Citations sur Un autre regard, tome 2 (18)
L'automatisation des tâches nous a permis de nous débarrasser de plein de boulots pénibles, tout en produisant plus.
On fabrique tellement de bouffe qu'on en jette la moitié...
Et il existe plus de logements vides que de personnes sans abri.
Si des gens meurent de faim et dorment dehors, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas assez de logements, mais parce que c'est mal réparti.
Les boulots à la con, c'est les boulots qui ne servent à rien, qui n'apportent rien à l'humanité ni à la planète, mais qui continuent malgré tout d'exister et d'occuper des gens toute la journée, pendant des années.
Pour savoir su vous occupez un boulot à la con, c'est très simple : imaginez qu'il disparaisse et demandez-vous l'impact que cela aurait sur la société.
D'après l'INSEE, les femmes consacrent encore 2,5 fois plus de temps aux tâches ménagères que les hommes.
Et si cet écart dimibue avec le temps, ce n'est pas parce que les hommes en font plus...
... mais parce que les ménages les plus aises externalisent ces tâches, le plus souvent en les déléguant à des femmes immigrées et précaires.
On ne peut pas vraiment dire que ça soit une bonne solution.
Quand le partenaire attend de sa compagne qu'elle lui demande de faire les choses, c'est qu'il la voit comme la responsable en titre du travail domestique.
C'est donc à elle de savoir ce qu'il faut faire, et quand il faut le faire.
[...]
Alors quand on demande aux femmes de faire tout ce travail d'organisation, et en même temps d'en exécuter une grande partie, ça représente au final 75% du boulot.
Nommons les choses clairement : faire croire à une personne blessée qu’elle est la fautive, c’est de la manipulation émotionnelle.
Et le subir régulièrement tend à nous faire perdre nos repères.
C’est tellement humiliant de devoir s’excuser d’avoir été blessée, que progressivement... on finit pas ne plus réagir du tout aux provocations.
Aujourd’hui, comme beaucoup de femmes, je suis devenue incapable de discerner les situations dans lesquelles j’ai des raisons de me mettre en colère.
Ce contrôle social de nos émotions commence dès l’enfance. Chez les petits garçons, l’agressivité est considérée très tôt comme normale. Elle fait partie des qualités vues comme nécessaires pour « devenir un homme ».
Plus tard, ce stéréotype leur coûtera très cher. Déjà, car ceux qui n’y correspondent pas, considérés comme « pas des vrais hommes », subissent de nombreuses humiliations.
Et aussi parce que les autres, pour ne pas subir le même sort, tentent de prouver leur virilité par des comportements violents et à risque.
Les petites filles n’ont pas ces problèmes car chez elles, on contrôle très tôt les manifestations d’agressivité.
Alors en offrant du temps à leur entreprise, les hommes ont plus le sentiment d’accomplir leur devoir... qu’en partant tôt pour retrouver leur famille.
En fait, le truc, c’est que notre société impose encore aux hommes et aux femmes des échelles de valeurs bien distinctes.
Pour les hommes : 1 travail. 2 famille.
Pour les femmes : 1 famille. 2 travail.
Voilà comment on trouve des pères d’enfants âgés de plusieurs années qui ne savent toujours pas où leur acheter des vêtements, quoi leur préparer à manger, la date du prochain vaccin, ou même le numéro de la nounou.
Alors c’est sûr que rien ne nous oblige à faire toutes ces choses. Le problème, c’est que quand on arrête, ça pénalise toute la famille.
Du coup la plupart d’entre nous nous résignons à assumer seules la charge mentale, en grignotant sur notre temps de travail et notre temps de loisir pour pouvoir tout gérer.
Ma copine M. me racontait atteindre le summum du désespoir quand elle croyait atteindre l'heure de la relève, en entendant le bruit des clés... mais que son mec, rentrant avec déjà une heure de retard, annonçait fièrement à peine ses chaussures retirées : j'vais chier ! À tout de suite ! (Téléphone à la main = à dans 2 heures)
Mais c'est quoi l'intérêt de faire "tourner l'économie", si l'économie ne nous fait pas tourner nous ?
Une guerre ou un accident de la route, c'est très très bon pour l'économie.
Par contre, soigner des malades et s'occuper des enfants, l'économie elle aime pas trop.
Elle appelle ça des "charges", des "dépenses".