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Critique de Pasoa


Pasoa
01 novembre 2021
Signe et rumeur, le geste qui trace le signe et l'écriture qui fait entendre une rumeur, signe et rumeur à l'unisson du poème.
Poésie chinoise est un petit livre co-écrit par François Cheng et Fabienne Verdier. Deux propos séparés mais qui se rejoignent, qui se relient l'un l'autre autour du bel âge d'or de la poésie chinoise classique.
Retour sur une époque, celle de la dynastie des Tang (618-907). Considérée comme la plus puissante des dynasties de l'histoire de la Chine, celle-ci règne sur un pays qui connaît un essor politique et économique important. Essor intellectuel et religieux également avec l'influence du taoïsme, du confucianisme et du bouddhisme.
Héritiers de cet apport philosophique et spirituel en perpétuel mouvement, des poètes vont peu à peu connaître une renommée que le temps n'affaiblira pas. Ils se nomment Li Po, Du Fu, Wang Wei ou encore Meng Haoran. Une écriture dépouillée servent des thèmes divers comme la communion totale avec la nature, la méditation sur le destin douloureux de l'homme, l'amour, la nostalgie d'un bonheur vécu ou rêvé...

À ce propos nécessaire de François Cheng sur la poésie classique chinoise, s'ajoutent les remarquables calligraphies de Fabienne Verdier qui accompagnent chacun des poèmes choisis. Très intéressant également son témoignage sur son parcours qui l'a menée au début des années 80 en Chine faire des études d'esthétique et de peinture auprès des plus grands maîtres de la calligraphie*. L'art de la calligraphie vécu comme un art de vivre, une maîtrise technique qui s'accorde avec une quête de vie intérieure, une disposition de l'artiste à la contemplation et à la méditation, en quelques pages magnifiques Fabienne Verdier rend compte de son cheminement mais aussi de l'attrait qu'exerce sur elle (mais aussi sur nous) la Chine ancienne.

Poésie chinoise est un très bel ouvrage mais qui ne peut pourtant pas se suffire à lui-même. le choix des poèmes, les calligraphies présentées, le propos des deux auteurs agissent comme une invitation à se rapprocher encore un peu plus de la lumière venue d'Orient, entre le signe et la rumeur.


(*) pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas encore Fabienne Verdier, je renvoie à son beau livre Passagère du silence: dix ans d'initiation en Chine (éditions Albin Michel, 2003).
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