Les médicaments n’ont-ils pas un goût amer ? Eh bien, le vin en est un : il purifie le sang, libère les flatulences, aide à la digestion, et surtout, il incite à la copulation.
On a beau faire, les mauvais souvenirs ne meurent jamais.
La jalousie, comme le temps,
Brise les liens des amants.
Garde bien tes secrets
Les confier, c’est les perdre
Si ton cœur ne sait garder ton secret
Comment un autre le pourrait-il ?
Page après page, je fus émerveillée par la persévérance de Schéhérazade à vouloir rester prisonnière du roi pour lui révéler ce qu’elle avait en tête. Je compris que l’art était son arme. L’art à son sommet, dans cette façon d’inventer à l’infini des histoires magnifiques. Plus je lisais, plus j’admirais la simplicité, la platitude, presque, du style que j’avais tant critiqué par le passé. La spontanéité de cette langue me touchait ; la langue de gens qui n’utilisaient pas le dictionnaire, mais exprimaient leur sentiments dans toute leur véracité, leur crudité, leur trivialité, leur intensité, tant dans la louange que dans l’élégie ou la diffamation.
Si tu veux plaire au Seigneur
Garde-toi de céder à Ève
Sitôt qu’elle gagnera ton cœur
Elle y plantera une flèche empoisonnée.
Le meurtre est un mal, la poésie une vertu ; les bonnes actions chassent les mauvaises.
Le vin nous remplit d’aise et de bien-être. Comme si notre passé s’était volatilisé, nous ne pensions plus qu’à goûter l’instant présent.
Ne croyez-vous pas que le bonheur des femmes ne peut être parfait sans la présence des hommes ? De même qu’un homme ne saurait mener une vie accomplie sans la compagnie d’une femme ? Et puis, comme dit le proverbe, on est toujours mieux à quatre ! Une table à quatre pieds, n’est-ce pas, est bien plus stable qu’une table à trois pieds.
J’étais en admiration devant la complexité du monde dépeint dans ces récits, où les relations entre les humains, les djinns et les bêtes, réelles et imaginaires, étaient permises. Les codes de conduite et le cérémonial courtois, si soigneusement énoncés, me faisaient sourire. Mais en tant qu’écrivaine arabe, ce qui m’enchanta réellement fut de découvrir que dans ces sociétés lointaines et oubliées, les femmes étaient loin d’être passives et effarouchées ; elles affichaient beaucoup de volonté, d’intelligence et d’esprit, tout en reconnaissant à chaque instant que leur attitude était la seconde nature des faibles et des opprimés.