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Critique de Pois0n


(lu en VO, édition UK Harper Collins)

Après un an et demi sans avoir mis les pieds à la librairie Durance, impossible de ne pas y faire un détour en passant à côté, de retour du centre de vaccination. Sans rien y venir chercher de précis, ni même avoir la moindre vague idée en tête, avec l'excuse bidon d'y prendre un truc « pour lire tout de suite », ayant terminé ma lecture précédente la veille au soir. Seul impératif : quelque chose de pas trop long, service presse sur la route oblige. Il y a quelque chose de satisfaisant à parcourir de nouveau du regard les étagères, à laisser l'oeil se faire accrocher par les titres, les couvertures chatoyantes... et surtout, à devoir composer avec ce qu'il y a sur place. le rayon VO étant plutôt restreint là-bas, l'avantage c'est qu'on en fait vite le tour, et si on ne lit pas de blanche, plus encore. Éliminez les pavés de fantasy en sagas de 50 tomes, et le regard se porte logiquement sur la pile d'Agatha Christie trônant bien en évidence sur l'étagère. Comme il ne faut pas trop manipuler les livres, mieux vaut tomber juste. Je repartirai avec le 2e essai, « Cards on the Table », après avoir reposé « A Carribean Mystery », au résumé moins emballant que le titre. Comme ça fait bizarre, lorsque l'on s'est habitué, depuis tout ce temps, à choisir des livres précis en ligne et à les attendre de 24 heures à trois semaines, de piocher un roman au pif, rentrer chez soi, et l'entamer le soir même ! de ressentir à nouveau le plaisir de se faire surprendre, de se laisser tenter par quelque chose que l'on n'aurait pas forcément découvert autrement. Bref, internet, c'est cool pour trouver tout ce qu'on veut, mais les librairies, c'est le meilleur moyen de tomber sur ce que l'on ne cherche pas.

Bref. le livre. Un meurtre, quatre suspects, et une enquête bien ficelée qui nous balade gentiment de l'un à l'autre, entre vraies et fausses pistes. Car si le meurtre de Mr Shaitana est tout frais, l'affaire est surtout l'occasion de fouiller dans les placards pour en ressortir de vieux crimes passés inaperçus... Ici, Poirot se partage l'affiche avec le Superintendant Battle et Mrs Oliver, une autrice de polars ressemblant très fortement à un self-insert d'Agatha Christie elle-même. Si le policier manque singulièrement de charisme, la seconde, truculente, vole sans hésiter la vedette au célèbre détective ! A chacun ses méthodes pour obtenir des suspects les renseignements voulus. On peut se prendre au jeu et essayer de démêler l'affaire, mais celle-ci, plus complexe et moins linéaire qu'il n'y paraît, réserve quelques surprises.

En revanche, s'il est une chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'est à l'importante place occupée par le bridge dans le roman... de deux choses l'une : soit vous connaissez le jeu en question et arrivez à suivre quand ça en cause, soit un certain nombre de passages vous laisseront totalement sur le carreau. Lorsque l'on appartient à la seconde catégorie, on ne va pas se mentir, on se demande l'intérêt de détailler autant les parties... Certes, Agatha Christie sait très bien ce qu'elle fait et l'on comprend sans mal « pourquoi », mais en pratique, ça alourdit tout de même la lecture.

« Cards on the Table » n'est peut-être pas aussi bon que « Ils étaient dix », mais je l'ai largement préféré au plus connu Crime de l'Orient-Express !
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