AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fortuna


L'essentiel de cet ouvrage publié en 2004 a été repris dans L'Orient dévoilé du même auteur, qui en a présenté une version enrichie.
Myriam est née à Jérusalem, marquée par une éducation polyglotte, les voyages à cheval à travers le pays qu'elle fait avec son père, dont elle est très proche. Guillaume Shapira, passionné d'antiquités bibliques et de fouilles tient un magasin de libraire-antiquaire qui est pour Myriam une véritable caverne d'Ali Baba. Son magasin est prospère et il est fier d'être correspondant du British Museum. Mais suite à la découverte d'un ancien manuscrit, le Deutéronome mosaïque, pris à son insu dans les conflits entre pays protestants et catholiques, il est accusé par un professeur français Charles Clermont Ganneau d'être un faussaire. Myriam entre temps a repris le magasin jusqu'au jour où sa mère et elles apprennent sa mort : anéanti par ces accusations il s'est suicidé. Nous sommes en mars 1884.

La famille ruinée part en Allemagne où Myriam fait ses trois années de lycée mais c'est en France que va débuter sa carrière littéraire. Quelque temps la maîtresse du poète Georges Vanor qu'elle juge trop dilettante, elle rencontre grâce à lui Marguerite Durand, grande figure féministe, qui cherche un conte de Noël pour son journal La Fronde fondé l'année précédente. Myriam écrit « Noël à Bethléem » puis un conte tous les 15 jours qu'elle réunit en un recueil « Passage des Bédouins »paru en 1899.
Après quelques romans publiés suite à son voyage en Extrême Orient, elle connait le succès en se voyant attribuer le premier prix Femina, dont la spécificité est que son jury est uniquement féminin, pour La Conquête de Jérusalem. Elle fait désormais partie du paysage littéraire parisien. Amie pendant 5 ans avec l'écrivain Huysmans jusqu'à la mort de ce dernier en 1907, elle rencontre en 1904 Anatole France auquel elle amène son livre. Elle fréquente également Pierre Loti et Jules Lemaitre et noue une profonde amitié avec la poétesse et romancière Lucie Delarue. Entre 1914 et 1921, elle écrit la série des Siona, romans autobiographiques, qui seront interdits pendant la seconde guerre mondiale.

Son métier d'écrivain est doublé de celui de reporter qui lui permet de faire de nombreux voyages dont elle ramène les impressions, notes et souvenirs qui nourrissent son oeuvre. Ses centres d'intérêts sont nombreux, les femmes, l'amour impossible, la supériorité de l'amour rêvé, les relations Orient-Occident, les religions, l'histoire. Même si elle prétend ne pas s'intéresser à la politique, elle rapporte de ses séjours et de ses rencontres avec des personnages influents de nombreuses observations sur le monde d'alors qu'elle analyse avec une sensibilité très féminine. Elle nous a laissé une oeuvre abondante, a publié dans de nombreux journaux, elle a contribué toute sa vie à l'actualité littéraire par sa participation au jury du prix Femina et à partir de 1924 du prix de la littérature coloniale dont elle est la seule femme.
Découverte passionnante d'une femme dont la destinée fut une rencontre réussie et enrichissante entre l'Orient et L'Occident.
Commenter  J’apprécie          250



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}