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Les Enfants de Longbridge tome 1 sur 3

Jamila Ouahmane Chauvin (Traducteur)Serge Chauvin (Traducteur)
EAN : 9782070317233
544 pages
Gallimard (16/09/2004)
3.98/5   1279 notes
Résumé :
Imaginez ! L'Angleterre des années soixante-dix, si pittoresque, si lointaine, avec ses syndicats prospères et sa mode baba cool. Une image bon enfant que viennent lézarder de sourdes menaces : tensions sociales, montée de l'extrême droite, et une guerre en Irlande du Nord qui ne veut pas dire son nom.
Mais dans ces années où l'État-providence laisse place au thatchérisme, Benjamin, Philip, Doug et leurs amis ont d'autres choses en tête : s'intégrer aux clubs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (110) Voir plus Ajouter une critique
3,98

sur 1279 notes
Avec ce premier volume, Bienvenue au club, qui aura une suite, Jonathan Coe nous fait vivre dans l'Angleterre des années soixante-dix. le roman débute néanmoins en 2003 au restaurant situé au sommet de la tour de télévision qui surplombe l'Alexander-platz, à Berlin, avec deux jeunes gens, Sophie et Patrick, qui s'apprêtent à dîner. La mère de Sophie et le père de Patrick s'étaient connus il y a bien longtemps. Heureux de se croiser, ils souhaitent se retrouver seuls et laissent leurs enfants faire connaissance. Ceux-ci, un peu intimidés mais ayant en commun le passé de leurs parents, décident. d'en parler et Sophie propose même :" On va remonter le temps. Jusqu'au tout début. Jusqu'à un pays qu'on serait sûrement incapables de reconnaître. l'Angleterre de 1973."
Dans son roman, l'auteur va nous faire suivre, à Birmingham, la vie d'une série de jeunes gens durant leurs années de lycée à l'institution King William ainsi que celle de leurs parents. Ils ont tous une forte personnalité et représentent bien ce que la société peut avoir de bien et de moins bien. C'est un livre où l'on rit beaucoup, notamment aux frasques de certains étudiants et les joies de la libération sexuelle sont bien évoquées. Pourtant la situation est souvent sombre avec la montée du thatchérisme, le nationalisme anglais, la montée de l'extrême-droite, la terreur semée par l'IRA, les conflits sociaux de plus en plus fréquents avec la récession en ligne de mire et les syndicats qui commencent à perdre de l'influence. C'est également la naissance de la société de consommation.
Jonathan Coe, dans cette plongée dans les années 1970 britanniques nous livre le magnifique tableau d'un pays en pleine mutation, une fresque un peu nostalgique peut-être, où la petite histoire est intimement mêlée à la grande. Ce roman m'a parfois fait penser à celui de Thomas B. Reverdy, L'hiver du mécontentement, également très pertinent.
Un beau moment de lecture très instructif.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Bienvenue au Club ! Oui, certes, car c'est l'histoire d'une bande de potes, à la vie et à la mort comme on dit, et des histoires comme ça, on en a tous connue au moins une dans sa vie. Souvenirs doux-amers d'une époque, les seventies, lorsque l'imagination était encore au pouvoir et l'avenir forcément devant nous, lorsque tout restait encore possible, même après une révolution soixante-huitarde plus ou moins avortée, même avec la perspective du deuxième-choc-pétrolier et d'une crise qui allait durer (et qui dure encore).

