils ne répondent pas à mes attentes d'explorateur qui en a vu d'autres) et le bandeau ne ment pas : voici de bonnes nouvelles !

S'il ne fallait lire celles-ci que pour l'écriture, je le ferais, tant il est trop rare aujourd'hui de rencontrer des auteurs francophones qui écrivent très bien, de manière soignée avec quelques allures désuètes qui témoignent d'une excellente maîtrise de la langue française. Ces écrivains qui n'hésitent pas à semer ici ou là un mot rare dont on n'hésite pas à chercher la signification, car l'auteur a établi d'emblée une autorité intellectuelle dont on n'a pas envie de se soustraire. Châteaureynaud a en outre la bonne idée de se documenter précisément sur les sujets qu'il exploite, comme la peinture sous verre (Yves Siffer, Marie Amalia fille de Suzy Bartolini), dans "Les Amants sous verre" ou les duels au sabre des étudiants du Burschenschaft dans la belle histoire "La Face perdue" qui rappellle les meilleurs contes de Poe.

La littérature fantastique est plus apte, selon Châteaureynaud, a saisir la réalité de l'être que les courants réalistes. Dans un entretien, il précise que «son» fantastique (il hésite à utiliser ce terme, porteur aujourd'hui d'autres genres de récits axés sur la peur) est plutôt de l'insolite, un décalage par rapport au réel, où "il s'agit toujours de recoller à la réalité et de parler d'elle" sans susciter la frayeur.

Les huit nouvelles, comme c'est l'usage chez lui, sont proposées de façon chronologique, écrites à Palaiseau de 2002 à 2011. Il n'y aurait a priori pas d'axe thématique, mais l'âge de l'écrivain né en 1947 le rattrape, comme en témoignent certaines pages placées sous le signe du vieillisement et des frustrations qui l'accompagnent, principalement dans le premier récit, le plus brillant selon moi, Les Amants sous verre. Si vous ne deviez en lire qu'un, lisez celui-là qui m'a transporté et ravi. Il avait été édité séparément en 2002 (Le Verger éditeur) et 2004 (Facilire - Encre bleue).

Consultant mes notes succinctes de lectures, je découvre deux titres de l'auteur : "Le Héros blessé au bras", apprécié, et "La faculté des songes", qui, avec un titre aussi prometteur, n'avait apparemment pas trouvé mon estime. Il faudrait que je le relise avec le même oeil qui, satisfait, s'est complu dans ce dernier éventail du spécialiste français du genre.


Vous ferez davantage connaissance avec Georges-Olivier Châteaureynaud sur https://sites.google.com/site/eparvay/

Lien : http://www.christianwery.be/..
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