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Critique de Zoeprendlaplume


Voilà un recueil de deux nouvelles que je découvre, à l'occasion de la sortie récente du Maître des Djinns.
Je voulais lire d'abord la nouvelle L'étrange affaire du djinn du Caire, que j'ai lue en premier, avant les Tambours du Dieu noir.

Au départ, je trouvais assez étrange et factice de rassembler ces deux nouvelles dans un livre unique, tant les époques, les lieux et les histoires n'ont rien à voir. Avec les Tambours..., on est en Louisiane, dans les années 1880, en pleine guerre de Sécession et au coeur d'un complot qui menace La Nouvelle-Orléans. EN revanche, L'étrange affaire du Djinn du Caire nous emmène en Egypte en 1912, sur les traces d'un semblant de suicide d'un Djinn. On suit alors l'enquêtrice Fatma el-Sha'arawi dans cette affaire, qui va nous mener au coeur d'une machination diabolique.

Je pensais faire un retour de lecture uniquement sur la seconde nouvelle au Caire, mais finalement, après avoir terminé ma lecture de ce livre, je me dis que ce ne serait pas très malin puisque les deux nouvelles se parlent.


Elles ne se parlent pas de manière directe; elles sont vraiment rien à voir dans leur histoire. En revanche, elles ont beaucoup de points communs :

- des personnages féminins intéressants, variés, qui mènent la danse. Elles sont au premier plan, et ne font pas tapisserie. On ne sent pas non plus que leur présence est forcée ni là parce que ça fait bien. Ca a du sens, et ça coule de source. J'ai bcp aimé tous ces personnages, que ce soit Fatma ou LaVrille, ou encore la capitaine et les deux bonnes soeurs des Tambours.

- une immersion totale dans des pays et Etats qu'on n'a pas l'habitude de voir mis en scène; que ce soit l'Egypte ou La Louisiane, on en ressent la vie, les parfums, jusqu'à la langue dans Les tambours avec un créole chantant, qui réhausse le récit (et je dis franchement bravo à la traductrice, Mathilde Montier ! Pas du tout surprise de la voir sélectionnée pour le Prix Jacques Chambon de la traduction du GPI 2022 pour les Tambours... ).

- une uchronie vraisemblable. Ca peut paraître un peu contradictoire, mais il y a des éléments d'uchronie dans les deux textes, avec des touches steampunk, tout en conservant un très haut degré de vraisemblance et de réalisme, sur tous les niveaux : historique, sociétal...

- une immersion dans les croyances populaires. P.Djeli Clark puise dans les folklores, coutumes et croyances populaires, et propose ainsi quelque chose de très sonore, avec de multiples visages et voix, ce qui se ressent notamment très bien dans les Tambours avec les déesses Oya et Oshun qui vivent dans le coeur des protagonistes.

- deux textes courts mais percutants, hyper bien fouillés, avec une intrigue rondement menée. On ne reste pas sur sa faim, mais on en demanderait bien encore un peu.

Et cela tombe fort bien, car le maître des Djinns m'attend... :)
Une première rencontre avec Phenderson Djèli Clark réussie pour ma part !
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