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EAN : 9782072497179
Gallimard (13/02/2014)
3.44/5   647 notes
Résumé :
Londres, 1958. Thomas Foley dispose d’une certaine ancienneté au ministère de l’Information quand on vient lui proposer de participer à un événement historique, l’Exposition universelle, qui doit se tenir cette année-là à Bruxelles. Il devra y superviser la construction du Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d’un pub, Le Britannia, censé incarner la culture de son pays. Le jeune Foley, alors qu’il vient de devenir père, est séduit par cette proposition ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (133) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 647 notes
Expo 58, ou comment la guerre froide s'invite à l'Exposition belge.

Première exposition universelle depuis la guerre, cette réunion internationale fut le reflet de la période de prospérité et de paix d'une Europe ressuscitée. Progrès techniques, découvertes scientifiques, consommation, confort moderne: le moral des Trente Glorieuses était au plus haut.

Petit fonctionnaire de sa Majesté à la vie familiale monotone, Thomas Foley est désigné pour superviser le pavillon anglais, ou plus exactement le pub associé, emblématique de l'art de vivre britannique. Période excitante et remise en question pour le sérieux Thomas, dans cet univers international de rencontres et tentations amoureuses.

"Cette mission si toutefois vous l'acceptez, sera de superviser le débit de boissons, de cadrer le gérant, grand amateur de ale, et de faire rayonner nos traditions dans un décor résolument moderne".
Mission impossible?
Dans les faits, Thomas va se retrouver pris dans la toile d'araignée des services secrets américains, anglais et soviétiques, en compétition dans ce Barnum d'un nouveau genre.

Ce livre aurait pu être "Tintin chez les belges". J'ai eu comme un flash en lisant les dialogues mêlés de deux Dupont/Dupond, barbouzes anglais interchangeables et décalés.
La trame s'apparenterait bien à une des aventures du héros d'Hergé, avec en toile de fond le site insolite de l'exposition de 1958, les décors futuristes, toute cette modernité typique des années 50 et qui se prêterait si bien à la bande dessinée.

Humour bristish, situations cocasses traitées avec le plus grand sérieux, légèreté du ton, fantaisie des personnages et sérieuse documentation du décor de l'exposition, ce livre a bien des atouts pour offrir du plaisir au lecteur.
Je conseille la recherche de quelques images de pavillons sur Internet, l'immersion y gagne en crédibilité. Et on pourrait presque imaginer quelques espions en imperméables et trilbies...

Un petit tour par là: http://www.ina.fr/video/AFE04002077

J'ai visité l'Atomium bruxellois petite fille ( une quinzaine d'années après l'exposition).
J'en ai encore des photos jaunies et m'en reste le souvenir d'un décor fantastique de conquête spaciale. Ca faisait réver...


