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Si Paris, ses musées et ses collections survécurent à la seconde guerre mondiale grâce à l'action bien connue de Rose Valland, il n'en fut pas de même en 1870/1871 et « Le brasier » revient en détail sur la destruction des Tuileries, l'incendie partiel du Louvre et la perte irrémédiable d'une partie des oeuvres.

A l'été 1870, l'impératrice Eugénie fit évacuer vers Brest une partie des chefs d'oeuvre et le Comte de Nieuwerkerke orchestra ce sauvetage.

La chute de l'Empire et la défaite mirent fin à cet exode et quand la commune prit le pouvoir en 1871, elle congédia une partie des équipes et prit en otage les trésors nationaux.

Henry Barbet de Jouy, conservateur révoqué du Louvre, resta sur place et discrètement mais efficacement réussit à stopper l'incendie initié par les communards (coté rue de Rivoli) et à sauver ainsi ce qui pouvait l'être. Puis tout aussi discrètement il exfiltra Dalou, l'un des chefs incendiaires, et lui fournit un passeport pour l'Angleterre.

Martian de Bernardy de Sigoyer, officier français prit la décision de briser les charpentes qui reliaient le Louvre aux Tuileries, stoppant ainsi l'avancée des flammes (coté quai de Seine). Il disparut dans la nuit du 25 au 26 mai près de la Place des Vosges et son cadavre mutilé fut retrouvé lors de la libération de la capitale.

Nicolas Chaudun sort de l'ombre les acteurs du drame et rappelle ce que fut la politique et les ordres de la Commune d'une part, la politique et les consignes des versaillais d'autre part et décrit les heures dramatiques qui firent partir en cendres les Tuileries et une partie de nos collections.

Sans juger il rappelle l'action (et l'inaction) des pompiers parisiens et souligne l'action des milliers d'anonymes qui sauvèrent la cathédrale Notre Dame de Paris.

Un petit livre ; une page d'histoire méconnue ; un bel hommage aux parisiens. Etayé par une solide documentation, un plan de l'ensemble Louvre-Tuileries et un index cet ouvrage est passionnant.
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Aux armes, citoyens, aux armes!

Mai 1871, la Commune vit ses derniers combats derrière ses barricades: les Versaillais sont entrés dans Paris par les quartiers de l'ouest. Adolphe Thiers, futur président de la République est un chef de guerre implacable. La semaine sanglante va faire une hécatombe des morts et d'exécutions sommaires.

La ville de Paris va être transformée en brasier. Martyrisée, elle va voir partir en fumée des lieux symboliques d'un pouvoir monarchique. Le mot d'ordre du comité communard est : "si on recule, on brule".

Le palais des Tuileries construit au XVIe siècle pour Catherine de Médicis, résidence officielle du Second Empire, va être pillé, saccagé et enfin brulé par les Communards, cherchant à retarder l'avancée des troupes. Et surtout par vengeance aveugle idéologique.
Dans le grand incendie du coeur de la capitale, le sauvetage du Musee du Louvre va être une course contre la montre, par l'intervention courageuse de ses employés et des troupes versaillaises. Le vieux Palais sera entièrement détruit ainsi que la bibliothèque impériale du Pavillon Richelieu.

Plan de Paris en main ou dans la tête quand on connait bien la capitale, il est passionnant (et sidérant) de suivre la progression des combattants, l'incurie de certains, le courage d'autres, le fracas des échauffourées sur les barricades, dans les rues et les immeubles, et l'avancée inexorable des troupes régulières vers le centre du dispositif de défense communard: la Concorde, le Musée du Louvre et l'Hôtel de ville.

Nicolas Chaudun fait avec faconde et causticité, un récit historique vivant, torpillant certains personnages et faits convenus, rétablissant quelques vérités et saluant quelques héros méconnus. Ses propos sont argumentés, ses sources solides. Une page très noire de notre histoire parisienne. Nulle autre guerre ne blessera la capitale ainsi.

(A noter: un plan du Louvre en fin de volume, que je n'ai découvert que tardivement)

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La Commune de Paris, la semaine sanglante, l'incendie du Louvre…. Cela aurait pu être intéressant….

Mais ce roman, porté par un style journalistique froid et sans références n'est pas agréable à lire ; ce livre n'est pas tendre pour les communards...

On sent que l'auteur est plus préoccupé par les oeuvres d'art que par les humains : normal étant donné le parcours de l'auteur, historien de l'art.

De trop nombreux personnages à qui ils manquent cruellement des biographies pour se retrouver dans cette histoire...


