AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Godefroid


Hitchcock Sewel est un jeune homme de 34 ans. 1m90, beau gosse, "menton ultra sensuel", il est plutôt bien dans sa peau Hitch. Fils de vedettes de la télé locale de Baltimore accidentées en voiture dans sa prime jeunesse, il est recueilli par son oncle Stu et sa tante Billie, pompeurs funèbres de leur métier. Au décès de Stu, Hitch prend la suite et devient ainsi le croque-mort le plus sexy de Baltimore. En plus, il est cultivé et a l'esprit vif, ce qui nous vaut un festival quasi ininterrompu de répliques et de pensées super poilantes, tout en finesse : Cockey fait encore mieux que Wessel dans le genre, c'est dire. Pour compléter le tableau, Hitch croise toujours son ex-femme, une brune fofolle à moitié nympho, artiste peintre qui pète le feu et qui le sollicite en mode essorage à la moindre crise de solitude (c'est-à-dire grosso modo au bout de 24 heures de célibat). Ah, il faut dire aussi que les deux ex font partie d'une troupe de théâtre catastrophique qui fournit quelques scènes réjouissantes de plus. Et que Hitch fréquente toujours le bar tenu par ses beaux parents, le SOS (screaming oyster saloon – le bar de l'huître hurlante).

Et l'histoire ? j'y viens : une superbe jeune femme se pointe lors d'une veillée funèbre. Elle déclare s'appeler Carolyn James et vouloir se renseigner pour sa propre inhumation, avant de s'éclipser, toute gênée. le lendemain, le corps de Carolyn James est amené à la boutique des Sewel... mais dans la boite, la jeune femme qui porte ce nom n'est pas la superbe nana qui s'est pointée la veille ; celle là, Hitch va la retrouver par hasard (heu) dans un commissariat de police et tenter de lui tirer les vers du nez. Bon, il est temps d'interrompre mon résumé tout plat de la superbe prose de Tim Cockey. L'intrigue est intelligente, parfaitement maîtrisée, facile à suivre, mâtinée de préoccupations écolo et de magouilles politiques bien immondes. Cockey navigue entre Wessel et Hiaasen, au même niveau que ces deux là : cette lecture est une vraie délectation.

Mais (eh oui, mais) deux petites choses ont empêché mon enthousiasme d'atteindre la cime tant espérée. D'abord, l'histoire est réellement dramatique et, en elle-même, ne prête pas à sourire. On est donc cruellement partagé entre la tentation de la rigolade entretenue par Hitchcock et la compassion qu'inspire le destin tragique de plusieurs personnages. La cohabitation n'est pas évidente et Tim Cockey la gère plutôt bien dans l'ensemble, même si l'impression que l'auteur balance lui-même entre deux genres sans parvenir à se stabiliser effleure à plusieurs moments. Une petite valse hésitation qui disparaîtra complètement dès l'épisode suivant. Ensuite, les grossièretés inutiles qui fusent parfois entre les lèvres des personnages altèrent un peu le comique de quelques dialogues, tout en sous-entendus subtils la plupart du temps. On imagine que la douzaine de "putain de" traduisent banalement autant de "fucking" et on s'en serait bien passé, sans jouer les pères la pudeur.

Mais l'ensemble reste d'une très bonne tenue ! Asseyez-vous donc au côté de Hitchcock Sewel dans sa Chevroley Quedalle, à la place du mort (bien sûr), et ne le quittez plus d'une semelle.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}