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Critique de Sharon


Poirot souhaitait se consacrer à la culture des courges, à l'amélioration de leur goût. Il suffit d'une charmante discussion avec le professeur Burton pour qu'il décide de se confronter à un nouveau défi : les travaux d'Hercule. En effet, le professeur lui reproche son manque de culture et lui vante les mérites d'Hercule, le demi-dieu. du coup, Hercule se documente, et il ne lui plaît pas du tout, ce malabar ! D'ailleurs, aucune divinité antique, qu'il compare à des délinquants, ne trouve grâce à ses yeux. « Ils » vont voir ce qu'ils vont voir.
Du lion de Némée à la capture de Cerbère, en passant par la ceinture d'Hippolyte, Agatha Christie revisite les thèmes antiques dans ses nouvelles, en les adaptant à la société anglaise. Elle en prend d'ailleurs pour son grade, la société anglaise et ses traditions. Les jeunes anglais sont des gentlemen – et un peu naïfs, et un peu xénophobes aussi. Les pensionnats sont irréprochables, leurs réputations traversent les frontières. Les vieilles familles cachent parfois des secrets sordides, les militaires ont des filles indisciplinées, les vieilles dames fondent devant les enfants.
Mais surtout, surtout, il ne faut pas se fier aux apparences. Surtout pas. Tel un magicien, Hercule Poirot dissipe les illusions, quitte à faire un peu mal à certains. Il n'est pas toujours facile de regarder la vérité en face. Certains ne le veulent pas, à leurs risques et périls. La plupart, heureusement, éprouve un profond soulagement quand elle apparaît.
Hercule Poirot excelle dans un rôle : rendre les couples heureux ! Il l'avait fait dès La mystérieuse affaire de Styles, il avait continué dans le crime du golf. Il s'en donne à coeur joie dans « La biche au pied d'airain », la plus atypique des nouvelles, énonçant des principes de bons sens hilarants :
- Ça n'a vraiment rien d'indispensable ! Ce n'est pas une fatalité. Quel besoin avez-vous de mourir ? Vous devez bien être après tout capable de vous battre pour la vie aussi bien qu'un autre, non ?
Il s'en donne à coeur joie dans d'autres nouvelles, comme si, finalement, les véritables travaux d'Hercule consistaient à retirer tout ce qui empêche ses clients d'être heureux.
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