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My goodness, que la vie de Thomas Foley est morne ! Qu'elle est prévisible, cette existence étriquée de fonctionnaire anonyme du Ministère de l'Information de sa Très Gracieuse Majesté ! Métro-boulot-dodo, à peine trente ans, marié et un enfant en bas-âge, et on se demande déjà si on a fait le(s) bon(s) choix ? Ce train-train quotidien, qui plus est dans la grisaille londonienne, est-ce là le rêve d'une vie ?
Heureusement, nous sommes en 1958, et un rayon de lumière s'apprête à percer la chape de brume qui pèse sur le trench-coat de Thomas. 1958, c'est l'Expo Universelle de Bruxelles et son Atomium flambant neuf, ses neuf (aussi) sphères qui brillent au soleil (oui oui il y a du soleil en Belgique), la « Belgique joyeuse » qui blinque (comprenne qui pourra) tout feu tout flamme pour accueillir les visiteurs du monde entier et être au centre de l'univers pendant six mois. Thomas se voit confier (et accepte avec enthousiasme) une mission apparemment anodine : veiller, pendant les six mois de l'événement et pour le compte de son gouvernement, au bon fonctionnement d'un pub tout ce qu'il y a de plus british, construit à côté du Pavillon britannique de l'Exposition. Anodine, vous avez dit anodine ? Voire. Si 1958, c'est l'optimisme de l'après-guerre, le progrès technique au service de la paix dans le monde, c'est aussi la méfiance, la guerre froide, USA vs URSS, et le progrès technique au service de l'armement nucléaire. Donc Bruxelles est (aussi/déjà) un nid d'espions, où Thomas n'aura pas la vie aussi tranquille qu'il l'imaginait. Sans compter les charmantes hôtesses d'accueil de l'Expo qui offrent quelques sympathiques compensations à notre 007 malgré lui.
Car bien entendu, ceci n'est pas un vrai roman d'espionnage. Si Jonathan Coe était le nouveau John le Carré, ça se saurait, non ? Bref, ce roman tient plutôt de la parodie, avec espions de pacotille, qui font furieusement penser aux Dupont-Dupond, en plus inquiétants quand même, esbroufe, poudre aux yeux et manipulations à tire-larigot, doubles jeux, chantages, menaces et disparitions, le tout enrobé d'un humour anglais malheureusement pas toujours très incisif. Malgré les rebondissements, tout cela manque de souffle, se traîne un peu et n'est pas réellement captivant. Trop de choses inabouties ou bâclées, qui tournent court ou sont prévisibles. L'auteur tire le portrait d'une époque et d'un pays, l'Angleterre des années 50, tiraillée entre tradition et modernité, et il rend bien l'atmosphère de la période (enfin je crois, je n'y étais pas), mais en dehors de cela, j'ai trouvé ce roman un brin candide, trop nostalgique, et surtout dépourvu de la verve et/ou de l'ambition habituelles de J. Coe. Et, pour la popote belgo-belge, il me semble que dans ce roman la Belgique a été un peu trop réduite à sa moitié néerlandophone. A lire la page des remerciements, ceci expliquera peut-être cela.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Londres, 1958. Thomas Foley, jeune père de famille, fonctionnaire au ministère de l'Information, habite avec sa femme et sa fille qui vient de naître, dans la banlieue de Londres. Son quotidien est répétitif et sans surprise. On lui propose de participer à l'exposition universelle, qui doit se tenir à Bruxelles, en 1958, en pleine guerre froide, pour, officiellement, y superviser la construction et la gestion d'un pub censé incarner la culture de son pays et qui fera le lien entre les deux pavillons anglais. le jeune Foley est séduit par cette proposition et saisit l'occasion de sortir de son quotidien pendant six mois et de vivre une aventure nouvelle et captivante.

Avec beaucoup d'humour et une ironie subtile, Jonathan Coe dresse le portrait d'une Angleterre des années 50, tiraillée entre modernité et tradition, et embarque le lecteur dans une histoire à rebondissements pleine de stéréotypes nationaux sous la forme d'une parodie légère de roman d'espionnage. Foley ne comprend pas qu'il est plongé dans une affaire d'espionnage où il est constamment manipulé. "Qu'aurait fait James Bond dans de telles circonstances ?", s'interroge-t-il, peu préparé aux péripéties d'une aventure qui ressemble de plus en plus à un roman d'espionnage.

