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Critique de Abrideabattue


Cher Thierry,

Vous serez flatté que je commence avec un ton sucré. Votre livre est arrivé dans ma boite aux lettres sans que j'en exprime la demande et j'aurais pu en être touchée si je ne savais pas que je dois cet honneur à la diligence de votre attaché de presse.

Je ne suis pas assez naïve pour m'imaginer que vous avez pu rêver de moi. Et que cette accroche marketing fasse succomber une multitude de fans sur facebook me laisse pantoise. Je vous en prie, ne cherchez pas à imiter David Foenkinos sur ce sujet. Il le fait avec plus de délicatesse que vous.

Sur le plan de l'écriture c'est également sans comparaison.

J'ai failli ne pas ouvrir cet ouvrage que je n'allais pas ajouter à ceux que je me promettais de chroniquer depuis quelques jours. Ma PAL était déjà trop haute et un ouvrage de plus risquait de la faire chavirer (au cas où vous ne le sauriez pas la PAL est, dans le jardon des bloggeurs littéraires, le terme désignant la pile de livres en instance de lecture, en général en équilibre instable au pied de son lit).

Une chance pour vous, le titre m'avait intriguée. J'étais tentée. J'ai commencé à lire. Et là, malchance pour vous, les premiers chapitres m'ont agacée avec leur air de vouloir me convaincre que j'avais LE livre du siècle entre les mains alors que j'en trouvais le style fade et sans surprise.

Votre écriture est chaotique. La narration rétrograde poussivement un chapitre sur deux, reprenant les faits pour les raconter une seconde fois du point de vue d'un autre protagoniste. On retrouve des thèmes chers à Marc Lévy ou à Muso. Mais il ne suffit pas de les imiter pour connaitre le même succès, succès d'ailleurs relatif sur le plan qualitatif. Bref vous le leur arrivez pas à la cheville.

L'amour n'est pas un menu qui se décline en quatorze propositions, Monsieur Cohen, c'est un don qui ne vous est pas naturel.

Votre histoire d'amour a tout du marivaudage. On a le jeune premier qui ne comprend pas qu'il est amoureux. On trouve la jeune première qui ne sait quel coeur choisir, ignorant que les deux ne font qu'un. La soeur, tendre amie, n'est pas loin. Les figures parentales tirent les ficelles. le tout au XXI° siècle, avec d'autres techniques que la seule voie épistolaire.

Cela se lit jusqu'au bout, sans peine mais sans fortes émotions. Vous prétendez qu'on a tous un roman qui nous est destiné, dont la lecture nous révèlera à nous-mêmes. Vous le désignez sous le nom de « roman-lumière ». Longtemps j'ai rêvé d'elle ne m'a pas éblouie.

Vous demandez (pardon, vous proposez) à vos lectrices (et pourquoi pas aux lecteurs ?) de se filmer afin de confier les émotions qu'elles espèrent trouver à la lecture de ce roman, en prenant appui sur ce qu'elles savent de vous et sur ce que leur inspirent le titre et la couverture. Vous ne manquez pas d'air. Et il faut être bien narcissique pour avoir envie d'être diffusée sur votre site et votre profil facebook.

Tout ce que vous avez gagné, Cher monsieur Cohen, c'est de m'avoir convaincue de vous écrire une critique et de la publier, sur mon profil … Babelio qui, je l'espère vous la fera suivre car je ne souhaite pas qu'elle demeure une missive fictive.

J'ose espérer qu'en homme de communication talentueux comme le sont tous les ex-publicitaires, vous saurez réagir avec finesse et me surprendre l'an prochain avec un ouvrage plus personnel. Creusez au fond de votre âme au lieu de pomper Robert Desnos ou Patrick Poivre d'Arvor en imaginant avoir trouvé un titre original.

Sans masque et sans peur,
Épistolairement vôtre
marie-claire
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