The Gilded Wolves avait beaucoup fait parler de lui en VO, il était donc impossible de passer à côté lorsque
De Saxus a annoncé sa parution en France. Bien que je ne sois pas fan de l'époque à laquelle l'aventure se déroule, l'univers avait l'air très tentant, sans compter cette bande d'outsiders aussi hétéroclite qu'intrigante. Dans l'ensemble, j'ai apprécié Les loups dorés, entendons-nous bien, mais j'ai plus eu l'impression d'être spectatrice qu'actrice de ma lecture. Et ce n'était clairement pas ce à quoi je m'attendais.
Je n'ai pas saisi l'essence-même de l'histoire. La « magie » du forgeage est restée trop abstraite que ce soit au niveau de l'utilisation de ce don ainsi que des personnes l'ayant reçu. Les patriarches et les matriarches par exemple étaient pour moi des détenteurs du don, mais on ne les voit jamais l'utiliser. Ils ont un anneau, des objets forgés, mais cela s'arrête là. Alors pourquoi sont-ils à la tête des maisons ? Autant le forgeage de l'esprit était compréhensible, autant les créations avaient plus l'air d'être de la technologie avancée. Même le don de Tristan est resté très évasif. le forgeage qui semblait donc être la clé de tout est resté pour moi un outil qui servait le roman. Une dose de fantaisie « pratique ». Et je voulais plus.
Avec des bases un peu floues et des descriptions à n'en plus finir, j'ai donc eu du mal à me plonger réellement dans Les loups dorés. Les personnages manquent aussi de background. On les comprend un peu au fur et à mesure, mais clairement il y a trop de points d'ombre sur tous. Les points de vue alternés ajoutent un peu à cette confusion, même si clairement cela nous permet d'avoir une vue d'ensemble et de mieux appréhender tous les personnages. Je pense que j'ai « décroché » à cause de tout cela. Et pourtant, encore une fois, l'univers a tout le potentiel. Et je ne parle même pas de nos héros
Parce que oui, ce qui a sauvé ma lecture, ce sont Tristan, Séverin, Laila, Zofia, Enrique et Hypnos. Six personnalités bien différentes et une dynamique que j'ai adoré. Les liens qui les unissent sont très bien décrits et on ressent combien chacun à trouver sa place dans le monde grâce aux autres. Ils sont la bouée qui tient hors de l'eau l'autre. Des relations qui sont très belles, mais qui ont aussi ce côté tragique. On retrouve des jeunes adultes qui ont subi beaucoup à différents niveaux et qui cherchent à prendre leur revanche sur le monde. Il y a autant de forts sentiments, un esprit de vengeance, une envie de liberté et d'acceptation. Et pour cela, ils sont tous les six très attachants. Sans compter que Zofia et Tristan sont pour moi des personnages ayant une représentation très peu abordée dans le young adult (troubles psychologiques et autisme).
Quant à l'intrigue, bien que l'univers a été assez bancal pour moi, j'y ai adhéré. Fort heureusement. Un peu à la Six of Crows nos héros nous entraînent dans une mission assez périlleuse qui va les conduire dans un complot qu'ils étaient loin de voir venir. Il y a de l'action, des énigmes à résoudre, des pics d'adrénaline… de quoi maintenir ma curiosité jusqu'au bout. La seule chose que je pourrais lui reprocher c'est que l'un des méchants est tout ce que j'abhorre : un fanatique religieux qui se prend pour dieu et qui prône la race pure. Trop. Beaucoup trop pour un être qui paraît du coup ridicule au possible.
La fin des Loups dorés est tragique a bien des égards. Compréhensible pour le développement de la suite, mais clairement, je n'aime pas finir un roman avec cette sensation d'oppression. Il n'en reste pas moins qu'avec le travail émotionnel et surtout la toute dernière révélation, la suite s'annonce intéressante.
Un premier tome qui n'a donc pas été à la hauteur de mes espérances mais qui reste cependant intrigant. Nos six héros sont clairement le gros atout des Loups dorés et j'ai très envie de voir ce que
Roshani Chokshi leur réserve par la suite.