Marcus

Lille, années 1990. Pierre n'a pas encore trente ans et vit seul, travaillant sur les marchés pour gagner sa croûte. Sa meilleure amie, son seul amour, s'est tuée. Mais dans sa lettre d'adieu, elle lui demande de prendre en charge son fils de sept ans, Marcus.

Ce roman est un peu brut de décoffrage : il faut s'adapter au style du narrateur, Pierre, volontairement populaire et pas toujours facile à suivre. Pour autant, l'auteur a réussi à ne pas sombrer dans le ridicule ou le vulgaire, à sonner juste. Tout fonctionne par petites touches : pas de grands sentiments affichés, pas de changements brusques, encore moins d'exemplarité… Juste une relation qui se tisse fil à fil entre Marcus et son « parrain », qui introduit un peu d'espoir dans le monde de ces deux êtres abîmés par la vie.

La première partie du livre, qui se concentre sur cette partie de l'histoire, est la plus réussie. Ensuite, Pierre Chazal introduit malheureusement une seconde intrigue, peut-être plus originale mais moins intéressante. Et la fin, brutale (inachevée ?), laisse le lecteur choisir quel aspect il préfère privilégier, happy end ou drame.

Un beau roman sur les liens qui se tissent entre un enfant et son père d'adoption, mais qui aurait pu s'arrêter à la fin de la première partie.