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Critique de SZRAMOWO


Londres, 1958. Thomas Foley dispose d'une certaine ancienneté au ministère de l'Information quand on vient lui proposer de participer à un événement historique, l'Exposition universelle de Bruxelles.
« Thomas était peu porté au bavardage. C'était son trait distinctif. Il travaillait au Bureau central de l'information, situé sur Baker Street »
Thomas va superviser la construction du Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d'un pub censé incarner la culture de son pays. le Pub s'appellera le Britannia (Et on y appliquera des règles strictes, la réputée Rule Britannia)
« (…) un autre point ralliait tous les suffrages : ces visiteurs, il faudrait les nourrir et les désaltérer et, puisqu'il en était ainsi, quoi de mieux qu'un pub pour exprimer le caractère national ? Ce qu'il fallait c'était en construire un à proximité du Pavillon. Pour faire bonne figure, et lever toute ambiguïté, on l'appellerait le Britannia. »
Il apprend avec stupéfaction les raisons du choix de sa candidature
« - Moi, Monsieur ? Mais...
- Mais quoi ? Votre père a tenu un pub pendant vingt ans, non ? Vous avez eu tout loisir de vous initier un peu au métier.
- Oui, mais...
- Et votre mère est d'origine belge, pour l'amour du ciel ! Vous avez du sang belge dans les veines. Ce sera une seconde patrie pour vous. »
Le pavillon britannique va présenter une maquette de la machine ZETA, fierté du gouvernement :
« - A quoi sert-elle ? Disons pour faire simple que c'est un énorme four. Ils veulent monter à cent millions de degrés Celsius.
Thomas émit un sifflement discret. Douce chaleur quand même !
- Oui. Mais pour l'instant, ils ne sont arrivés qu'à trois millions.
- Déjà pas mal. Ça suffit pour carboniser le rosbif.
- Certes ! Mais l'objectif final est tout de même plus ambitieux. Parce que, à des températures pareilles, vois-tu, les neutrons commencent à exploser. C'est la fusion nucléaire, en d'autres termes, le Saint Graal des chercheurs. Les problèmes d'énergie du genre humain seraient résolus d'un seul coup. »
La guerre froide n'est pas loin, Thomas Foley rencontre Andreï Chersky, un journaliste Russe du journal Spoutnik qui semble connaitre le BCI et le sollicite :
« (...) j'apprécierais beaucoup vos conseils. Votre employeur est le BCI (...) c'est un organisme que nous admirons beaucoup chez nous en Russie ».
Coe embarque le lecteur dans une histoire pleine de rebondissements, sans que jamais la tension, ni l'humour, ne retombent. Sous la forme d'une parodie de roman d'espionnage, il médite sur le sens de nos existences et brosse le portrait d'un monde disparu, l'Angleterre des années 1950.
Certains dialogues entre les protagonistes de l'action attestent d'une croyance qui avait la peau dure dans les années 1950 et contre laquelle il faut encore se battre dans la plupart des pays européens. « Selon une étude récente, il pourrait bien y avoir corrélation entre la consommation de tabac et le cancer du poumon (...)
- Curieux, s'étonna Swaine. Je me sens toujours en meilleure forme quand j'ai grillé une sèche ou deux ? »
La relation à l'autre dans l'Europe coloniale des années 1950 est également présente dans le roman
Sur le site de la Belgique, un espace est réservé au Congo Belge et au Ruanda-Urundi, il comprend un jardin tropical dans lequel un village indigène a été construit. Anneke, sa collègue belge, apprend à Thomas que les occupants de ce village ont quitté l'exposition avant sa fin en raison du comportement irrespectueux des visiteurs.
Au cours de son séjour sur le site de l'Expo 58, Thomas Foley se trouve impliqué, malgré lui, dans une affaire étrange, dont je ne vous livrerai pas les détails et qui constitue le point d'orgue du roman et le relance avant le final et la chute inattendue.
Ah le KGB…Nostalgie
NB : on retrouve Thomas Foley dans le royaume désuni dernier roman de Coe.

Si vous avez appécié ce roman, jouez à mon quiz
https://www.babelio.com/quiz/17472/Expo-58

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