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4,21

sur 329 notes
Ce livre de Sandrine Cohen révolutionne l'univers du polar. le crime et les raisons du crime sont le coeur de l'histoire. Les émotions suscitées par l'intrigue, le rythme soutenu, le style dynamique, ont fait que j'ai adoré « Rosine une criminelle ordinaire ». Rien que le titre en dit long et donne envie d'en savoir plus.
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Nombreuses sont les raisons pour lesquelles je n'ai pas du tout aimé ce livre.

En premier lieu, ce qui selon moi doit être la qualité numéro 1 d'un écrivain: savoir bien écrire. Et pour ce roman, quelle horreur! Des répétitions, des accumulations de conjonctions de coordination, un style de collégien, des majuscules balancées ici et là sans aucun intérêt...

Ensuite, nous avons affaire à personnage principal détestable, le cliché classique de la "professionnelle" qui ne respecte aucune règle ni aucune norme sociale, vulgaire, névrosée et collectionneuse d'hommes. Mais même pour décrire un cliché, l'autrice échoue: on n'y croit pas une seconde. Les autres personnages sont fades, et pas plus convaincants.

Quant au récit, peut-être aurait-il fallu se renseigner un minimum sur le fonctionnement de la Justice. Même s'il s'agit d'une fiction, elle s'inscrit dans le monde réel. Alors, pour information: les enquêteurs de personnalité ne sont que des enquêteurs de personnalité, et ils n'ont aucun autre rôle. Une information judiciaire ne se boucle pas en deux jours, ce ne sont pas des juges qui désignent des avocats commis d'office, il n'y a pas d'audiences de cour d'assises en référé, ce ne sont pas les policiers qui décident à la place d'un juge d'instruction des moyens de mener une enquête, etc etc.

Pour le juriste que je suis, lire ces inepties a achevé de faire saigner mes yeux déjà irrités par le style littéraire déplorable.

Sur le plan criminologique par ailleurs, aucun intérêt, tout ce qu'il y a de plus banal.

Bref, si vous vous intéressez au crime et a la justice, surtout, n'ouvrez pas ce livre.

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Qu'est-ce qui fait qu'un jour un homme, une femme ordinaire, bascule et devient un criminel ordinaire ?
C'est avec cette question que l'on débute ce roman et c'est en ayant un début de réponse que nous le terminons.

Ce texte est sans conteste, un de ceux qui m'aura le plus marqué cette année.
Nous allons suivre Clélia, femme mal aimée, froide, teigneuse, voire borderline et faisant preuve d'un esprit d'analyse brillant mais refermant aussi de part d'ombre importante. (Clélia m'a rappelé par certains aspects Lisbeth Salander)
Son travail est de comprendre pourquoi un crime est commis. Elle enquête donc sur la personnalité, le contexte et les antécédents de l'accusé.
Elle se bat pour la vérité mais a le sentiment d'être seule face à la machine écrasante et parfois défaillante qu'est la Justice.

Rosine a noyé ses deux petites filles.

Rien qu'avec ces quelques mots vous comprenez l'ignominie dont il est question dans ce roman.
La plume de Sandrine Cohen est comme les événement décrits : âpre, violente, puissante, sans concession, froide, bouleversante et crue.

Pas de chapitre, on passe dans la tête de plusieurs personnages et il est difficile de reprendre sa respiration tant l'immersion est totale et en même temps j'ai eu besoin de reposer le livre quelques heures afin de me déconnecter du récit mais ne pouvant faire abstraction de l'histoire et devant y retourner pour savoir et peut être même comprendre.

L'aspect psychologique est remarquable, la fin prend aux tripes (en fait c'est l'intégralité du roman qui prend aux tripes)

Je referme le livre touchée en plein coeur par Rosine, par Clélia, par ces deux petites filles qui avaient la vie devant elles, par tant d'enfants qui souffrent de maltraitances.

L'histoire de Clélia n'est ici qu'effleurée et j'attends maintenant de la retrouver dans une suite, voire une saga, tant cette femme a à nous donner.

