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Critique de jmb33320


« Et c'est pour cette raison que j'aurais aimé que, comme un père avec son fils, une fois, durant toutes ces années, il me parlât de lui, de son père à lui, et côte à côte ou face à face, il aurait égrené un peu de la tragédie et je lui aurais répondu, comme un fils avec son père, que je comprenais tout ça, bien sûr, que j'en serais le gardien et le passeur à mon tour, puisque ce qui nous avait forgés m'appartenait […]. »

Dans ce récit aux forts accents biographiques, mais dont son auteur tient à souligner en postface la part fictive, reconstituée, reconstruite peut-être, Jean-Luc Coatalem revient sur ses origines paternelles.

Son grand-père, Paol, arrêté en 1943, sans motif évident, finira son existence en Allemagne, au camp de travail de Dora. C'est là que les nazis mettaient au point et construisaient les V2. Des milliers de déportés y sont morts, dont plusieurs milliers de français, qui creusaient les tunnels nécessaires pour ces armes puissantes, dans des conditions épouvantables.

Le père de l'auteur, Pierre, par contrecoup est resté taiseux. Il a toujours évité le sujet de l'arrestation et de la déportation de son père, Paol. Il a été un père présent pour ses enfants, mais pas très communicatif.

C'est donc le petit-fils, Jean-Luc Coatalem, qui entreprendra ce travail de mémoire. Et c'est cette enquête qu'il nous relate dans ce beau récit, superbement écrit. Les traces sont minces, les témoins plus très nombreux et les mémoires défaillantes. Mais il arrivera tout de même à trouver quelques réponses et quelques hypothèses sur ce qui a causé l'arrestation de Paol.

En lisant ce récit, où la Bretagne est très présente, j'ai aussi retrouvé des accents que son auteur a également mis dans sa biographie de Victor Segalen, lue il y a quelques mois.
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