Jonathan Coe offre une parodie amusante de roman d'espionnage et dresse le portrait d'un monde disparu en tournant en dérision les différents codes des années 50, durant la guerre froide, une époque où les hommes lisaient le journal pendant que leur femme repassait.
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Londres, 1958. Thomas Foley dispose d'une certaine ancienneté au ministère de l'Information quand on vient lui proposer de participer à un événement historique, l'Exposition universelle de Bruxelles.
« Thomas était peu porté au bavardage. C'était son trait distinctif. Il travaillait au Bureau central de l'information, situé sur Baker Street »
Thomas va superviser la construction du Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d'un pub censé incarner la culture de son pays. le Pub s'appellera le Britannia (Et on y appliquera des règles strictes, la réputée Rule Britannia)
« (…) un autre point ralliait tous les suffrages : ces visiteurs, il faudrait les nourrir et les désaltérer et, puisqu'il en était ainsi, quoi de mieux qu'un pub pour exprimer le caractère national ? Ce qu'il fallait c'était en construire un à proximité du Pavillon. Pour faire bonne figure, et lever toute ambiguïté, on l'appellerait le Britannia. »
Il apprend avec stupéfaction les raisons du choix de sa candidature
« - Moi, Monsieur ? Mais...
- Mais quoi ? Votre père a tenu un pub pendant vingt ans, non ? Vous avez eu tout loisir de vous initier un peu au métier.
- Oui, mais...
- Et votre mère est d'origine belge, pour l'amour du ciel ! Vous avez du sang belge dans les veines. Ce sera une seconde patrie pour vous. »
Le pavillon britannique va présenter une maquette de la machine ZETA, fierté du gouvernement :
« - A quoi sert-elle ? Disons pour faire simple que c'est un énorme four. Ils veulent monter à cent millions de degrés Celsius.
Thomas émit un sifflement discret. Douce chaleur quand même !
- Oui. Mais pour l'instant, ils ne sont arrivés qu'à trois millions.
- Déjà pas mal. Ça suffit pour carboniser le rosbif.
- Certes ! Mais l'objectif final est tout de même plus ambitieux. Parce que, à des températures pareilles, vois-tu, les neutrons commencent à exploser. C'est la fusion nucléaire, en d'autres termes, le Saint Graal des chercheurs. Les problèmes d'énergie du genre humain seraient résolus d'un seul coup. »
La guerre froide n'est pas loin, Thomas Foley rencontre Andreï Chersky, un journaliste Russe du journal Spoutnik qui semble connaitre le BCI et le sollicite :
« (...) j'apprécierais beaucoup vos conseils. Votre employeur est le BCI (...) c'est un organisme que nous admirons beaucoup chez nous en Russie ».
Coe embarque le lecteur dans une histoire pleine de rebondissements, sans que jamais la tension, ni l'humour, ne retombent. Sous la forme d'une parodie de roman d'espionnage, il médite sur le sens de nos existences et brosse le portrait d'un monde disparu, l'Angleterre des années 1950.
Certains dialogues entre les protagonistes de l'action attestent d'une croyance qui avait la peau dure dans les années 1950 et contre laquelle il faut encore se battre dans la plupart des pays européens. « Selon une étude récente, il pourrait bien y avoir corrélation entre la consommation de tabac et le cancer du poumon (...)
- Curieux, s'étonna Swaine. Je me sens toujours en meilleure forme quand j'ai grillé une sèche ou deux ? »
La relation à l'autre dans l'Europe coloniale des années 1950 est également présente dans le roman
Sur le site de la Belgique, un espace est réservé au Congo Belge et au Ruanda-Urundi, il comprend un jardin tropical dans lequel un village indigène a été construit. Anneke, sa collègue belge, apprend à Thomas que les occupants de ce village ont quitté l'exposition avant sa fin en raison du comportement irrespectueux des visiteurs.
Au cours de son séjour sur le site de l'Expo 58, Thomas Foley se trouve impliqué, malgré lui, dans une affaire étrange, dont je ne vous livrerai pas les détails et qui constitue le point d'orgue du roman et le relance avant le final et la chute inattendue.
Ah le KGB…Nostalgie
NB : on retrouve Thomas Foley dans le royaume désuni dernier roman de Coe.

Si vous avez appécié ce roman, jouez à mon quiz
https://www.babelio.com/quiz/17472/Expo-58

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Toujours à juste distance de son sujet et avec son flegme et son humour british habituels, Jonathan Coe dresse le portrait sensible et complexe d'un homme banal à qui s'offre la possibilité d'échapper à la normalité banlieusarde dans laquelle il vit. Il va plonger dans des péripéties, trahisons et mensonges et vivre une sorte de rêverie éveillée le temps de L'Expo 58.

C'est à travers une lorgnette originale et passionnante que l'auteur regarde évoluer son personnage dans les coulisses de cet événement grandiose. Il y a toujours le thème des regrets, des mensonges, de ne pas véritablement assumer la vie que l'on a choisie. Il excelle à dire l'ambivalence voire l'ambigüité de nos actes.
L'intrigue, même si simplement construite, nous fait traverser les grands thèmes de la fin des années 50 tels la menace de la guerre nucléaire, les stigmates de la Seconde guerre. Sur fond d'espionnage, Jonathan Coe nous plonge dans le tourbillon du personnage, pris entre devoir, passion et remords, amour et haine, ainsi que dans la complexité de son histoire familiale.

