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Critique de Bobby_The_Rasta_Lama


"Les généraux triomphent, les soldats tombent."
(proverbe japonais)

Encore une fois, je viens de remettre "Taï-Pan" de Clavell en bas de ma pile.
C'est un roman qui impressionne par son volume; et j'ai une sorte de "flemme" de me plonger dedans tout de suite.
Pourtant, j'ai déjà vécu le scénario identique avec "Shogun" du même auteur - et je ne peux pas dire que j'ai regretté ma lecture... alors, rendons d'abord à Shogun ce qui est à Shogun, avant de passer à autre chose.

Il est vrai que les trois tomes de presque 2000 pages peuvent paraître décourageants; surtout qu'au début, il ne se passe pas grand-chose.
Mais étrangement, en lisant...
... arrive un moment où j'arrête d'exister dans le monde réel sur mon canapé. Je suis en cet An de Grâce 1600, et je fais naufrage sur la côte japonaise. J'étais sur un bateau, la tempête est venue, j'essayais de sauver ma peau, et puis...
... je me suis réveillée entourée de fous, qui n'hésitent pas de tuer pour la moindre insulte ou l'incivilité. Pour la faillite de la plus petite mission, ils s'ouvrent le ventre, et ils parlent une langue que l'on ne peut même pas prononcer - alors, de la lire ...!
Deux cultures on ne peut plus éloignées entrent en contact, et le lecteur est entraîné dans un monde qu'il ne veut plus quitter.
Vers les trois-quarts du roman, j'ai l'impression que Clavell doit écrire encore un tas de choses pour finir son histoire comme il faut, et qu'il n'aura pas assez de place. Et, en fait, il ne l'a pas - le livre est fini au moment où je veux au moins 500 pages supplémentaires !

Tout comme Blackthorne, mon guide pour parcourir le Japon, je secoue d'abord la tête avec l'incrédulité, avant de m'immerger peu à peu dans cette incroyable culture.
La lecture achevée, la petite habitante d'Europe que je suis, je ne peux pas m'empêcher de penser aux différences de nos valeurs, buts, méthodes et formules de comportement - tout est donné par l'évolution historique, politique et religieuse; les conflits armés gagnés ou perdus.

En tout cas, "Shogun" est un beau roman historique, basé sur les faits réels; même si le capitaine Adams, qui a servi pour esquisser le personnage de Blackthorne, n'a pas dû, en réalité, beaucoup influencer les événements politiques à Osaka. Tokugawa est remplacé par Toranaga; et je ne sais pas à quel point les coulisses de la bataille de Sekigahara sont véridiques, mais est-ce important ? C'est encore une fois une question du pouvoir; et cette bataille historique a instauré un shogunat qui a duré presque trois siècles. Comme Blackthorne, on est jeté dans les problèmes de la langue japonaise, et on apprend avec lui. On commence à voir la beauté de la nature et des choses simples. On trouve les missionnaires européens pitoyables et coincés face à l'ouverture d'esprit et la philosophie japonaise.

Pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour le lire ? Pour trouver que finalement, ce n'était pas encore assez long ?
Mais si vous êtes comme moi, il y a aussi "King Rat" de Clavell- bien plus court, mais tout aussi excellent !
Ou ce "Taï-Pan", qui m'attend toujours...
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