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Critique de Foufoubella


Ce n'est pas le premier roman de Jonathan Coe que je lis même s'il s'agit souvent de celui qui est cité en premier lorsqu'on évoque son oeuvre.
Premier tome du diptyque dit des enfants de Longbridge qu'il forme avec le cercle fermé, devenu il y deux ou trois ans un triptyque avec le coeur de l'Angleterre, il me semblait indispensable de le lire, moi qui ai beaucoup aimé ce que j'ai pu lire de cet auteur jusqu'à présent.

Autant le dire tout de suite, ce roman n'est pas forcément aisé à première vue. Non pas à cause de l'écriture, qui est fluide et souvent drôle, en tout cas assez caustique, le fameux humour anglais (mais j'y reviendrai un peu plus loin), mais par son sujet qui est une certaine étude sociale de l'Angleterre des années 70 principalement. Il n'est déjà pas toujours facile pour un francophone de comprendre les enjeux économiques et politiques de son propre pays alors qu'il a pu vivre les événements, ou en tout cas les étudier. Alors, comprendre les intérêts sociaux d'un autre pays, qui plus est anglo-saxon, relève parfois du parcours du combattant.

Ce roman parle à la fois des syndicats tout-puissants, des grèves, luttes des classes, guerre anglo-irlandaise et conflit de l'IRA, tout en se concentrant particulièrement sur un groupe d'adolescents, en plein apprentissage de la vie et en lutte avec leur propres cheminements et contradictions, sur trois garçons en priorité, Doug, Philip, et surtout Benjamin, qui essaient de se frayer un chemin dans ce Birmingham industriel, à la fois éloigné et proche de Londres.

Comme je le disais, si la plume et fluide et très agréable (en tout cas, moi, je l'adore), la narration n'est pas toujours par contre des plus faciles à suivre, entre conflits en tout genre, petites histoires anecdotiques, allers-retours entre le présent, le passé et même le futur, et digressions très régulières, le lecteur peut très vite avoir l'impression d'être perdu, voire de s'ennuyer à certains moments où le style est un peu moins dynamique. Vous l'aurez compris, ce ne fut pas le cas pour moi mais, de un, je connaissais déjà cet auteur et j'ai retrouvé dans cet opus tout ce que j'avais aimé dans Testament à l'anglaise (un petit bijou de la littérature britannique contemporaine); de deux, ayant étudié à la fac la civilisation anglaise, je m'y suis retrouvé très facilement. Et j'ai pris mon pied à lire ce roman. En tournant la dernière page, je n'avais qu'une envie, me jeter sur le cercle fermé. Et, il faut bien le dire pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, Jonathan Coe est un conteur-né, il a le don de narrer des histoires à n'en plus finir mais en sachant toujours retomber sur ses pattes.

En résumé, un livre que j'ai adoré, que je pourrais relire si ma PAL ne dégueulait pas à ce point. Un livre dense, riche et crucial pour celui qui s'intéresse un tant soit peu à l'histoire britannique.

Lu en mars 2022
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