Dans le Pavillon rouge

Avec Dans le Pavillon rouge, Pauline Chen nous livre la réécriture d'un des plus grands classiques de la littérature asiatique. le regard de la jeune Daiyu, récemment arrivée de sa province, et celui des nombreuses femmes du palais de Rongguo, nous immergent dans les intrigues des Jia, riche famille de Pékin, contrôlée d'une main de fer par Dame Jia, véritable matriarche régnant telle l'impératrice.

De par un style simple et parfois très épuré, l'auteure offre au lecteur occidental une plongée dans la Chine du XVIIIe siècle et rend cet univers d'autant plus accessible. Hiérarchie, machinations politiques et familiales apparaîtront alors bien plus clairement au fur et à mesure ; notre jeune héroïne apprenant également à composer avec cela, devenant ainsi de plus en plus habile et subtile. Grâce à l'aide d'une servante pour qui elle se prend d'affection, elle parviendra peu à peu à s'affranchir de ses règles, mais n'est-il pas déjà trop tard ?

Dans le Pavillon rouge est une très belle oeuvre littéraire, presqu'à part entière tant les libertés prises sont grandes. La fin de cette version – à savoir que l'originelle a été perdue – arrive de manière un peu trop abrupte et rapide mais conclut tout de même magnifiquement l'imbroglio.
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J'ai passé un très bon moment dans le pavillon rouge d'une famille d'aristocrates chinois au 18 ème siècle.
Nous y découvrons le rôle bien établi que chacun est sensé tenir en fonction de son sexe, de son ordre de naissance ou de son mariage. Mais souvent les sentiments s'en mêlent et désorganisent la maisonnée pour notre plus grand bonheur...

Excellente saga familiale, donnant beaucoup de relief à toute une époque d'une certaine Chine...
Les personnages sont bien construits, psychologiquement réussis, on y croit.
Et on se rend compte une fois de plus, s'il en était besoin, que l'humanité reste l'humanité. Avec tout ce qu'elle engendre et procure.

Chine, 1721. Daiyu, jeune provinciale de dix-sept ans, est accueillie à Pékin, au sein de la famille de sa mère qui vient de mourir. Ayant vécu simplement et sans contraintes, Daiyu est totalement déconcertée par le faste et la rigidité du palais de Rongguo, ou elle fait la connaissance de toute la famille Jia, des aristocrates liés à la maison impériale. Sa grand-mère, Dame Jia, règne sur la résidence des femmes où tout le monde, servantes comme concubines, obéit à des règles hiérarchiques strictes.

Pauline Chen m'a transporté dans un pays et une époque que je connaissais très peu. le voyage a été d'autant plus dépaysant. Je suis entré derrière les portes de ce grand palais de Pékin au coeur de cette illustre famille. Ce qui m'a d'abord intéressé, c'est cette culture asiatique du 18ème siècle, très stricte et ordonnée. Chaque personne a un statut propre selon sa naissance ou son mariage et chacun doit rester dans son rôle quoi qu'il arrive. Les destins semblent déjà tout tracés et toute improvisation n'a pas sa place dans ce système bien huilé.

Mais au coeur de ces traditions, ce sont des hommes et surtout des femmes qui interagissent. Et là, le roman devient véritablement passionnant. Dans les appartements de femmes, les ambitions et les désirs des protagonistes vont déchaîner les passions. de la femme de ménage omniprésente à la grand-mère impératrice en passant par la bru dévouée ou la petite fille débrouillarde, Pauline Chen nous dépeint le portrait de ces dames du siècle. de manigances en trahisons, elles vont déterrer des secrets les plus enfouis et dérégler cette aristocratie jusque-là immaculée.

Les différentes intrigues pleines de manipulations, m'ont enthousiasmé du début à la fin. Les personnages ne sont pas vraiment approfondis mais le fait de les suivre alternativement permet de connaître les tenants et les aboutissants de chaque épisode. Les événements historiques qui vont intervenir au cours du récit, vont eux aussi permettre de découvrir le véritable visage de ces femmes devant leur destinée.

Pauline Chen a une belle écriture qu'elle met au service de cette réinterprétation d'un classique chinois. Je me suis délecté de cette fresque familiale dans laquelle les sentiments prennent le dessus sur les convenances et les femmes le dessus sur la fatalité.
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