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critiques presse (8)
LeDevoir
21 juillet 2014
Si l’histoire est crédible, si les péripéties abondent, l’humour annoncé est rarement au rendez-vous. Trop abondants, les dialogues sont interminables. [...] Ce roman n’est surtout pas léger, il gagnerait à s’écarter d’un réalisme un peu lourd.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LActualite
21 juillet 2014
La satire est au rendez-vous dans ce roman nostalgique qui évoque les débuts de l’Union européenne et… les beaux jours de notre Expo à nous.
Lire la critique sur le site : LActualite
LaPresse
02 mai 2014
La chute de cette comédie se termine sur un dénouement aigre-doux bien imprévisible et un brin grinçant.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Culturebox
13 mars 2014
Jonathan Coe revisite le roman d'espionnage à sa manière : drôle et décalée. Avec le récit d'une aventure rocambolesque dont l'action se situe en 1958 sur le site de l'Exposition Universelle à Bruxelles, il nous peint le temps de la Guerre Froide, la naissance de la modernité domestique et les interrogations existentielles d'un homme. Un savoureux roman typiquement british !
Lire la critique sur le site : Culturebox
Bibliobs
10 mars 2014
L'écrivain britannique Jonathan Coe parle de l'hégémonie de la City, de la crise politique et des subtilités de l'humour british.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
28 février 2014
De cette "foire de fous" où tous les coups sont permis, où ça clope et ça boit à l'envi, Jonathan Coe a tiré une très divertissante parodie de roman d'espionnage. Mais pas que: à la fois chromo comique des relations Est-Ouest et réflexion sur des existences asservies par leur fatum, Expo 58 se révèle plus profond qu'il n'y paraît.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
26 février 2014
Vrai-faux thriller palpitant, pastiche allègre des romans d’espionnage, « Expo 58 » offre plusieurs niveaux de lecture.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Telerama
12 février 2014
Un fonctionnaire anglais naïf se retrouve au coeur d'intrigues qui le dépassent, dans la grande foire au progrès qu'abrite Bruxelles. Cocasse.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
« 58 », comme 1958.

« Expo » pour exposition universelle.

De la même année.

C’est ainsi que le décor est posé dans le titre de ce livre de Jonathan Coe.

Son histoire s’inscrit dans cet événement historique, rassemblant les pays qui se déchiraient une dizaine d’années auparavant dans la seconde guerre mondiale, et qui désormais reconstruisent leur relation autour de la coopération.

Optimisme et nouveau monde, on a à cette époque la bouche en coeur devant un avenir que l'on espère pacifiste. On a envie de mettre en avant toutes les belles inventions humaines, techniques, artistiques, économiques, scientifiques qui y concourront.

Demain sera beau. C’est ce qu’il se dit en Belgique, le temps de cette exposition.

Nous allons découvrir cette ambiance de près grâce à M. Foley, un fonctionnaire anglais à qui l’on confie la supervision du pub britannique, pensé spécialement pour l’événement , entre tradition et innovation anglaise, et qui se voudra le lieu de rencontre entre les nationalités.

Une mission de 6 mois qui l’enverra loin de sa femme et de son nouveau-né.

Si son cœur est au départ un peu culpabilisé par cette séparation, bien vite l’honneur et l’excitation de participer à cet événement d'envergure l’emportera.

Sauf que l’histoire n’est pas que celle que l’on veut bien le laisser entendre, celle de la cordialité et de la collaboration pacifiste entre nations.

C’est qu’on se tire un peu la bourre entre pays sur les avancées technologiques et scientifiques, notamment autour des questions nucléaires.

La guerre froide souffle sa paranoïa dans les allées de l’expo 58.

Les espions s’invitent donc à la fête, et Foley se retrouvera surveillé, questionné, pris à parti dans un jeu qu’il ne maîtrise absolument pas.

Si les trahisons qui le préoccupent lui sont celles qui se jouent autour de sa vie de couple, une sorte de Dupont et Dupond le mettra en responsabilité de déjouer celles qui se trament entre américains et soviétiques.

Et c’est cette double intrigue dont il est question dans ce roman.

Alors c’est pas maaaaal, mais c’est pas fouuuuu non plus.

Y a un ptit humour à la british, des situations cocasses, mais, à mon goût, ça manque définitivement de tension.

Notre héros, M. Foley, est un peu à la masse, et le charisme n’est pas ce qui le définit. On lui accorde une séduction antre Gary Cooper et Dirk Bogarde, mais ça ne s’arrêtera qu’aux traits physiques. Dommage. Il aurait été pas loin de ressembler à un personnage de Jonathan Tropper, mais son caractère manquent de corps.

On l’aurait souhaité un peu plus dans l’initiative et la prise de risque, même maladroite et naïve pour rester évidemment dans l’idée du personnage tel qu’il est pensé.