On a tous connu, au cours de ces années-là, les années du collège et du lycée, ce qu'il faut pour alimenter nos souvenirs les plus nostalgiques : les blagues potaches et gratinées orchestrées en bande organisée, le surdoué qui agace, le type rigolo qui amuse la galerie, parfois au détriment d'une victime ou deux, la jolie fille de la classe, icône sanctuarisée mais malheureuse, dont tout le monde tombe raide dingue mais que personne n'ose aborder, enfin sauf bien sûr ceux qui ne la méritent pas, le copain doué pour le dessin, l'amateur de rock-&-roll ou de musique punk, les disques échangés, les baiser volés, les virées nocturnes, les visites éclair dans la Capitale, les soirées underground, l'artisanal journal des élèves et ses articles parfois perfides mais ô combien libérateurs rédigés jusqu'à tard dans la nuit, les profs têtes-de-turcs et les profs têtes-à-claques, les conseils de classe et les examens de fin d'année, la découverte de la vraie vie, la montée du chômage et du racisme, la fin des trente glorieuses, les grèves, les manifs et les attentats, les catastrophes nucléaires familiales qui finissent en tabous vitrifiés et probablement à jamais enfouis au fond de nos consciences…

Oui, on a tous connu ça. Alors bienvenue au club… Et même s'il y a par-ci par-là quelques petites différences… Pour nous, ils ne s'appelaient pas Benjamin, Philip, Doug, Steve, Miriam ou Lois, mais peut-être Patrick, Jean-Michel, Isabelle ou Sylvie. L'action ne se déroulait pas à Birmingham mais dans notre ville natale, et la Capitale où il « se passait des choses » n'était pas Londres mais Paris. Les attentats n'étaient pas ceux de l'IRA dans les pubs en 1974 mais peut-être ceux du GIA dans les RER en 1995, etcétéra, etcétéra, et ainsi de suite. On remplacera encore une soeur traumatisée à vie, une disparition mystérieuse, une histoire d'amour qui finit mal en général, par tout autre événement familial et dramatique de votre choix, et vous aurez une idée de la manière dont Jonathan Coe, malgré le côté « so british » de son roman, nous touche et fait mouche, grâce à l'humanité et à l'universalité de ses personnages, grâce à la véracité de ses petites histoires insérées dans la grande, de ses anecdotes qui n'en sont pas vraiment finalement, mais qui mises bout à bout, parfois en vrac, parfois de façon brouillonne, sont toujours racontées avec beaucoup de drôlerie et de pudeur dans cet excellent roman.

Alors oui, Bienvenue au Club, pour commencer, mais ne manquez pas non plus le prochain rendez-vous avec Jonathan Coe et ses magnifiques personnages, les mêmes, 20 ans après (comme dirait Dumas), dans l'Angleterre de Tony Blair et dans le cercle fermé, qui boucle la boucle et qui, bien entendu, se trouve en bonne place et depuis peu dans ma PAL.
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Angleterre, milieu des années 70. La sorcière Thatcher est en pleine ascension, le climat social est tendu, les piquets de grève paralysent les usines, les flics tabassent les grévistes, les bombes explosent dans les pubs, les anglais détestent les irlandais, les irlandais, les gallois et les écossais détestent les anglais. Les gamins rêvent d'être rock critic au NME, les groupes de rock prog font des morceaux de 20 minutes tandis qu'émerge une nouvelle scène qui va ramener un peu de spontanéité et l'espèce d'urgence qui était l'essence du rock'n'roll des débuts. Les punk rockers sont pressés, pas le temps de s'éterniser dans des solos interminables, 2 minutes 30 joués pied au plancher et basta. Peu à peu, les pattes d'eph et les cheveux longs vont être remplacés par les blousons de cuir et les épingles à nourrice. le flower power a fait long feu, place à la provoc et aux cris de rage.
Vous voyez un peu le décor… Il faut dire que Jonathan Coe le plante bien son décor dans « Bienvenue au club ». On s'y croirait, c'est un vrai voyage dans le temps. Et c'est là la grande qualité du roman. Pour le reste, l'histoire racontée, c'est assez inégal, il y a du bon, du moins bon, du bouleversant et de l'ennuyeux. Bref, le pire et le meilleur réunis en un roman.

