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Critique de Yanoune


Pourquoi pas Evans ?... Ou le roman où a vingt-huit ans t'es revenu crécher chez ton père, et où l'amitié compte plus que le salaire...

Pitch :
Le golf... ah le golf... le sport de gentleman par excellence... un fer ou un bois ? Et je fais le par ? Un birdy ?... le golf... et la concentration... il faut qu'il se concentre, lui c'est Bobby Jones, il fait une partie avec le docteur Thomas, et franchement le docteur le regarde un peu désabusé, limite plein de sollicitude, avec conseils en prime, et dieu que ça l'agace.. le golf et ses pièges.. le bunker et puis la foutue falaise... quand il arrive à la falaise pas de bol.. à chaque coup ça ne manque pas, y a comme qui dirait un truc et sa balle ou bien est-ce lui inconsciemment qui est attiré par le vide... et bing rebelote... faut dire il a frappé un peu comme un bourrin.. il faut du doigté au golf, pour que la balle puisse rouler sur le green.. là non, en plus il a entendu un cri, pourvu qu'il n'ai pas éborgné un promeneur sur le petit sentier qui suit le parcours.. Non il n'a éborgné personne, il retrouve sa balle dans les ajoncs, mais il trouve aussi un monsieur en contrebas de la falaise, il est tombé ? Pauvre monsieur, Thomas va chercher de l'aide, même s'il n'y a plus grand chose à faire, sa colonne est en miette et le laisse là pour surveiller le mourant... quand soudain l'infortuné, ouvre ses yeux bleus le regarde et lui sort « Pourquoi pas Evans ? ».. Oui pourquoi pas, mais comme dernières paroles on a trouvé mieux, ou trouvé plus spirituel, la mort c'est quand même un truc étrange...

Bien sûr Bobby raconte son aventure à son amie d'enfance Lady Frances, mais elle préfère qu'on l'appelle Frankie, et elle le comprend si bien... mais le truc bizarre.. quand même si franchement bizarre, c'est que pas très longtemps après ce triste drame, cet accident, et bien en premier lieu on lui offre une situation de mille livres par an en Amérique du sud, qu'il refuse parce qu'il a déjà un truc sur le feu avec pote, une histoire de garage.. mais qu'ensuite surtout on essaye de l'assassiner... Mais pourquoi ?...
Pourquoi a-t-on essayé de l'assassiner ?... Il ne comprend rien, Frankie ne comprend rien non plus..
Et ça pour ces deux jeunes gens c'est inadmissible !
Ni une ni deux les voilà qui mènent l'enquête !

Un Agatha sans Poirot, et sans Marple, mais avec deux jeunes gens, qui deviendront par la force des choses des détectives amateurs. Tout deux issus de milieux différents. L'un est fils de pasteur organiste à ses heures et bidouillant des trucs, l'autre Frankie est issue de la bonne, de la haute société du coin, vit dans le château et a des connexions un peu partout.. ça sera franchement utile.. Et si elle n'en a pas, elle saura trouver des stratagèmes pour pourvoir arriver à ses fins...
Deux jeunes enquêteurs, plein de courage, de hardiesse, bonne volonté mais aussi complètement téméraires, impétueux et franchement imprudents. Oui tout cela est si dangereux, ils ne s'en rendent pas vraiment compte.. Enfin ils s'en rendront bien compte à un moment..

Je me demande d'où vient cette idée que les hommes tombent toujours en pâmoison au premier regard.. Hop une jolie fille, et c'est le drame les voilà complètement retournés, dans l'incapacité la plus totale de réfléchir et de voir ce qui les entoure.. une belle fille et hop foutu ! ^^
Le coup de foudre... Dis Agatha ça te vient d'où, cet amour pour les coups de foudre et la romance sucrée ? C'était comme ça que ça se passait à ton époque ? C'était la norme ?...
C'était choupi ^^

Une histoire un peu tarabiscotée... Mais pas tant que ça, j'ai vu bien pire dans d'autres Agatha...
Quand Agatha n'écrit pas de roman où viennent Poirot et Marple, elle se lâche, nous sommes dans de l'aventure débridée.. on grimpe sur les murs, ont a des accidents d'auto, il y a des motos... C'est sûr que la vieille Marple à moto ça marcherait moins bien... ^^
Oui sans Poirot et Marple c'est place à l'action !
Même si aussi la réflexion s'invite, ils réfléchissent ces deux-là... Enfin plus Frankie que Bobby.. Bobby a un peu le cerveau retourné par une jeune femme très belle.... Qu'il faut sauver bien sûr..
Ah, la demoiselle en détresse, ça marche toujours ! ^^
Frankie elle, les demoiselles en détresse bon.. ça marche un peu moins, elle connaît le truc ^^... Mais ok si tu veux Bobby... on va la sauver aussi...

... Je me rends compte au fil de mes relectures, que j'aime beaucoup les Agatha qui sont dans les « premiers »... celui-là 1934... Donc pas vraiment premier quand même vu que Agatha a commencé à écrire en 1920... mais quand même, il y a une ambiance, une atmosphère, une vie. Les intrigues ont encore cette fraîcheur, Agatha se creuse encore la tête pour en trouver des nouvelles, des différentes, des qui se tiennent tout en étant surprenantes... même si elle sont un peu dingues.. Ce qui admettons-le ne sera plus vraiment plus le cas vers la fin, où ses romans deviennent très fluctuants, le pire côtoie le bon...

Ici il y a encore tant d'énergie, une énergie qui se ressent tant dans l'écriture que dans ses personnages...

Agatha s'attaque aussi à la drogue, fléau, qui elle le montre bien, n'épargne personne. Agatha je pense a une idée plutôt moderne de la chose, les addicts ne sont pas les fautifs, mais ceux qui leur vendent leur dose, les accrochent et les font tomber dans cette spirale infernale, dans cette dépendance, oui eux sont les fautifs qu'il faut éradiquer. Ce sont eux qui se servent de la fragilité de leur proie.. on est quand même dans ce roman en 1934, et je ne suis pas certaine que c'était l'idée la plus en vogue, ou bien elle a évolué au fil du temps... pour Agatha à ce moment-là les addicts sont de pauvres malheureux et les cures de désintoxication considérées comme quelque chose de monstrueux dans la façon de faire... et franchement je pense que ça devait être le cas à l'époque...
Mais il est vrai que sa perception changera au fil du temps aussi, et si elle reparlera de la drogue et s'en servira de nouveau dans plusieurs autres romans, elle sera bien moins tendre avec ceux qui en use et abuse, le monde du cinéma ne serra pas épargné, et les jeunes non plus, mettant en avant l'effet de mode...

Ce que j'aime avec Agatha Christie ( en plus des histoires policières) c'est que ses romans sont inscrit dans un temps, une époque avec tout ce que cela comporte... et vu qu'elle a écrit longtemps, si longtemps l'on voit les moeurs, les idées changer, évoluer. Et je trouve cela intéressant, même si je ne prends pas tout pour argent comptant, non plus.

Il est aussi amusant de constater, avec ces relectures que avant je ne jurais que par Poirot et Marple et étais hautement déçue quand ils n'étaient pas-là.. Maintenant je redécouvre avec plaisir les romans où justement ils ne sont pas là, et je n'en suis nullement déçue, voir même le contraire.. c'est drôle comme on change..^^
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