Le texte reproduit dans ce livre est un extrait des Tusculanes de
Cicéron, il s'agit du cinquième et dernier livre de cette oeuvre du célèbre penseur et politicien romain.
Pour commencer, le texte est reproduit, en toute simplicité, sans notices ou introduction ou préfaces ou autres explications; 2 ou 3 notes de bas de pages sont tout ce qu'il y a pour aider le lecteur (je peux comprendre que le format de la série - aux titres fort intéressants, au demeurant - consiste à proposer les textes originaux sans ajouts, mais la logique des notes m'échappe: pourquoi éclairer tel nom propre et pas un autre?).
Quand aux idées du livre, j'ai pu comprendre que
Cicéron défend la thèse selon laquelle le sage, c'est-à-dire celui qui vit vertueusement, est heureux, mais pas seulement ça: la vertu est le seul moyen d'être heureux. Et que pour pouvoir mépriser les douleurs de ce monde, nous devons aussi mépriser les biens externes, d'où, le seul véritable bien que nous avons est le bien interne: les vertus. C'est donc une apologie stoïcienne.
Cicéron conclut en observant que les enseignements de
Platon et d'
Aristote rejoignent ceux des stoïciens, mais en usant d'autres appellations.
L'argumentation se déploie à la manière socratique, comme l'annonce
Cicéron lui-même, et prend la forme d'un dialogue, or, il m'a semblé que
Cicéron parle plutôt comme orateur, et au lieu de la maïeutique à bas profil de Socrate, il use de la
rhétorique. Les notions de bonheur ou de vertu ne sont pas définis préalablement, mais comme le texte est un extrait d'un ouvrage plus grand, peut être qu'elles ont été définies plus tôt. Un vague quant aux notions est entretenu cependant, ce qui correspond mieux à un rhéteur.
J'ai toujours lu, ici et là, que le stoïcisme avait correspondu au caractère romain, et que les romains faisaient grand cas de leurs vertus. Or, ce texte de
Cicéron, politicien, orateur, juriste, et philosophe romain de la fin
de la République, et l'un des penseurs les plus représentatifs de Rome, permet de corroborer ces constatations mentionnées plus haut, par la lecture des pensées d'un témoin, voir plutôt d'un acteur, de cette civilisation qui a façonné le monde.