Comme je l'ai dit, la plus grande qualité de « Bienvenue au club » c'est la façon dont il rend compte d'une époque, à la fois d'un point de vue socio-politique mais aussi à travers les considérations plus superficielles des personnages. Ce mélange apporte une véracité au décor tout à fait saisissante. Si Coe s'était contenté de brosser le portrait d'une époque à travers les événements politiques, il aurait manqué ce petit quelque chose qui permet au récit de sonner vrai. Voir des gamins discourir sur le dernier Captain Beefheart ou le double-album de Yes ou encore assister à un concert des Clash, les voir se dépêcher de rentrer chez eux pour mater Joanna Lumley dans « Chapeau melon et bottes de cuir » et lire Tolkien… voilà qui rend le récit très immersif. Grâce à ce savant mélange de gravité et de frivolité, « Bienvenue au club » est une véritable capsule temporelle. C'est l'aspect qui m'a le plus séduite dans le roman.

Quant à l'histoire, je l'ai dit en préambule, le meilleur côtoie le pire. C'est un peu normal. « Bienvenue au club » est un roman foisonnant avec énormément de personnages et de fils narratifs. Et comme souvent, dans ce genre de récit aux multiples ramifications, le résultat est inégal. Certains personnages sont vraiment très bons, j'ai adoré le personnage de Benjamin par exemple, son histoire avec Cicely est formidable, très touchante dans la peinture intime pleine de vérité de l'extase du premier amour. D'autres protagonistes sont assez mal brossés. Par exemple, le personnage de Myriam est si peu intéressant que son histoire m'a laissée totalement indifférente. de la même façon, j'ai trouvé le personnage de Steve insipide tellement il est lisse et convenu. le seul truc qui ne va pas chez lui c'est qu'il est pauvre, sinon il est beau, intelligent, sympa, fort en sport, bon comédien… Et lui, il est gentil, et tout le monde est méchant avec lui parce qu'il est noir, beau, intelligent, sympa, fort en sport, bon comédien… Bref, vous avez compris, ça manque un peu de subtilité.
Certains arcs narratifs sont très réussis. Je pense notamment à l'histoire du chevelu et de la minette que j'ai trouvé très bien mené et qui a une véritable charge émotionnelle. En revanche, d'autres arcs sont ratés. Ainsi, l'épisode des vacances danoises est sans intérêt, un brin déconnecté du reste du récit et sonne faux. J'ai trouvé ce passage bien ennuyeux.

J'ai trouvé le principe du récit enchâssé, procédé que j'apprécie en général, assez mal amené. Je n'ai vu aucun intérêt aux passages se situant à notre époque. Je trouve que le roman aurait eu plus de force sans cette construction qui manque de naturel et de pertinence.
Je trouve aussi que le roman souffre aussi parfois d'un excès de bien-pensance. Je ne suis pas contre le fait que l'auteur ait des convictions et qu'il veuille les évoquer dans son récit mais ça manque parfois de finesse et de subtilité. J'ai parfois eu l'impression qu'on me disait « le racisme c'est pas beau ». Alors, c'est vrai, c'est pas beau mais je préfère quand un auteur fait passer le message de façon moins pataude et sans ce côté didactique qui me gonfle légèrement et me fait un peu sortir d'une histoire.

J'ai globalement passé un bon moment de lecture, assez immersif, parfois drôle, souvent émouvant. Je n'ai pas vu le temps passer, ce pavé de plus de 500 pages se lit très vite. Ceci dit, malgré toutes ses qualités, le roman me laisse sur une impression mitigée. Je garderai un agréable souvenir de cette lecture mais pas suffisamment pour me donner envie de lire la suite.
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Birmingham, fin des années 70. L'Angleterre est en ébullition mais ignore tout des bouleversements à venir. Le pays est frappé par une vague d'attentats de l'IRA et de nombreux conflits opposent les syndicats au patronat. Ce contexte favorise l'émergence de nouveaux courants musicaux, et si le rock progressif décline peu à peu, le punk commence à s'imposer dans les clubs. Jonathan Coe parvient à condenser cette période dans son roman. J'avais été marqué par « Testament à l'anglaise », une satire du Royaume-Uni des années Thatcher qui faisait écho à une comédie horrifique des années soixante intitulée « What a Carve Up ». Me voici bluffé par « Bienvenue au club » qui traite des années qui précèdent l'élection de la Dame de fer. le titre est tiré de l'album « The Rotter's club »* du groupe de rock progressif « Hatfield and the North's ». Après le cinéma, la musique avec laquelle l'auteur entretient un rapport intense.

