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Critique de Titine75


»Les dames de Grâce Adieu » de Susanna Clarke est un recueil de huit contes féériques. Il a été écrit deux ans avant le grand succès de l'auteur « Jonathan Strange & Mr Norrell ». les différentes histoires ont pour point commun de nous montrer la proximité entre le monde réel et le pays des fées. le monde magique peut se trouver au détour d'un pont, derrière un bosquet, le passage de l'un à l'autre se fait insensiblement.

L'imagination débordante de Susanna Clarke peuple ses contes de personnages plus incroyables les uns que les autres : le fantasque Tom Brightwind capable de construire un pont en une nuit, Mrs Mabb si nuisible et invisible, les dames de Grâce Adieu magiciennes féministes. Susanna Clarke mêle à ses créations des personnages historiques comme le Duc de Wellington ou Marie reine d'Écosse qui tous deux ont des problèmes de broderies ! Certaines légendes européennes sont présentes également comme celle de Rumpelstiltskin tiré d'un conte des frères Grimm. L'univers développé dans les nouvelles n'est pas sans faire penser « Au songe d'une nuit d'été » de William Shakespeare, d'ailleurs Obéron et Titania sont bien présents. On retrouve la même magie, la même féérie. L'atmosphère y est également légère et bucolique : « Des arbres majestueux d'un âge et d'une ramure vénérables entouraient une grande pelouse d'un vert velouté. Les arbres étaient tous taillés dans des formes égales et arrondies, chacun plus grand que le clocher de l'église de Kissingland, chacun un mystère à part entière, et chacun doté par le soleil du soir d'une longue ombre, aussi mystérieuse que lui. Loin, bien loin au-dessus, une lune minuscule pendait dans le ciel bleu comme son propre fantôme inconsistant. »

Les histoires peuvent aussi être humoristiques comme la dernière « John Uskglass et le charbonnier ». John Uskglass « roi du nord de l'Angleterre et de parties de Féérie, et le plus grand magicien qui eût jamais vécu » va voir ses pouvoirs contrecarrés par un simple charbonnier mécontent et têtu !

Pour les admirateurs de « Jonathan Srange & Mr Norrell », le premier des deux magiciens fait son apparition dans la nouvelle éponyme du roman. Il semble que celle-ci soit un épisode retranché du best-seller. Jonathan Strange y découvre que, contrairement à ce qu'il pensait, les femmes aussi s'y connaissent en magie.

L'ambiance onirique de ces huit contes est délicieuse et charmante. Toutes les histoires ne m'ont pas autant séduite mais l'ensemble reste fort plaisant. Un petit passage amusant contre la littérature anglaise et probablement les romans de Jane Austen : « Il sembla méditer une minute ou deux, puis, n'arrivant nulle part, il secoua la tête et poursuivit :

-Que disais-je ? Ah oui ! Alors, naturellement, j'ai beaucoup à dire. Ces sottes, elles, ne font rien. Absolument rien ! Un peu de broderie, quelques leçons de musique. Oh ! Et elles lisent des romans anglais ! David ! Avez-vous jamais ouvert un roman anglais ? Eh bien, ne vous donnez pas cette peine. ce n'est qu'un tas d'inepties sur les perspectives de mariage de demoiselles aux noms fantaisistes. » Les magiciens n'ont pas forcément bon goût !
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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