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Connaissez-vous le grand roman qui raconte comme nul autre la condition paysanne ?
« le pain noir », de Georges-Emmanuel Clancier, c'est à lire en poche chez J'ai lu.
Arbre je crois en toi je crie à ton feuillage
Je suis perdu loin du navire de tes ombres.
Que ta sève aux rameaux de mes veines remonte
Fleuve fidèle , épais, de neige et de nuage.(...)
Arbre vivant et vrai qu'enlacent les collines,
Arbre peuplé de chants, de durée et d'étoiles,
Image de ma chair, beau visage natal
Que la nuit tour à tour révèle puis incline,
Arbre, en moi va mourir ton ultime racine ,
J'appelle d'une voix de branches dans le vent
Ta forêt qui s'enfuit et s'arrache à mon sang.
(" Vrai visage")
" Il faut nous émerveiller de ce que la vie comporte, malgré les heures ternes et malgré les heures tragiques, des îles claires où l'amour nous révèle la grâce des êtres et des instants. "
[préface de "Les incertains", Éditions Rombaldi -1977]
La poésie change le monde de l'intérieur de chacun. Elle fait partie de l'être humain. C'est une donnée fondamentale, une valeur essentielle. Mais n'étant pas une valeur marchande, elle ne cesse depuis une vingtaine d'années de perdre du terrain...En privant ainsi les gens de poésie, on dérobe une part essentielle de leur vie. Ne l'oublions jamais: la poésie est consubstantiellement résistante.
Enfant magicien perdu
Je me souviendrai de ce regard
Qui faisait chanter l'ombre.
Des yeux de l'enfant d'autrefois caché
Dans le beau visage mortel
Je me souviendrai, comme de la mémoire vivante
Peuplée d'ondines et de merveilles.
Maintenant que tu traverses le vert miroir
D'Alice et que tu rejoins les années anciennes
Où ton enfance d'un cri sans fin t'appelait,
O toi, veux-tu, ne nous oublie pas qui restons égarés
Parmi les feuilles mortes d'un monde
Où les fées ne sont plus.
(" Le paysan céleste")
C'est l'odeur de romarin et le secret de ton enfance
C'est le long savoir de tes tourments, de tes bonheurs,
C'est le monde peuplé de ton silence et de ton chant,
C'est l'aube, la source, l'été de tes yeux,
C'est l'ombre, l'abîme, la nuit de ton regard
C'est toi, c'est toi que j'aime
Vastes landes où chevaucher
de la pointe du jour au crépuscule,
allant d'un songe à l'autre
d'un amour à son ombre,
de la solitude à la solitude.
L'orée,
quelle ombre ailée de lumière
quel silence où veille l'oiseau
quel désir d'avant l'être
quel signe à la lisière de l'air
quelle saison hors du temps
pourraient l'inclure
où nous serions sauvés.
Ecriture des jours (1972)
I
Si ça me chante : arbre le cheval
Si ça m'enchante, roche la fleur
Et paquebot son parfum,
Et cachalot le cavalier.
Mais chanterais-je alors le cachalot sur l'arbre
Et sa façon de se pencher pour humer
Un suave transatlantique
Qu'exhalaient dans l'été les rochers bleus ?
Ou bien dirais-je que dans le vent
D'automne un cheval s'effeuillait,
Que les parfums fendaient les flots
Au risque d'échouer sur les fleurs ?
Ah ! plutôt voir galoper les chênes,
La roche à la fin des beaux jours se faner,
Le cavalier et la senteur descendre
De conserve aux abîmes marins !
Cependant qu'étalon, marguerite,
Steamer et cétacé,
Telles des ombres ayant perdu leur homme
Erraient autour de moi, désenchantées.
Tu allais de cime en val
Où es-tu? Quelle glace t'enserre?
Ne chante plus sur la tour
Dont est chue blanche cette pierre,
O neige, aussi brève que pure
Que ta chair soit notre cristal.
LEGENDAIRE : Légende de Paul Gilson
Enfant magicien perdu
Je me souviendrai de ce regard
Qui faisait chanter l'ombre.
Des yeux de l'enfant d'autrefois caché
Dans le beau visage mortel
Je me souviendrai, comme de la mémoire vivante
Peuplée d'ondines et de merveilles.
Maintenant que tu traverses le vert miroir
D'Alice et que tu rejoins les années anciennes
Où ton enfance d'un cri sans fin t'appelait,
O toi, veux-tu, ne nous oublie pas qui restons égarés
Parmi les feuilles mortes d'un monde
Où les fées ne sont plus.