Il partit alors dans une course effrénée, craignant de voir chaque fois un peu plus les hommes gagner du terrain. Ils l’avaient repéré maintenant, c’était sûr ! Ils le suivaient sans relâche.
Soudain, dans sa fuite, le loup emprunta un sentier sur lequel s’avançait un pauvre paysan.
Soudain, un loup gris bondit à sa rencontre. Le tsarévitch n’eut même pas le temps de dégainer son glaive, que le loup égorgeait son cheval et disparaissait dans les fourrés. Que faire sans cheval? Ivan-tsarévitch poursuivit sa route à pied, mais au bout de trois jours il n’en pouvait plus de faim et de fatigue. Accablé, il s’était laissé tomber sur une souche quand un grand loup gris sortit des bois :
– Te voilà bien triste, Ivan-tsarévitch, – dit le loup.- Pourquoi as-tu les mains lasses, la tête basse, l’échiné courbée ?
– Comment ne pas me désoler ? Que ferai-je sans mon cheval ?
– C’est toi qui as choisi ce chemin, de quoi te plains-tu? Mais j’ai pitié de toi. Dis-moi où tu vas, ce que tu cherches ?
Baba-Yaga poussa la jeune fille dehors, mais avant de refermer le portail, elle prit un crâne aux yeux ardents, le mit au bout d’un bâton qu’elle fourra dans la main de Vassilissa :
– Voilà du feu pour les filles de ta marâtre, prends-le ! Après tout, c’est pour ça qu’elles t’avaient envoyée chez moi.
Vassilissa partit en courant dans la forêt. Les yeux du crâne éclairaient son chemin et ne s’éteignirent qu’à l’aube.