Je suis né spectateur. J'ai vu longtemps le monde d'une loge. Les autres agissaient, s'agitaient, s'exténuaient, se brûlaient... Je me tenais en retrait, j'observais, je ne me mêlais de rien. J'avais le quant-à-soi escarpé ; j'étais réservé. A quoi, à qui, mon Dieu ? A rien, à personne. Je croyais qu'il existait des destins vides, comme des crabes ou des noix vides.
In Le jeune homme au saxophone.
28 - Lecture de Georges-Oliver Chateaureynaud