Au final, on a un bouquin entre deux teintes, semi drôle, à peine politique, dont la lecture n’est pas désagréable parce que l’écriture y est très fluide, mais elle nous glisse justement un peu trop rapidement sous les yeux : j’aurai souhaité être davantage tenue en haleine, ou rire plus franchement.

Mais c'est pas une raison pour partir bouder non plus! Tu as là une bonne occasion de t'instruire sur ce qu'a été l'expo 58. File sur le site de l'INA, et apprend mon ptit :

http://www.ina.fr/video/AFE04002077

La culture, partout, à portée de tes ptits doigts.
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- Finalement vous n'avez toujours pas vu le Pavillon du Congo belge?
- Toujours pas non. J'avais l'intention d'y aller dans les jours qui viennent.
- Vous ne pourrez pas, ils sont rentrés chez eux.
- Pourquoi?
- Ils se plaignaient de la façon dont les visiteurs les traitaient. Ils passaient la journée dans leurs huttes, à travailler à leur artisanat indigène, et il paraît que certains visiteurs leur criaient des choses insultantes, et même, qu'on leur tendait des bananes à manger, vous voyez;
Ils ont dit qu'ils se faisaient l'effet d'être des animaux dans un zoo.
Et alors ils sont presque tous rentrés chez eux.
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"Je suis peut- être bornée mais, pour moi, l'artiste est celui qui embellit le monde au lieu de l'enlaidir. Quand la musique évoque deux chats en train de s'étriper sur une décharge, quand la sculpture ressemble à un pâté de glaise qui aurait giclé sur un plancher, quand la peinture vous donne la migraine - deux yeux du même côté de la figure, trois nez sur l'autre..."
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_ Il lit trop de romans, vous savez, ces romans-là...
_ je sais. Ils sont de qui, déjà ?
_ De Fleming. Vous en avez lu, Foley ?
_ Personnellement, non.
_ Ils ont une influence déplorable, vous comprenez...
_ Sur les types qui travaillent dans notre domaine.
_ C'est de la pure fiction, naturellement. Arpenter le monde...
_ En refroidissant les gens sans même leur dire "vous permettez?"
_ Coucher avec une femme différente tous les soirs..."
Manifestement, ce détail leur paraissait plus farfelu encore que les autres.
_ Parce que, enfin, sapristi, à quand remonte la dernière fois que ça vous est arrivé ?
_ De refroidir quelqu'un, vous voulez dire ?
_ Non, de coucher avec une femme différente.
_ Ca dépend : différente de qui ?
_ Différente de la dernière avec qui vous aviez couché.
_ Alors là, vous me posez une colle.
_ De mémoire d'homme ?
_ Ca ne me rappelle rien, mon vieux.
_ C'est bien ce que je disais. Il n'y a pas la moindre base réelle là-dedans.
_ Quoi qu'il en soit, nous sommes désolés de vous avoir imposé une situation inconfortable, Foley.
_ Inconfortable ? Allons donc ! J'adore rouler pendant des heures dans une voiture avec un bandeau sur les yeux.
_ Une voiture, avec un bandeau sur les yeux ? demanda Wayne.
_ Vous n'êtes pas en train de nous dire que Wilkins a obligé le chauffeur à conduire les yeux bandés ?
_ Bien sûr que non.
_ Dieu merci.
_ Il y a des limites à tout.
_ Les procédures de sécurité, ça se respecte."
Thomas se sentit prêt à demander : "Au fait, où est-ce que je suis, bon Dieu ?
_ Ca, mon cher, on ne peut guère vous le dire.
_ A quoi servirait le bandeau ?
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Vous savez ce qui leur plaît chez nous ? Ils disent que nous ne nous prenons pas au sérieux. Que nous savons nous moquer de nous-mêmes, que nous comprenons la plaisanterie. Curieux tout de même, non ? Toute cette science, cette culture, cette histoire, et finalement, c'est notre bon vieux sens de l'humour britannique qui emporte l'adhésion. Il y a une leçon à en tirer, mon jeune ami.
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Vidéo de Jonathan Coe
Grand entretien avec Jonathan Coe. Modéré par Camille Thomine.
38e édition Comédie du Livre - 10 jours en mai Dimanche 14 mai 2023. 15h - Espace Albertine Sarrazin
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Expo 58 traite notamment de l'implication de la Grande Bretagne dans l'exposition universelle de 1958, mais où cette exposition s'est-elle tenue ?

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