I'm not a vagrant. I'm a hobo. Big difference.
Jusque-là, il n’avait pas vraiment anticipé la situation. La veille, c’était la panique totale. Il fallait gérer le présent. Ce qui n’était pas un mauvais principe en soi. Sauf que le futur s’amène assez rapidement et qu’il faut bien s’en occuper.
Le policier au fusil d'assaut s'approcha davantage. (... ) Il braillait de toutes ses forces. Pour décharger sa tension et essayer de me faire peur. Comme prévu dans les manuels. Plein de bruit et de fureur pour intimider la cible. Je levai les mains en l'air.
Ça ne sert à rien de chercher à savoir comment ou pourquoi c’est arrivé, et à qui la faute ; de récriminer ; de réfléchir au moyen d’éviter de refaire la même erreur la fois suivante. Il vaut mieux remettre ça à plus tard. Si on survit. Tout d’abord, il faut évaluer, analyser la situation. Reconnaître les mauvais côtés. Compter ses atouts. Prévoir en conséquence. En agissant ainsi on augmente ses chances de pouvoir ensuite répondre aux autres questions.
La centaine de lampes à arc vissées au plafond éclairaient le hangar mieux qu’en plein jour. Il était immense. Trente mètres de long sur vingt-cinq de large, probablement. Environ dix-huit mètres de haut. Et entièrement rempli de dollars. Une dune gigantesque qui occupait tout l’espace. À un bout, des billets empilés sur quinze mètres de haut et descendant en pente douce à l’autre bout, comme un flanc de colline. Une montagne d’argent. Dressée comme un iceberg tout vert. Monumental.
Je devais redevenir invisible. Me tirer à toute vitesse pour aller là où tous ces fonctionnaires diligents n’iraient jamais regarder.
Bosser comme une damnée, j’imagine. Il va y avoir un boulot de tous les diables. Il va falloir qu’on rebâtisse cette ville sur de nouvelles bases. Peut-être qu’on peut en faire quelque chose de meilleur, créer une ville qui en vaille la peine. Et je pourrais jouer un grand rôle dans tout ça. Je veux y mettre du mien.
Le papier monnaie est un produit exceptionnel, tant pour sa solidité, car il peut durer des années sans se dissoudre dans l’eau chaude ou froide, que pour sa qualité d’absorption, d’une précision incroyable. Qui permet la gravure la plus fine.
Avec la mort, la circulation du sang s’interrompt, vous voyez ? Le cœur cesse de battre. Le sang obéit alors à la loi de la gravité. Il se dépose au plus bas niveau du corps, généralement dans les petits vaisseaux capillaires de la peau, contre le sol ou ce sur quoi vous êtes tombé. Les globules rouges se fixent en premier. Ils tachent la peau. Puis le sang coagule, et au bout de quelques heures la tache devient permanente, comme une photographie.
Quand des gens quittent le lieu d’un crime ils s’enfuient en courant et ils se cachent. Ils ne marchent pas tranquillement le long de la route.