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Citations sur Les Mains enchantées – Nouveaux Contes des Métiers (1924-.. (17)

Le Tonnelier et le Vigneron
Sans commencement ni fin, la belle chose qu’un cercle !
Et, sur la terre ronde, ne faut-il point célébrer la rondeur dorée ou violette du grain ?
La rondeur de la cuve où s’écrase la grappe ?
La rondeur du tonneau ceinturé de fer ?
La rondeur de la bouteille où le vin se souvient de sa vie antérieure ?
La rondeur du verre où le vin met un rayon de soleil ?
Vigneron et Tonnelier sont ainsi faits pour s’entendre, et, à la ronde, choquer leur gobelet en compagnons pleins de rondeur !
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Gervais était un adroit vannier. Sous ses doigts prestes, s’arrondissaient les paniers ronds pour recevoir les fruits du verger, les panetons où le boulanger dépose la pâte du pain et des croissants, s’assouplissaient les brins flexibles des vanneries délicates pour le fil et les aiguilles de la couturière. Mais ce qu’il avait confectionné avec le plus de tendresse, et n’aurait cédé à aucun prix, c’était la longue corbeille finement tressée, ornée de motifs d’osier si délicats que n’importe quelle grande dame eut désiré une telle merveille de berceau pour son enfant.
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Le Vannier
J’ai imaginé ceci.
Il y a très longtemps, au commencement du monde, un enfant ayant trouvé des fruits sauvages, en emplit ses deux mains. Mais les baies glissèrent, il en perdit. Alors, il noua des brins d’herbe pour les contenir. L’herbe se rompit. Alors, il prit des tiges souples d’osier et les entrelaça. Dedans, il put porter les jolis fruits.
Ainsi fut tressé le premier panier.
Ainsi dut naître le premier Vannier.
Un conte, ceci ?
Pourquoi pas une histoire, après tout ?
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AU POT FÊLÉ
Le feu est notre maître un maître exigeant, capricieux. Sa fantaisie caresse la terre, y applique l’émail comme un masque riche cachant une humble figure. Il le craquèle à sa guise, le fait couler en larges larmes, lui donne sa patine.
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Le Peintre
Il peut composer des enseignes. Il peut représenter de nobles personnages et de modestes artisans. Il peut forcer à demeurer tranquille dans un cadre, ce cheval fougueux. Il peut y faire entrer les plus grands arbres aussi bien que de minus-cules bestioles.
Tout est à lui, il n’a qu’à prendre.
Les formes lui sont soumises. Les couleurs se mêlent à son gré. Sa palette contient tout l’Univers. Et cela paraît un mi-racle, qu’il puisse le réduire aux dimensions d’un tableau.
Mais n’en est-ce point un déjà, que tu puisses, toi, le conte-nir dans ton oeil ?
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Le Tisserand
Il ressemble aux Parques.
Ainsi que les fileuses de la légende, il noue la trame de nos vêtements de fêtes, de nos jours de douleur.
Du lange de l’enfant nouveau-né à notre dernière chemise, le Tisserand nous conduit, sans qu’il y pense, de jeunesse en vieillesse.
Fais, Tisserand, que ta trame soit de fil solide.
Épargne-nous les larmes.
Tisse de la joie, Tisserand !
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Sa confortable personne enfoncée dans le fauteuil de velours rouge, installé à la mairie pour son usage personnel, M. le Maire venait de prononcer des paroles qu’il jugeait définitives.
— Ce maître d’école qui nous arrive, je ne sais d’où, est vraiment trop jeune. J’ai défiance de ces cadets. Ils pensent mieux agir que les anciens et n’acceptent aucune contradiction des gens raisonnables et d’expérience.
Des voix approuvèrent :
— La jeunesse a une tendance fâcheuse à l’indépendance, déclara le charron Conseiller Municipal à qui M. le Maire faisait réparer ses chariots et commandait des roues neuves.
— Cet étranger est du Midi, alors que nous sommes du Nord, émit M. le Conseiller Municipal laitier, qui achetait le lait des vaches de M. le Maire.
— Pour accepter de s’enterrer dans un trou comme Vilnave, il ne faut point être très savant, bougonna l’épicier Conseiller Municipal, qui tenait à la clientèle de Mme la Mairesse.
— D’ailleurs, il a un nom extraordinaire, un nom qui n’a pas l’air vrai, s’exclama le charcutier Conseiller Municipal qui traitait avec M. le Maire de ventes et d’achats de bétail.
Tandis que le Conseiller Municipal, ex-marchand de grains retiré du négoce, qui avait des visées sur la fille aînée de M. le Maire objectait :
— Tout ceci ne me paraît pas clair.
Seuls, le Conseiller Municipal boulanger et le Conseiller Municipal laboureur, défendirent le nouveau maître, osant sou-tenir que l’on ne peut juger quelqu’un avant de l’avoir vu à l’œuvre, et que la tâche d’enseigner l’arithmétique, l’histoire et la géographie à des gamins turbulents, n’est point si aisée, qu’il faille se montrer hostile, sans le connaître, à qui doit s’en charger.
La discussion s’échauffa, menaça de tourner mal et dura longtemps. Mais les vacances se terminaient. Force fut aux entêtés de convenir qu’il n’était plus temps de demander un autre instituteur. On s’accommoderait de celui-ci, quitte à surveiller ce qu’il en adviendrait.
— Et nous serons vivement fixés, conclut M. le Maire.
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