Citations sur Le numéro un (63)
Il nous semble seulement à nous citoyens de Russie, que nous vivons tous dans des mondes différents. Dans l’un les oligarques, les ministres, et leurs députés avec leurs villas sur la chaussée Roublev, leurs Ferrari, leurs Lamborghini, leurs jets privés, leurs yachts à Saint-Tropez et leurs hôtels particuliers à Londres. Et dans l’autre les gens ordinaires : ouvriers, ingénieurs, enseignants, médecins ou autres, dont le souci principal est de tenir le coup jusqu’au prochain salaire mensuel. (…)
Le véritable malheur de l’économie russe, c’est qu’elle repose sur la corruption. Détournements de fonds, et dessous de table, fausses factures et blanchiment : voilà sa vraie nature ses principaux mécanismes et, peut-on dire, son but essentiel.
On m’a chargé de fonder deux entreprises, l’une à Moscou l’autre à New York. Leur but était de faire sortir l’argent de Russie et des autres ex républiques soviétiques, de le légaliser et de le placer. En Occident, principalement aux États-Unis et en Grande Bretagne, il se transformait en biens immobiliers, en yachts, en avions, en actions.
Ça a continué pendant plus d’une décennie. Durant ce laps de temps nous avons blanchi, pour appeler les choses par leur nom et selon mes calculs, près de six milliards de dollars. Nous n’étions pas la seule et certainement pas la plus grosse organisation chargée de cette activité.
Bien des années ont passé, oui bien des années avant que je ne comprenne une vérité toute simple. Ils ne savent rien sur nous. Rien du tout. À part ce que nous leur racontons. Sur nous-mêmes et sur les autres. Et toutes ces légendes sur leurs yeux qu’ils sont partout et leur omniscience diabolique ne sont que du bluff, un mythe, un appeau à moutons. La seule chose qui leur permet de nous contrôler, c’est notre peur.
C'est sous cette forme qu'elle est née du chaos des années 1190. Et telle elle est demeurée jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est dû ni au hasard ni à une quelconque fatalité historique qui condamnerait la Russie à vivre dans l'escalvage. Non ! Derrière chaque affaire louche liée au trafic de nos ressources, chaque privatisation douteuse de nos biens nationaux, chaque compte offshore aux racines bien de chez nous se trouvent des individus concrets.
Ils soutiennent qu'ils sont simplement des bénéficiaires de la libre économie russe. Mais le peuple leur a trouvé un autre qualificatif, celui de suceurs de sang. Espérons qu'un jour un tribunal indépendant aura aussi son mot à dire à leur sujet, conformément aux articles du Code pénal qu'ils ont enfreints.
Il nous semble seulement, à nous citoyens de Russie, que nous vivons tous dans des mondes différents. Dans l'un, les oligarques, les ministres et les députés avec leurs villas sur la chaussée Roublev, leurs Ferrari, leurs Lamborghini, leurs jets privés, leurs yachts à Saint-Tropez et leurs hôtels particuliers à Londres. Et dans l'autre, les gens ordinaires : ouvriers, ingénieurs, enseignants, médecins ou autres dont le souci principal est de tenir le coup jusqu'au prochain salaire mensuel.
C'est une impression trompeuse.
De multiples liens existent entre nous dont le réseau forme ce qu'on appelle l'économie russe. C'est un gâteau commun que mangent les retraités aussi bien que les oligarques. Et si quelqu'un rafle une trop grosse part, c'est que quelqu'un d'autre est condamné à se serrer la ceinture.
..La meilleure chose que j'aie faite dans ma vie, c'est confier mon destin au peuple juif, maintenant au moins quelqu'un se soucie de moi.
La vie est faite d'imprévus, mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit souvent que c'est dans l'ordre des choses. Mais je te comprends, bien sûr, changer brusquement de mode de vie, ce n'est pas facile. Mais tu es jeune et ça t'ouvre de belles perspectives d'avenir qui continueront à profiter à tes petits-enfants. Tu as peur de prendre une autre nationalité ? Mais pourquoi ? Le monde a changé, et il continue de changer encore plus, les frontières sont devenues une simple formalité.
Une envie d'oublier au plus vite. On éprouve quelque chose d'approchant après un cauchemar, quand on comprend enfin que ce n'était qu'un rêve, sans arriver à croire jusqu'au bout que ce n'était pas réel.
Bien des années ont passé, oui bien des années avant que je ne comprenne une vérité toute simple. Ils ne savent rien sur nous. Rien du tout. A part ce que nous leur racontons. Sur nous-mêmes et sur les autres. Et toutes ces légendes sur leurs yeux qui sont partout et leur omniscience diabolique ne sont que du bluff, un mythe, un appeau à moutons. La seule chose qui leur permet de nous contrôler, c'est notre peur.
Le véritable malheur de l'économie russe, c'est qu'elle repose sur la corruption. Détournements de fonds et dessous de table, fausses factures et blanchiment : voilà sa vraie nature, ses principaux mécanismes et, peut-on dire son but essentiel.