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Critique de Martin903931


Ayant découvert fasciné lors d'une visite de la Commune l'importance des incendies ayant touché Paris lors de la Semaine sanglante, l'ouvrage de Nicolas Chaudun ne pouvait que m'intéresser.

Le livre mets en valeur deux figures intéressantes : d'une part, celle d'un loyaliste et fonctionnaire ayant continué à habituer Paris lors de la Commune (Henry Barbet de Jouy) et celle de Bernardy de Sigoyer, officier versaillais, tous deux présentés comme les sauveurs du Louvres.

Le livre a un mérite étonnant. En se concentrant sur les incendies et la disparition des biens culturels au cours de cette semaine sanglante où près de 15 000 communards furent fusillés (!), il offre un récit de la Commune centré sur Paris et ses lieux. Un récit très sombre, à l'image de ce qui n'est rien d'autre qu'une guerre civile, fratricide, d'une violence absolue. L'apocalypse qui saisit Paris au cours de cette semaine de 1871 est totale. Les descriptions de la préparation des incendies et des ordres donnés franchement fascinants.

Je sors un peu étonné, voire frustré, de la sympathie légèrement excessive de l'auteur pour une armée ayant sommairement fusillé des milliers de personnes en une petite semaine. Peut-être est-ce dû justement à son attachement plus fort envers les lieux concernés qu'envers le drame civile et social de cette semaine. La quatrième de couverture, avec son « au cours des derniers jours de mai 1871, le gouvernement d'Adolphe Tiers se résout à réprimer dans la violence la Commune de Paris », m'avait déjà quelque peu alerté.

La Commune est évidemment un sujet sensible et difficile à traiter. Mettre en lumière la désorganisation communarde et l'opportunisme de certains est un fait historique nécessaire à la lecture. Mettre davantage l'accent sur le pillage des caves par les communards que sur une répression parmi les plus violentes et les plus déséquilibrées de l'histoire de France, semble franchement étonnant.

Cela me semble dommage, car tout l'intérêt du livre aurait pour moi pu être celui de décrire et d'interroger un monde où les membres d'une armée réprimant dans le sang une insurrection populaire font simultanément actes d'héroïsme pour sauver Palais et autres symboles de la royauté. Cette ambivalence (passionnante !) résume à elle seule une époque, et me semble peu abordée par l'auteur.


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