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Critique de Marti94


Les éditions Les petits Platon éditent des livres de philosophie pour les enfants, ce qui est plutôt louable. Comme j'ai un faible pour Jean-Jacques Rousseau je me suis laissée tenter par ce titre proposé par Babelio dans le cadre d'une opération masse critique. Grosse déception.
Quelle drôle d'idée de vouloir faire une biographie de cette façon?
Ce livre "Moi, Jean Jacques Rousseau" n'est que moquerie et démonstration pour le ridiculiser. Je n'aime pas du tout cette façon de s'approprier le personnage en voulant être original. Et ce Moi dans le titre lui donne un caractère égocentrique.
Edwige Chirouter propose d'incarner le philosophe et le faisant s'adresser au lecteur. Pourquoi pas. J'avoue que je ne me suis pas sentie concernée (on n'y croit pas une seconde) mais c'est peut-être parce que je ne suis plus une enfant. Les auteurs s'y prennent de la façon suivante: ils mettent en scène Jean-Jacques Rousseau musicien qui veut monter son dernier opéra dans les jardins d'Ermenonville domaine de ses rêveries solitaires. Si on ne sait pas qu'il a écrit « Les Rêveries du promeneur solitaire » ça ne nous avance pas beaucoup. Il cherche des acteurs pour cet opéra sans musique puisqu'il est censé être déclamé. Il y a un enfant sauvage qui sort du chapeau (quel rapport avec l'opéra ?) mais c'est l'occasion de la prénommer Émile en référence à « Emile ou de l'éducation » le traité écrit par Rousseau mais si on ne le connait pas je ne vois pas comment on peut le deviner. Tout est effectivement occasion d'évoquer l'oeuvre du philosophe (sans le dire) mais essentiellement à travers la dérision ce qui le rend vraiment très antipathique. C'est vrai qu'il a des choses à se reprocher mais on ne peut pas voir que les côtés négatifs.
Le seul point positif est que le lecteur interpellé doit réfléchir à sa situation actuelle en échos aux théories de Jean-Jacques Rousseau au 18ème siècle que l'on trouve notamment dans «Du contrat social» ou encore dans le «Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes» (c'est moi qui le dit, ce n'est pas présenté comme ça dans le livre).
Pourtant, Rousseau a l'air d'être complètement paranoïaque. Ce trait est exagéré pour ajouter un effet comique, que je ne trouve pas drôle. Rousseau et Voltaire, entre autres, se sont effectivement opposés dans la réalité, en raison de la profonde différence avec laquelle ils envisagaient le monde, l'Homme et les grands principes sur lesquels repose la société. Rien de cela n'est expliqué.
Au final, je pense que la dérision n'est pas un bon moyen pour apprendre aux enfants. Et désolée pour Mayumi Otero, j'ai trouvé ses dessins vraiment très vilains.


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