AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de daniel_dz


Fin des années soixante, un village flamand est la cible d'une mystérieuse maladie que la rumeur estime rapportée par un mercenaire revenu d'Afrique. Un tableau où tous les clichés se retrouvent. Je préfère Armel Job !

Hugo Claus est un monument en Belgique néerlandophone. Membre éphémère de CoBrA, pressenti pour le Nobel, compagnon de Sylvia Kristel, il est connu pour son « Chagrin des Belges » et pour avoir obtenu l'euthanasie pour se préserver des souffrances de la maladie d'Alseimer. Il s'est lui-même qualifié de « flamingant francophile ».

Dans « La rumeur », tous les clichés sont là : le bistrot du village, le curé, la bonne famille bourgeoise, le fils un peu attardé, la femme qui a frayé avec l'Occupant pendant la Seconde guerre, ... le trait est forcé. Peut-être n'ai-je pas abordé le texte dans un bon état d'esprit. Un collègue flamand me dit qu'il faut y voir de l'ironie. Mais j'avoue n'avoir trouvé dans le texte aucune indication, ne fût-ce que dans le ton, qui m'aurait incité à penser que telle était l'intention de l'auteur. Je n'exclus pas que la version original sonne différemment de la traduction que j'ai lue.

Il est vrai que la langue de cette traduction ne m'a pas non plus séduit. Chaque chapitre donne le point de vue d'un personnage ou d'un groupe de personnages («  nous » pour les habitués du café du village). Cette construction est classique mais j'ai plusieurs fois été perturbé par des chapitres où se mélangent la première et la troisième personne.

J'ai également été déçu par la faiblesse de la rumeur. Il y a beaucoup de petits tableaux, dans ce livre. Les habitués du café parlent souvent du mercenaire rentré au bercail, parce qu'ils sont intrigués de le voir se cacher et se demande ce qu'il fricote. Mais ils parlent fort peu de sa possible implication dans la mystérieuse maladie de certains habitants du village. Je me suis d'ailleurs plusieurs fois demandé quelle était cette rumeur qui avait donné son titre au récit. Je m'attendais à une rumeur bien présente, oppressante, réellement au centre du récit.

Bref, cette lecture ne m'aura pas marqué même si les clichés que je mentionnais plus haut constituent effectivement des caricatures résultant de fines observations. Mais dans ce genre de tableaux de villages belges, j'ai nettement préféré ceux qu'Armel Job a brossés pour des villages ardennais.

Je lirai probablement « Chagrin des Belges », pour ma culture générale. Mon collègue me conseille également les poésies d'Hugo Claus, mais je crains que la traduction les dévalorise.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}