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Critique de Bruidelo


C'est un roman qui a sans doute vieilli: pas un brin de cynisme, ni de second degré, dans cette saga que Georges-Emmanuel Clancier explique avoir écrit en hommage à sa grand-mère, « par crainte de voir disparaître cette vieille femme que, depuis toujours, je vénérais. Je fus envahi par l'irrépressible désir de sauver, du moins dans un livre, l'écho, le reflet, l'exemple de sa vie comme de celle de ses proches et, autour d'eux, de tout un peuple dont le chaos de l'Histoire menaçait d'effacer à jamais la mémoire. C'était une réaction viscérale, un élan de tout mon être. »
Je dis qu'il a vieilli, mais déjà à l'époque, dans les années 50, Raymond Queneau, éditeur chez Gallimard, bien qu'étant ami avec Clancier, refusa le roman, jugeant qu'il contenait "trop de campagne". Défendu par Louis Aragon, il parut chez Robert Laffont, sans obtenir un grand succès avant l'adaptation qu'en fit Serge Moati pour la télé, en 1974.
J'ai pourtant trouvé que c'était plutôt sympa à lire, même si l'écriture ne m'a pas complètement emballée. On sent bien la tendresse de l'auteur pour le personnage principal inspirée par sa grand-mère, et pour sa famille de paysans et ouvriers du Limousin dont il raconte l'histoire de 1870 à la Seconde Guerre mondiale. L'écriture est simple, ne fait pas preuve d'une créativité littéraire folle, mais elle dénonce avec sincérité les injustices sociales, raconte les révoltes, les manifs musclées- et que je te renverse un tram pour faire une barricade, et que je te défonce la porte de la prison pour libérer les camarades grévistes emprisonnés…

La dimension sociale du livre et les relations fraternelles, chaleureuses, des personnages, le rendent assez attachant, même si la façon de raconter l'histoire manque sans doute un peu de surprise, de piquant. On sent trop Clancier prisonnier de son désir de rendre hommage à sa grand-mère, ce qui lui interdit toute fantaisie littéraire - je comprends que Queneau n'ait pas trop apprécié.
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