Effroyable, dérangeant, déchirant.
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Parfois, des livres vous font des appels du pied, une couverture, une 4ème qui vous interpelle, des petits détails, une rencontre dans un salon littéraire, un bref échange avec l'autrice mais suffisant pour vouloir le découvrir à son tour, une histoire à priori banale d'infanticide comme les pages de faits divers peuvent en regorger, la curiosité n'est pas un vilain défaut quand il s'agit de retourner l'indicible acte, mettre des mots devant l'irréparable, donner une voix à celle qui semble condamnée d'avance, c'est la force de la fiction d'étourdir les sens …

Une plume magistrale qui m'a littéralement secoué par la dynamique narrative en gestation, une construction qui se mûrit au fil des pages, comme un écheveau complexe d'éléments à charge et à décharge, démêler le vrai du faux à l'instar d'une enquête de personnalité, qui se cache derrière Rosine et ses apparences ordinaires d'une existence bien sous tous rapports, comment en est-elle arrivée à briser l'un des plus vieux tabous de l'humanité, l'évidence commence à se fissurer au gré des révélations, pénétrer la psyché d'une criminelle ordinaire n'est pas sans risque ni pour l'enquêtrice, Clélia Rivoire ni pour le lecteur embarqué dans une spirale vertigineuse, un récit qui évite le pathos ou le jugement hâtif, donner une certaine latitude à remettre en question ses convictions profondes, un de ces romans dont on devine rapidement qu'il marquera par son empreinte indélébile, une lecture obsédante pour le placer très haut dans la sphère des meilleurs romans noirs.

Mélangeant habilement la trame d'une investigation souterraine avec ses ramifications insoupçonnables et une étude de caractères prenante, une atmosphère pesante et électrique pour cristalliser l'urgence de la situation, quand la réalité dépasse la fiction, cette frontière ténue séparant la raison et la folie, l'inné et l'acquis prennent alors une tournure des plus improbables pour se laisser piégé dans les mailles inextricables du filet, creuser encore plus loin dans les souvenirs de tout un chacun et pour deviner un semblant de début de réponse.
Peut-être.

