Ce récit est la recherche d'un père. Tout part d'une maison, construite en 1930 à Alger par Henri
Claro, architecte et grand-père du narrateur, à l'occasion du centenaire de la présence de la France en Algérie. Cette maison déroulera pour lui des fils de son passé, tout en retraçant les contours d'une période de l'histoire. de nombreux personnages jalonnent cette recherche, comme
Le Corbusier, le poète Sénac, mais aussi et surtout
Albert Camus, qui séjournera quelques temps dans cette maison « mauresque ». Cette partie du récit est celle qui m'a le plus intéressée.
Christophe Claro raconte Camus, son enfance en Algérie, analyse le roman «
L'étranger », et livre quelques considérations sur la colonisation, les femmes « indigènes » dénudées sur les cartes postales, écrivant page 135 : « Dans la fantasmagorie orientaliste, que le colonialisme a fait sienne, le harem et le bordel sont comme les deux faces d'une même pièce jetée par l'Européen au pied de l'almée, d'un même regard lancé à l'odalisque. Et comme il en va depuis des siècles et des siècles, l'homme mesure et la femme murmure ». D'anecdotes en rencontres, comme celle à Marseille avec l'un des amis d'enfance de son père, Michel M,
Christophe Claro tentera de soulever des « plis » de cette vie algérienne. Je ne connaissais pas l'auteur avant, c'est donc une découverte, et bien que cette histoire familiale ne m'ait pas particulièrement passionnée, elle se lit facilement. La rhétorique de
Claro y est pour beaucoup, c'est un plaisir de lecture, même si probablement, je ne retiendrai de ce livre que les anecdotes sur Camus, et les points de vue de l'auteur sur une période encore crispante pour nombreux, qu'ils soient français ou algériens.