Le coronavirus nous oblige à ralentir, à nous concentrer, à relativiser et à envisager la complexité des êtres humains et des situations. Et les médias doivent entendre l’injonction. Une injonction d’intelligence. Le téléspectateur n’est pas moins concerné par tous ces bouleversements. Il peut exercer son sens critique, diversifier ses sources d’information et ne pas se laisser submerger par le flot catastrophiste comme il le fait parfois avec un certain plaisir masochiste. Il peut aussi se donner quelques
respirations, ne pas laisser la télévision en fond sonore et faire une consommation responsable et parcimonieuse des médias en choisissant ses programmes en replay, ses podcasts, autrement dit son temps personnel d’acquisition de savoir et de connaissance. C’est déjà une petite révolution.
Équilibre, hélas, difficile à trouver entre le sensationnalisme et l’appel à la raison et c’est là que nos médias doivent s’interroger. Le traitement de l’épidémie de coronavirus, qui envahit naturellement tous les écrans, nous pose, à nous journalistes, bien des questions: choix des intervenants, spécialistes ou hommes politiques, litanies des chiffres de mortalité, emplois de termes précis et non-anxiogènes, tout compte jusqu’au visage des
présentateurs, leurs regards, leurs intonations, leurs débits.