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Le Brasier est un livre assez court mais très intéressant sur un épisode de la Commune de Paris en 1871, la Semaine sanglante. Au cours de celle-ci le gouvernement d'Adolphe Thiers replié à Versailles va définitivement mettre fin à la Commune dans un bain de sang. L'ouvrage se concentre plus particulièrement sur l'incendie du Louvre par les Communards au cours de cette terrible semaine de mai 1871. L'auteur s'appuie sur des documents d'archives peu exploités à ce jour ainsi que sur des photographies des combats prises par le photographe Hippolyte Blancard pour égayer son propos. Je trouve cependant que le lecteur doit connaitre un minimum d'éléments historiques sur cette période pour comprendre le contexte. le texte me parait parfois un peu confus. Il balance entre l'essai, le récit et le roman. Passées ces considérations, le Brasier est instructif et donne un éclairage exact sur les faits grâce à l'exploitation de photographies.
PS : Hippolyte Blancard (1843-1924) est également connu pour ses photographies prises pendant la construction de la Tour Eiffel. 658 plaques photographiques du siège de la commune de Paris sont conservées aux Archives de la Ville de Paris. L'auteur a consulté ces clichés pour écrire son ouvrage.
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24 mai 1871, 1 heure du matin. Alors qu’explose dans une formidable déflagration le monumental dôme des Tuileries, le « général » Bergeret écrit : « Les derniers vestiges de la royauté viennent de disparaître ; je désire qu’il en soit de même de tous les monuments de Paris ». Les Tuileries, mais également l’Hôtel de Ville, le Palais de justice, la Cour des Comptes et le Conseil d’État, l’hôtel de Salm, siège de la Légion d’honneur, le Palais Royal, la Bibliothèque impériale et ses 100 000 volumes... La liste des monuments parisiens entièrement ou partiellement ravagés durant la terrible Semaine sanglante, épisode final de la Commune de Paris, est glaçante. Il s’en était cependant fallu d’un rien qu’elle ne s’allongeât davantage. N’avait-on pas ordonné d’incendier Notre-Dame ? L’hôtel de la Marine ? « La Bourse, la Banque, la place des Victoires, la place Vendôme, le jardin des Tuileries... », avait rageusement complété le « général » Eudes. L’ouvrage que Nicolas Chaudun vient de consacrer à cet épisode particulièrement sombre de l’histoire de notre patrimoine propose de nous plonger dans ces quelques jours qui ravagèrent Paris. Tout en venant déboulonner le mythe forgé par Marx d’une fièvre incendiaire dictée par d’impérieux motifs tactiques, l’auteur vient nous conter l’épisode méconnu de l’incendie du Louvre, qui devait logiquement brûler en même temps que les Tuileries. Face à cette perspective effroyable se dressèrent pourtant deux personnages que rien ne prédestinait à cela : Henry Barbet de Jouy, discret conservateur au Louvre qui en assura la protection, et Martian de Bernardy de Sigoyer, un officier qui prit la décision de briser les charpentes qui reliaient le bâtiment aux Tuileries, stoppant ainsi l’avancée des flammes. Deux figures héroïques aujourd’hui oubliées dont la plume alerte de Nicolas Chaudun vient honorer la mémoire.

Par Olivier Paze-Mazzi, critique parue dans L'Objet d'Art 515, septembre 2015
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Mai 1871, Adolphe Thiers met fin à l'utopie de la Commune de Paris. Cette Semaine sanglante s'accompagne par de gigantesques incendies. L'Hôtel de ville est réduit en cendres, le château des Tuileries totalement détruit alors que les ailes du Louvre sont menacées par les flammes.
En s'appuyant sur une solide documentation, Nicolas Chaudun décrit par le vif ces journées dramatiques. Peu de gras, que des faits. le récit est sobre, ramassé. Ainsi, on progresse aux côtés des principaux protagonistes du drame sans trop en connaître l'issue.
Au final, ce brasier tient autant du documentaire historique que d'un thriller tout en tension.
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Connaissant très bien Le Louvre et son histoire, ce roman qui s'attarde sur les instants de l'incendie du Palais des Tuileries titillait ma curiosité. Je n'en connaissais que les grandes lignes, j'avais envie d'en apprendre davantage et surtout de découvrir les implications de la Commune dans ce moment. Petit reminder historique : l'incendie du Louvre a eu lieu lors des derniers moments de la Commune en mai 1871.
Autant dire que j'avais beaucoup d'attentes pour ce livre : j'aime les romans historiques, la Commune est mon dada, Le Louvre est un palais que je connais bien.
Sauf que, ce fut un petit échec. Pourquoi ? Parce que le ton adopté par l'auteur ne m'a pas plu du tout. Je l'ai trouvé assez présomptueux et surtout très à charge.
Je comprends qu'on puisse penser que cet incendie est un fléau de l'humanité et une très mauvaise chose, mais on peut aussi évaluer de manière plus objective ce que cet incendie avait comme portée symbolique, ce qu'il pouvait apporter au mouvement ou les raisons même stupides qui ont été à l'oeuvre.
Or même si l'auteur fait un rapport assez exhaustif de la chronologie des évènements, il est tellement virulent (tout le monde en prend pour son grade mais surtout la Commune) qu'il est difficile de savoir si on peut croire ce qu'il nous raconte.
Bref, cela m'a fait l'effet d'un jugement à l'emporte-pièce et, faut le dire, un peu facile (oh là là, qu'ils sont méchants ces gens qui mettent le feu à une splendeur du patrimoine national) et même si je reconnais que la perte du Palais des Tuileries est bien regrettable, cette espèce de dédain intellectuelle et morale m'a été pénible à lire. de quel droit juge-t-on les évènements du passé ? Faisons-nous mieux aujourd'hui ? Je ne crois pas. Et même s'il est intéressant de toujours poser un regard critique sur notre histoire, de l'analyser et de la décortiquer, il n'est pas nécessaire de faire preuve de prétention.
Peut-être que l'auteur souhaitait juste être taquin et critique, je l'ai trouvé désagréable ! C'est dommage, cela n'a pas marché entre nous. Next !
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Ayant découvert fasciné lors d'une visite de la Commune l'importance des incendies ayant touché Paris lors de la Semaine sanglante, l'ouvrage de Nicolas Chaudun ne pouvait que m'intéresser.

