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Critique de Fleitour


Ce petit opuscule mis en page et édité pour nos futurs bacheliers, est consacré dans ce numéro à Blaise Cendrars, le choix du texte réalisé par Marianne Chomienne, est tombé sur le roman, " La Main Coupée", où Cendrars raconte sa guerre dans la légion étrangère, édité finalement en 1945, je crois.

Il est évoqué dans le poème Orion, " Mon étoile, Elle a la forme d'une main ,c'est ma main montée au ciel...ma main coupée.."Sublime texte.
Ce texte, Faire un Prisonnier, n'est pas une longue litanie sur le horreurs de la guerre. Il est bien plus subtil, car il y a tout, les morts, les chefs dépassés, absents, et incompétents, les désertions, la boue...et surtout une mise en perspective de l'absurdité de cette guerre.

En effet, Blaise Cendrars s'inscrit dans la tradition bien française de traiter par la dérision des thèmes tragiques, il fait penser aux récits désopilants, et absurdes, qui rappellent ceux de Blondel ou Céline, sa plume est trempée par cet helvète dans le pavé parisien, avec sa gouaille qui n'a rien de militaire.

Rien dans l'univers décrit n'est carré, ordonné, calculé, Cendrars joue à l'improvisation, comme son héros (lui même) rompu aux missions marginales et peu orthodoxes, qui se voit confier l'ordre de capturer un prisonnier!Au pied levé !
Il exigera, pour le seconder, un polonais porté sur la boisson dont il attend des chansons pour amadouer la future proie. Ce goût pour les romances polonaise deviendrait-il à l'ouest des Ardennes une arme fatale pour réduire l'ennemi.
Les généraux attendent beaucoup de l'opération secrète, alertés par des rumeurs, dont le renfort de soldats polonais.

Cendrars avec la complicité de son chef, entretient une équipe bien rodée pour braconner dans les marais, ils utilisent le bachot, barque à fond plat, au fil des mois les meilleurs rameurs ont été sollicités.
Sommes nous encore en guerre dans ce récit ?

Voila un quotidien qui ne ressemble pas à celui de Jean Echenoz. Pour ma part Cendrars est brillant, vrai, et quand il décrit le confort trouvé dans les tranchées ennemies, c'est la vraie guerre qu'il décrit, loin de la presse officielle, pour laquelle néanmoins il envoi en secret des clichés...

Brillant et quelle plaisir d'arpenter ces pages.
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