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Critique de JeanLibremont


Jonathan Coe nous introduit dans l'Angleterre des années 2010, celle d'une classe moyenne éduquée et plutot mal dans sa peau. Une classe moyenne de ce début de 21-eme siecle, jamais tres loin des allocations chomage et de l'assistance sociale alors que les nouveaux milliardaires enrichis par la spéculation vivent dans leur bulles d'or et d'indifférence pour tout ce qui ne conforte pas leur égo surgonflé. L'auteur a dit quelque part que ce roman est une réflexion sur la peur et le paradis perdu.

La peur, quand ce n'est pas celle de la précarité matérielle, est celle du surnaturel un peu inquiétant qu'affectionnent les Britanniques. le paradis perdu, c'est celui de l'enfance et, partant, d'une société heureuse. L'auteur fait dire a l'un de ses personnages que le charme de l'enfance tient a ce que, contrairement a l'adulte, le petit enfant n'est pas obligé tout le temps de faire des choix puisque ses parents prennent la plupart des décisions pour lui. Cet état d'irresponsabilité hédonique permet a l'enfant (a l'enfant suffisamment privilégié, bien-sur) de se concentrer sur les aspects de la réalité qui lui font plaisir. le mal-etre des adultes en conséquence provient en bonne partie de la nécessité de faire des choix, de devoir prendre des décisions pour assurer le quotidien, en particulier dans un contexte de crise économique plus ou moins larvée.

Ce roman de Jonathan Coe m'apparait donc a la fois comme une critique sociale teintée d'humour britannique et un roman a l'ambiance évoquant a l'occasion Sherlock Holmes ou les nouvelles de H.G. Wells. le récit est d'ailleurs parsemé de clins d'oeil a des romans et des films plus ou moins célebres. Numéro 11 est un roman attachant, difficile a lacher en cours de lecture. Merci, Mr Coe.
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