Le livre mets en valeur deux figures intéressantes : d'une part, celle d'un loyaliste et fonctionnaire ayant continué à habituer Paris lors de la Commune (Henry Barbet de Jouy) et celle de Bernardy de Sigoyer, officier versaillais, tous deux présentés comme les sauveurs du Louvres.

Le livre a un mérite étonnant. En se concentrant sur les incendies et la disparition des biens culturels au cours de cette semaine sanglante où près de 15 000 communards furent fusillés (!), il offre un récit de la Commune centré sur Paris et ses lieux. Un récit très sombre, à l'image de ce qui n'est rien d'autre qu'une guerre civile, fratricide, d'une violence absolue. L'apocalypse qui saisit Paris au cours de cette semaine de 1871 est totale. Les descriptions de la préparation des incendies et des ordres donnés franchement fascinants.

Je sors un peu étonné, voire frustré, de la sympathie légèrement excessive de l'auteur pour une armée ayant sommairement fusillé des milliers de personnes en une petite semaine. Peut-être est-ce dû justement à son attachement plus fort envers les lieux concernés qu'envers le drame civile et social de cette semaine. La quatrième de couverture, avec son « au cours des derniers jours de mai 1871, le gouvernement d'Adolphe Tiers se résout à réprimer dans la violence la Commune de Paris », m'avait déjà quelque peu alerté.

La Commune est évidemment un sujet sensible et difficile à traiter. Mettre en lumière la désorganisation communarde et l'opportunisme de certains est un fait historique nécessaire à la lecture. Mettre davantage l'accent sur le pillage des caves par les communards que sur une répression parmi les plus violentes et les plus déséquilibrées de l'histoire de France, semble franchement étonnant.

Cela me semble dommage, car tout l'intérêt du livre aurait pour moi pu être celui de décrire et d'interroger un monde où les membres d'une armée réprimant dans le sang une insurrection populaire font simultanément actes d'héroïsme pour sauver Palais et autres symboles de la royauté. Cette ambivalence (passionnante !) résume à elle seule une époque, et me semble peu abordée par l'auteur.


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Une oeuvre de grand historien écrite comme un récit ce qui contribue au côté agréable de la lecture et met ce livre à la portée de tous - étudier L Histoire en se distrayant ! Documenté, précis, et bien construit, Nicolas Chaudun raconte en détail les incendies des palais du Louvre et des Tuileries pendant la Commune (1871). Mais ce livre rend aussi hommage à deux oubliés de l'Histoire officielle : Henry Barbet de Jouy et Martian de Bernardy de Sigoyer. On sent en filigrane, la reconnaissance de l'auteur à Louis-Napoléon Bonaparte pour les apports positifs du second Empire, personnage et période pourtant tellement médits par la troisième République, et oubliés par les suivantes.
Son récit diffère parfois notablement de la mythologie douteuse qui avait cours et qui a encore cours aujourd'hui. Oui les Communards sont glorifiés (au moins quatre rues de la capitale leur rendent hommage - plus la plaque du mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise) et le massacre du Père Lachaise sans cesse ressassé, mais pas un mot sur les tueries perpétrées par les Fédérés, pas un mot sur le totalitarisme du Comité de Salut Public (qui a, finalement, bien fait de reprendre ce nom !), rien sur la signature par les membres de ce Comité de l'ordre d'incendier plusieurs monuments de Paris (Hôtel de Ville, Archives, Tuileries, Louvre, palais Gabriel, etc.). Les mêmes qui encensent ceux-ci, maudissent (à juste titre) les Talibans de la destruction de statues du Bouddha ! Même si les intentions de départ de la Commune étaient justes et louables, et l'alternative despotique (Thiers, Mac Mahon) inquiétante, la destruction de ces monuments, biens nationaux, et symboles de leurs seuls fantasmes, est impardonnable !
Et, pendant que la base ouvrière et prolétaire de la Commune se faisait écharper au Père Lachaise, l'intelligentsia bourgeoise, donneuse d'ordres (ceux-là même honorés par des noms de rues) s'enfuyait en catimini en Belgique et en Angleterre, souvent en quémandant le passage à l'occupant Prussien…
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Nicolas Chaudun nous permet à travers un récit précis, alerte et documenté de connaitre cette histoire passionnante. Il a écrit d'autres livres sur cette époque du Second Empire si méconnu et pourtant très intéressante. A lire, comme Un été en enfer et les aventuriers !
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