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Critique de bdelhausse


Poirot, comme tout un chacun, va chez le dentiste. Et comme le simple quidam qu'il refuse d'être, Poirot craint son dentiste. Il frémit sous la fraise, se crispe dans le fauteuil, se sentant à la merci du tortionnaire auquel il se soumet 2 fois par an.

Mais quand son dentiste meurt et que Japp conclut, un peu rapidement, à un suicide, Poirot flaire l'entourloupe. Et quand un des patients présents le jour de la mort du dentiste meurt à son tour, et qu'une patiente disparaît... Poirot a la certitude que quelque chose de plus grave se trame.

Parmi les patients du dentiste de ce jour funeste se trouve Blunt, un personnage éminent de l'économie anglaise, que beaucoup souhaiteraient voir mourir. Ce parangon du capitalisme a ses détracteurs, et ils semblent prêts à tout pour parvenir à leurs fins.

Un bon Poirot... où le petit détective belge se montre perspicace et subtil, facétieux parfois et peu enclin à apprécier les coutumes anglaises. le thé est remplacé par son chocolat chaud, et ne pas le reconnaître pour ce qu'il pense être, est un crime de lèse-Poirot...

Agatha Christie balade son lecteur, tout comme Poirot se fait balader selon le principe de la "carte forcée". La technique consiste à montrer à induire une logique chez Poirot, de sorte qu'il ne s'intéresse pas au vrai problème et s'enfonce dans de mauvaises directions. C'est exactement ce que fait en général Agatha Christie avec son lecteur. Elle rebat les cartes et met le projecteur là où il n'y a rien à voir, de sorte que le lecteur se méprenne sur les rouages de l'intrigue. Cet artifice est fréquent dans les polars, et Agatha Christie est une orfèvre en la matière. Révéler "son truc" ne change cependant rien, et il est bien difficile de tout comprendre avant Poirot. Tout au plus peut-on entrevoir quelques indices et quelques éléments.

Le roman se conclut sur 2 pages fort sérieuses, avec de profondes réflexions sur la valeur d'une vie, sur la valeur du sacrifice et sur l'importance que les gens se donnent. Ces 2 pages n'ont pas perdu de leur intérêt quasiment 80 ans après avoir été écrites. Elles ont une portée fort actuelle et méritent d'être lues. Un bon petit roman qui contient toutes les ficelles habituelles de la first lady du crime, et diantrement bien maîtrisées.
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