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Critique de jongorenard


"Les enténébrés" débute avec une étrange histoire d'adultère qui ne m'a guère séduit. Est-ce parce qu'elle m'a paru peu crédible ou exagérée ? Car rapidement, pour Sarah, la narratrice, c'est soit la défenestration, soit la dévastation. Un peu trop grandiloquent pour moi. J'ai eu l'impression d'être dans une romance de peu de valeur. Et puis, petit à petit, le récit se complexifie, on comprend qu'il sera placé sous le signe de la dévastation. Sarah Chiche décrit la noirceur du monde jusqu'à la nausée, les guerres, les migrations, le dérèglement climatique, la crise économique, les violences sociales. On est à des années-lumière du livre qui fait du bien, mais plutôt dans le tragique de l'existence. Et cela devient intéressant même si c'est parfois pesant. le monde brûle et les coeurs aussi. Les amants se consument et Sarah, la narratrice qui partage beaucoup de ressemblance avec Sarah l'autrice, va vivre une double vie dans laquelle elle est deux femmes différentes avec deux hommes différents. Et chose étrange, l'adultère va réveiller les fantômes du passé et faire resurgir une histoire occultée, étouffée, celle d'une malédiction familiale qui se reproduit de mère en fille. Comme dans "Âmes" de Tristan Garcia, on assiste alors à une histoire de la souffrance, familiale celle-là, alimentée par la transmission d'une génération à l'autre de messages toxiques et par la difficulté de lutter contre les modèles parentaux. Comment peut-on être hanté à notre insu par les spectres de notre passé ? C'est brut, violent, sombre, le lecteur cherche l'éclaircie qu'il trouve péniblement. le récit s'effectue en apnée, mais j'ai trouvé intéressante la manière dont Sarah Chiche, en bonne psychologue, analyse les logiques familiales en baignant le tout dans la grande histoire. Les amours, les deuils, les chagrins se vivent au regard des événements historiques et dans une ambiance « fin du monde ». L'existence n'est ni rose, ni grise, ni noire, mais tragique et l'amour avec ses compromis et ses conflits est là quand même, laissant passer un peu de lumière.
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