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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici donc un roman atypique, écrit dans un langage très imagé et très chantant (je ne sais pas comment le décrire autrement, avec des répétitions qui viennent scander le roman (et le triste sort des femmes) , sur un sujet tout aussi atypique : la polygamie.

L'auteure mozambicaine, Paulina Chiziane, nous raconte les affres et tourments de Rami, une femme mariée civilement et religieusement qui découvre que son mari la trompe, ou plutôt qu'il collectionne les femmes les unes après les autres, prend son plaisir, fait des enfants et passe à la suivante. Cette façon de faire n'est même pas respectueuse de la polygamie « traditionnelle » qui a ses propres règles. Elle va donc convaincre ces autres femmes de faire front commun et décider de mettre en place une « vraie » polygamie, avec cahier des charges. Mais le mari volage n'est pas trop intéressé, et refuse de jouer le jeu. Les galipettes, oui, les devoirs et les règles à suivre, non. Se faire servir, choyer, chouchouter, laver les pieds, oui – mais respecter un calendrier de « passages », non…

La famille du mari va s'en mêler et va accuser la première femme, Rami, de tous les maux. Ils l'accusent d'avoir failli, d'avoir entraîné les autres à se rebeller, de ne pas « avoir su » garder son mari auprès d'elle (s'il est volage, c'est de sa faute à elle bien entendu) et de causer beaucoup de problèmes à son pauvre mari.

L'auteure, à travers la voix de Rami, nous décrit ce monde de la (vraie/fausse) polygamie et nous partage la souffrance de ces femmes mal aimées. Ramie est remplie d'amertume. Elle n'a pas d'identité, elle ne peut qu'obéir, servir et se taire. Elle finira par reprendre en mains une partie de son existence mais elle aura beaucoup perdu.

Tout en suivant Rami dans ses épreuves, l'auteure nous donne quelques éclairages sur d'autres coutumes et traditions : les initiations, les différents « charmes » et « sortilèges » qui peuvent être utilisés, et les rites en cas de veuvage (que j'ai trouvé très durs, comme la dispersion des biens et la coutume du lévirat/Kutchinga – la veuve est donnée au frère)

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Une femme africaine, Rami, découvre que son mari a quatre maîtresses dont il a des enfants. Blessée et humiliée, elle va le combattre avec ses propres armes, ces cinq femmes dont elle va faire des amies, , instaurant une sorte de polygamie légale dont elle va établir les règles, avec des réunions régulières des épouses, ce parlement conjugal dont le mari ne sort pas forcément grandi.
De combats en humiliations, de révoltes en acceptations, Rami apprend que six femmes peuvent venir à bout d' un homme... Mais suffit-il d' être six pour venir à bout d' un système et redonner à la femme la place à laquelle elle a droit ?
Ce magnifique roman, à l'écriture acérée et profonde, incantatoire comme un tambour et acérée comme un épée, exprime à la fois un bel hommage aux traditions africaines et un cri de révolte contre la condition inférieure à laquelle la femme est soumise.
Âmes anti-féministes s'abstenir...
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Omniprésence et omnipotence de l'idéal polygamique caractérisent la société mozambicaine décrite par Paulina Chiziane dans le parlement conjugal. Une histoire de polygamie. Trompée et abandonnée par son mari, Rami la narratrice, raconte son expérience de la vie polygamique en tant que première et unique épouse légitime de polygame dans une société ultra masculinisée et paradoxale où la polygamie a pris des couleurs de normalisation, de banalisation, d'assujettissement et même de violence. Son mari l'a trompée avec une première, une deuxième, une troisième, puis une quatrième femmes. En effet si dans l'histoire des polygamies, c'est la femme cocue, la jalouse qui endure ; la « cocufieuse », la deuxième, celle qui pointe les défauts de la légitime, finit par devenir cocufiée à son tour.
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Un homme, sa femme trompée, ses maitresses.... Que de romans, que de navets littéraires ou théâtraux sur ces trios (voire plus) amoureux...
Le Parlement conjugal de Paulina Chiziane, auteure mozambicaine de langue portugaise est tout autre chose...Une découverte d'une culture qui m'était inconnue, la polygamie, la découverte d'une auteure africaine
Une femme, Rami, découvre qu'elle est trompée par son mari, elle va tout faire pour découvrir les unes après les autres les maîtresses de son mari, commandant de police...maîtresses qui se croyaient elles aussi, unique amie de cet homme. Des rencontres pas toujours faciles, allant jusqu'aux "crêpages de chignons" entre ces femmes qui se jalousent. Elles découvrent que leur homme passait une semaine par mois avec chacune d'elles. Passé maître en turpitudes et en mensonges, il les a toutes flouées, ce qui les unit.
Elles décident alors de s'organiser en polygamie....pour mieux contrôler le mari.... qui va très vite déchanter....Jusqu'au jour où ......
Une belle étude de cette culture et de ces traditions africaines. Les femmes en sortent grandies, les machos, quant à eux y sont ridiculisés et n'y trouveront vraisemblablement aucun plaisir sauf s'ils sont un peu "maso"
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Une histoire de polygamie

Rami découvre que son mari, qui déserte sa compagnie, a en fait fondé cinq autre foyers ! Passé le premier choc, elle décide de s'unir avec ses rivales pour réclamer les droits que leur octroie traditionnellement le système polygame. Une histoire de sororité !
Ce faisant, elles bousculent les dynamiques de pouvoir dans la relation, s'entraident, s'expriment et s'empouvoirent.

Malgré une infinité de passages décriant avec amertume les paradoxes du patriarcat et les maltraitances qui en découlent, on voit bien qu'il leur est impossible d'échapper à ce patriarcat très étroit dans lequel elles survivent, même dans leurs manières de penser : la société ne permet pas de vivre sans homme, elles ont intériorisé énormément de sexisme, etc. (Sexisme qu'elles reproduisent elles-mêmes, ce qui donne lieu à quelques passages plutôt cringe, notamment à la fin)
Donc non malheureusement elles ne finissent pas en coven lesbien, même si on a constamment envie de leur hurler de lâcher leur connard de mari, qu'elles méritent mieux, et qu'on a envie qu'elles s'indignent plus ouvertement.

Plus qu'une histoire de polygamie, ce livre contient aussi énormément d'éléments culturels sur la place, le rôle, l'éducation des femmes en Mozambique, qui diffèrent entre le Nord et le Sud : au Nord les adolescentes traversent des rites d'initiation sexuelle, s'habillent et sont traitées différemment du Sud plus pudibond et plus ouvertement machiste.

Pour ce qui est de la forme, j'ai trouvé le roman plutôt abstrait : on est dans la tête de Rami et on suit les réflexions qu'elle se fait au sujet de sa situation en tant que femme et en tant qu'épouse d'un homme polygame. Il y a beaucoup de répétitions dans la structure du récit et surtout dans le style, avec notamment des agrégats de métaphores cosmiques qui peuvent avoir tendance à naturaliser le genre.
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