Nous suivons dans ce roman un groupe d'amis scolarisés dans une école privée de Birmingham. King William est un établissement élitiste, la sélection se fait par concours. Les élèves d'origine modeste pouvant bénéficier d'une scolarité gratuite, le fils de l'ingénieur y côtoie donc le fils du délégué syndical… Ces adolescents sont en plein apprentissage de l'amitié, de l'amour et de la sexualité ; ils vont éprouver leurs premiers instants de bonheur ou de frustration, découvrir le racisme et les discriminations latentes. Les quinquagénaires anglais retrouvent dans ce roman générationnel des bribes de leur jeunesse : romans phares, revues à la mode, posters couvrant les murs de la chambre et surtout groupes de musique.

Jonathan Coe explore des techniques littéraires en proposant des chapitres de différentes natures : récits classiques, interviews, articles tirés du journal du lycée, courriers parodiques. le dernier chapitre est magistral puisqu'il condense en une seule phrase les multiples pensées d'un personnage au cours d'un instant qui s'étire et qui parait sans fin. L'auteur s'interroge sur le pouvoir des mots capables de séduire, de manipuler mais qui parfois ne parviennent pas à retranscrire des sentiments. Il s'amuse à emmêler de nombreux fils narratifs, n'hésitant pas à en couper certains sèchement, en laissant d'autres ouverts pour la suite à venir.

« Bienvenue au club » est un roman d'apprentissage, à la fois drôle et tragique, qui offre un tableau lucide d'une génération et d'un pays qui s'apprêtent à sombrer dans le marasme libéral.




*le titre du disque et du roman peuvent être traduits par le « club des pourris », Rotter étant aussi le patronyme d'une des familles du livre…
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Je me suis régalée !
J'ai emprunté ce livre "à l'arrache" comme diraient mes filles, juste avant que ma bibliothèque ne ferme. Ca faisait longtemps que j'avais envie de me lancer dans ce diptyque devenu d'ailleurs un triptyque.

J'avoue avoir eu du mal au début, énormément de personnages à assimiler et à associer. Mais rapidement j'étais totalement embarquée dans l'Angleterre des années 70 à partager le quotidien des différents héros.
J'ai aimé la forme (différents récits, différentes formes de récits : narration traditionnelle, articles de presse, interview....), j'ai aimé le style de l'auteur et j'ai très envie de me lancer dans la suite. J'ai aimé ce côté patchwork.
L'atmosphère des 70's est très bien rendue (côté musical, côté sociétal....). J'ai vraiment eu l'impression de partager le quotidien des différents personnages centraux (Benjamin, Doug, Philip...).
C'est une évidence, je vais lire la suite. Mais peut-être pas immédiatement histoire de savourer le prochain tome, "le Cercle Fermé", que j'ai également emprunté. Il faut que je résiste..... car je n'ai pas le tome 3 !!! Pour le coup il me faudra attendre la fin du confinement.

