Quelqu'un a dit un jour qu'une histoire n'a en réalité ni début ni fin : ce ne sont que des moments choisis subjectivement par le narrateur pour aider le lecteur à situer un évènement dans le temps. (p 106)
Vous croyez avoir oublié quelque chose - un évènement, une personne ou une situation - et puis, brusquement, vous vous rendez compte que vos souvenirs prenaient la poussière dans un recoin de votre esprit mais qu'ils ont toujours été là, aussi nets que s'ils dataient de la veille. Vous voyez ce que je veux dire ? Une image me vient à l'esprit : vous sortez un objet d'un vieux placard bourré de rebuts, et tout vous tombe dessus d'un coup. (p 14)
La vérité ce cache derrière le miroir
Tout en berçant l’enfant, elle m’a expliqué que c’était son petit-fils, Tom, et que sa fille Tricia lui avait demandé de le garder pendant qu’elle allait à Rhode Island rejoindre un homme rencontré sur Internet. Cela faisait maintenant deux mois qu’elle était partie.
Sa manie de répéter tout le temps "tu comprends ?" me donnait le sentiment désagréable qu'il doutait de mon intelligence.
Comme tout génie authentique, il n'avait pas son pareil pour susciter la haine des médiocres, incapables de s'élever à son niveau.
La mort de papa avait été si brutale que j'avais du mal à m'habituer à son absence; je pensais souvent à lui comme s'il était toujours de ce monde. Parfois, les disparus sont bien plus proches de nous qu'ils ne l'étaient avant de passer dans l'autre monde : leur souvenir, ou du moins ce que nous croyons nous rappeler d'eux, constitue pour nous une incitation plus forte à essayer de répondre à leurs attentes que s'ils nous l'avaient demandé de leur vivant.
Je crois que, pour la plupart d'entre nous, devenir adulte signifie hélas acquérir la faculté d'enfermer ses rêves dans une boite et de la jeter dans l'East River.
Il y a des moments où on a juste envie de croire qu'un éléphant peut sortir d'un chapeau.
En même temps, malgré les apparences, je sentais quelque chose de sombre et d'étrange dans son comportement, quelque chose que je n'aurais su nommer mais qui était bien là, derrière sa façade aimable et son incessante logorrhée.