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Critique de Lucas_Blanchard


Ceci est ma deuxième lecture des enfants d'Icare et je dois avouer que j'ai encore plus apprécié le livre que lors de ma première lecture. Cette constatation est plutôt étonnante. En effet, j'ai cru que, en connaissance des retournements de situation, l'étonnement de la première lecture se remplacerait par une conscience des défauts du livre plus appréciable. Néanmoins, cette deuxième lecture m'a plutôt permis d'aller plus loin dans ma compréhension du texte, et des implications de la spiritualité se révélant, particulièrement lors de la troisième et dernière partie du livre. Mais ce n'est pas pour autant que je n'ai pas aimé les autres sections du roman.

La première partie, entre les conflits de la guerre froide et l'arrivée d'extraterrestres plus qu'intrigants, est riche en stimulation. En lisant cette partie, ce qui m'a le plus interpelé fut les nombreux échanges entre Karellen et Stormgren, dévoilant peu à peu le plan des suzerains. Leur contrôle passif de l'humanité ne cesse de faire peur, car l'on se demande constamment pourquoi les extraterrestres sont là et quels sont leurs intérêts.

La deuxième partie, l'âge d'or est tout aussi passionnant. Certes, elle n'est pas aussi concise et épurée que la première partie, mais l'histoire se développe bien, et le changement de personnage est rafraichissant. Certains y trouveront un inconvénient, mais ce changement est nécessaire compte tenu de la période sur laquelle s'étend l'histoire. On y suit donc un couple chez leur ami. Après une soirée remplie, les derniers invités s'adonnent à une séance de Ouija par laquelle l'emplacement de la planète des Suzerains nous est révélé. Si la scène manque un peu de suspense et que les émotions des personnages sont maladroitement gérées, on ne peut s'empêcher de se demander ce qui a permis un tel miracle. C'est avec une attention redoublée que l'on suit alors les démarches de Jan, afin d'accomplir une curieuse quête. Malgré des longueurs dans ce dernier arc narratif, le tout nous fait encore tourner la page. Ce point est à mon avis le plus bas dans le roman, mais cela est rapidement rattrapé par la troisième partie.

Cette troisième partie est la meilleure à mon avis. On y suit encore le couple de la deuxième section du livre, mais ceux-ci ont maintenant des enfants. Ce sont eux qui deviennent alors le point central de l'histoire. de plus, la suite de l'histoire de Jan est racontée, et celle-ci se prouve à être plus palpitante qu'auparavant, et c'est sans parler de la finale, tout à fait réussie. À la manière de 2001 l'Odyssée de l'espace, ce roman est un voyage qui nous amène à une destination insoupçonnée. Malgré un départ froid, scientifique et strictement athée, l'auteur dévoile une toute nouvelle dimension du livre, penchant vers une science-fiction très "théologique", lui donnant un gout final épicé, contrairement à toutes attentes.

C'est donc un très bon roman que celui-ci et sans doute l'un des meilleurs de Clarke, au côté de 2001 et de la cité et les astres. Si le roman a été très populaire auprès des anglophones, la francophonie ne lui a pas procuré le même traitement. Cela est sans doute dû à la piètre qualité de la traduction. Des tournures de phrases anglaises aux mots d'un autre âge, en passant par les anglicismes les plus odieux, il est certain que l'on n'a pas affaire à de la grande littérature. Néanmoins, j'invite tous les fans de science-fiction à passer outre ce détail insignifiant, car le génie de Clarke peut tout de même être discerné, à travers les pages.
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