Challenge pavés 2020
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Tous les problèmes insignifiants (...) s’évanouissaient dans un océan de riffs et de sueur et de bière et de larsens et de corps qui s’entrechoquaient et s’agitaient frénétiquement à un rythme ne rappelant que très lointainement celui de la musique. Ces chansons, Doug les entendait pour la première fois, mais dans les mois et les années à venir elles deviendraient ses plus sûres amies : « Deny », « London’s Burning », « Janie Jones ». Il était hypnotisé par le spectacle et la voix de Joe Strummer criant, hurlant, chantant, hululant dans son micro : les cheveux raides de sueur, les veines du cou tendues et palpitantes. Doug s’abandonna au bruit et pendant une heure il pogota comme un damné au cœur de cette foule dense et houleuse d’au moins deux cents personnes. La chaleur et l’énergie étaient terrassantes. À la fin du concert, il gagna le bar sur des jambes flageolantes et, jouant des coudes, disputa le comptoir aux autres fans venus étancher leur soif. Il poussa, bouscula, poussa, bouscula à qui mieux mieux, et il se sentit, pour la première fois ce jour-là, merveilleusement, incroyablement à sa place.
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Vous ne trompez plus personne, plus maintenant, avec votre timidité si charmante et votre politesse et votre ironie anglaise et votre autodérision anglaise. Demandez à n'importe quel Gallois, Écossais ou Irlandais un tant soit peu conscient ce qu'il pense des Anglais et vous aurez la même réponse. Vous êtes un peuple cruel et sanguinaire et cupide et avide. Une nation de bouchers et de vagabonds.
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"Tu sais, on m'avait dit que tu ne parlais pas beaucoup, dit-elle en le voyant retomber dans son mutisme, mais je ne pensais pas que tu serais aussi silencieux. Un vrai trappiste.
- Qui ça, "on" ? demanda Benjamin. Qui t'a dit que je ne parlais pas beaucoup ?
- Tout le monde, répondit Cicely. Je me suis renseigné sur toi, tu t'en doutes. C'est normal, après avoir lu l'article.
- Et qu'est-ce que... (Benjamin déglutit avec difficulté)... qu'est-ce qu'ils disaient exactement ?"
Cicely le dévisagea d'un air grave. "Tu sais, Benjamin, c'est pas toujours une bonne chose de savoir ce que les gens pensent de toi." Elle laissa ce conseil résonner de tout son poids, s'aperçut qu'il était inutile, et reprit : "De toute façon, tu n'as pas à t'inquiéter. La plupart des gens m'ont seulement dit qu'ils n'arrivaient pas à te cerner. "Impénétrable", c'est le mot qui revenait le plus souvent. Apparemment, les gens ont l'impression que t'es plus ou moins un génie, mais qu'ils n'auraient pas forcément envie de passer leurs vacances avec toi.
- J'en sais trop rien, dit Benjamin avec un rire gêné. Pour ce qui est du génie."
Cicely insista solennellement : "Le monde attend de grandes choses de toi, Benjamin".
Il scruta le plancher sans mot dire, puis leva les yeux et pour la première fois osa soutenir son regard : "Tu sais, je ne crois pas que tu devrais changer. Ne change pas.
- Tu es adorable, répondit Cicely. Mais tu te trompes.
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Benjamin n'avait jamais essayé d'imaginer à quoi pouvait ressembler le paradis, mais il était sûr d'une chose : il devait remplir un critère, comporter un élément essentiel. Il fallait que Cicely soit là.
Et elle était là. Assise au pied du lit, le regardant intensément tenter d'ouvrir les yeux. Elle était tout de blanc vêtue, le blanc d'une robe d'été légère, et ses cheveux étaient longs et dorés, elle les avait laissés repousser, et elle était plus pâle que jamais et plus mince que jamais et le bleu de ses yeux paraissait plus fragile que jamais auparavant.
C'était donc vrai. Le paradis existait ; et Benjamin venait d'y débarquer.
« Bonjour, Benjamin », dit Cicely.
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Un jeu de chaises musicales permit à Sam et à Colin de s’asseoir côte à côte, et ils ne tardèrent pas à mobiliser en renfort du vin ce qui représentait sans doute possible le fleuron de la cave des Trotter : la bière maison de Colin, qu’il brassait dans un fût de vingt litres sous l’escalier, au fond d’un placard, en utilisant un équipement sophistiqué acheté au supermarché. Il ne se faisait pas faute de souligner que cela lui revenait à un peu moins de deux pence la pinte : un prix ridiculement bas pour un breuvage qui ne différait des grandes marques du commerce que par son aspect trouble et verdâtre, son faux col qui occupait les deux tiers du verre et son arrière-goût d’acide chlorhydrique.
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