En conclusion, un roman puissant sur la transmission et la justice rendue, un récit édifiant sur la violence invisible et l'emprise psychologique, dans la salle des pas perdus, si des courants d'air se font ressentir, entre la résilience et l'empathie, entre l'impardonnable et la vérité, rien ne m'avait préparé à prendre une telle claque littéraire dont les échos assourdissants perdurent encore dans les dédales du palais du jugement … dernier !
Coup de poing et au coeur ! ❤️
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Mon résumé :
Au dire de ses amis, de sa famille, de ses collègues, Rosine est une amie, une mère, une femme et une collègue parfaite. Toujours d'humeur égale, sociable, attentionnée. Elle adore ses deux filles de Chloé (4 ans) et Manon (6 ans). Rien de plus « normal » puisqu'elle est, elle-même, la fille d'un couple modèle. Seule la mort de sa mère, un an avant, a séparé ses parents après 50 ans de mariage.
Mais alors, pourquoi, ce soir du 6 juin 2018, a-t-elle maintenu les têtes de ses deux filles sous l'eau ? Est-ce parce que son compagnon lui a annoncé qu'il allait « réfléchir » ?
Clélia, enquêtrice de personnalité auprès du tribunal, parviendra-t-elle a trouver une explication « rationnelle » à un tel crime ?
Mon avis :
Certains livres se lisent en apnée. A peine déchiffrée la première phrase vous ne pouvez vous empêcher de lire la suivante, et celle d'encore après… et cela jusqu'au point final.
Parce que vous avez envie de savoir.
Parce que vous devez savoir.
Parce qu'il vous faut l'explication de ce qui s'est passé.
Et aussi parce que dès le début, les personnages, l'écriture, un « truc » dans la première phrase vous ont donné envie de savoir. Vous savez que si vous arrêtez votre lecture, si vous posez le livre avant la fin, il vous manquera quelque chose, une sensation d'inachevé vous poursuivra.
A mon humble avis de lectrice, « Rosine, une criminelle ordinaire » en fait partie de ces livres impossible à lâcher.
Pourquoi ?
D'abord par les personnages. Que ce soit Rosine, Clélia, Isaac, Samuel, ou les autres ils sont tous forts, attachants.
Parce que Rosine, même si elle a commis un double infanticide, est aussi celle qui va accepter de réfléchir sur son passé, sur ce qui a pu la conduire, elle la femme « ordinaire » à cet acte horrible. Une tâche ardue qui implique de revisiter son passé, d'accepter de concevoir que sa vie si « idyllique » a pu être bâtie sur des mensonges, des mensonges des autres mais aussi des mensonges qu'elle a pu se faire à elle-même. Il n'est pas simple d'accepter de se remettre ainsi en question toute son existence.
Parce que Christophe, qui est l'ex-mari de Rosine, le père des 2 victimes, pourrait basculer dans la haine de son ex-femme Mais il ne le fait pas. Au contraire, il va être celui qui la soutient, celui qui l'aide dans sa recherche de la vérité, dans sa recherche de clé(s) de compréhension. Parce que Christophe a compris que la haine ne ramènera pas les deux enfants. Parce qu'il fait le choix de la compréhension plutôt que celui du jugement.
Parce qu'Isaac Delcourt, juge d'instruction, est lui qui charge Clélia d'enquêter. Il est celui qui réfléchit avec elle, qui l'aide dans son analyse de la situation. J'ai aimé le duo Isaac-Clélia, la façon dont ils « pensent » à deux, dont ils construisent leur réflexion en mettant en commun leurs idées, leurs ressentis et leurs analyses. J'ai aimé aussi la façon dont Isaac pose des limites à Clélia, l'empêche de déborder sans pourtant la « brider ».
Enfin parce qu'il y a Clélia. C'est elle qui est chargée d'enquêter sur la personnalité de Rosine, elle qui va fouiller le passé de cette « criminelle ordinaire » pour aller à la recherche de ce qui a fait basculer cette femme, à la vie quasi « idéale » du côté l'infanticide. Comment ne pas être d'accord avec sa conviction que « Il y a toujours ou presque une raison, un élément de vie qui permet de comprendre un passage à l'acte criminel, personne ne tue juste comme ça ». Comment ne pas admirer sa ténacité vis-à-vis de la recherche des causes véritables de l'infanticide. Comment ne pas l'admirer, elle, dont on sent bien pourtant qu'elle cache des choses sur son passé. Au fil de pages le lecteur ne peut s'empêcher de se poser des questions : Pourquoi la future libération d'un certain Varennes lui fait-elle aussi peur ? Quel est le lien qui l'unit à Isaac ? professionnel ? Amical ? Amoureux ? J'ai vraiment apprécié ce personnage de femme, impulsive, prête à tout pour connaitre la vérité. J'ai aimé à la fois sa droiture, son intransigeance et son regard sur l'être humain, son regard sur les crimes, sa perception des rapports humains.
Si je devais donner un fil conducteur de ce livre ce serait l'idée que le passé contient souvent une explication du présent. Attention, à aucun moment il n'est question d'excuser pas le présent mais plutôt de l'expliquer, de l'éclairer sous un autre jour. J'adhère vraiment à cette idée que connaitre le passé, les relations des enfants avec leurs parents, des parents entre eux, des gens entre eux peut permettre de mieux comprendre le présent, et peut-être aider à changer le futur.
J'ai aussi aimé l'écriture de Mme Cohen, qui a aucun moment ne tombe dans le misérabilisme. A aucun moment, l'auteur ne tombe dans le travers de dire qu'il « n'est pas grave d'avoir tué ses enfants ». J'ai vraiment été touchée par les réflexions de l'auteur sur les relations familiales, sur les crimes et leur raison.
Vers la fin du livre il est écrit « Il reste toujours des traces après cette plongée en apnée dans la vie d'un criminel ordinaire ». Alors, Mme Cohen, pour répondre à votre gentille dédicace (dont je vous remercie) je peux vous dire que, vos personnages ne m'ont pas seulement touchée et émue, ils vont laisser une trace dans ma vie de lectrice. Et j'espère très bientôt retrouver Clélia et Isaac…

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Je viens de refermer ce livre magnifique de Sandrine Cohen, le coeur battant encore face à l'intensité de ces plaidoiries, la violence du réquisitoire, et l'angoisse partagée à l'attente du verdict. Dès les premières pages, j'ai été embarqué, bousculé, révolté, ému. Un voyage bouleversant.
Un style, une verve, une vivacité bien particuliers qui ne nous laissen tpas beaucoup de répit.
Je vais souvent repenser avec tendresse à Rosine, qui doit poursuivre sa reconstruction dans sa cellule, jour après jour, heure après heure, minute après minute.
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Je viens de finir et je ne m'en remets pas, j'ai dévoré ce livre et je suis envahie d'une vague d'émotions. Tristesse, soulagement, déception (j'aimerais vraiment une suite pour découvrir ce que Clélia nous réserve) etc. C'est un livre profondément humain, noir certes, mais qui nous explique avec beaucoup de subtilité les rouages du traumatisme. Si je pouvais mettre 6 étoiles je le ferais.
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Une plongée dans la tête de Rosine, pourquoi a-t-elle tué ses deux filles, Manon et Chloé en les noyant dans leur bain ? Est-il possible de comprendre un tel acte ?

Cléa est une enquêtrice de personnalité, elle va essayer de comprendre pourquoi Rosine en est arrivée à cette extrémité, il y a forcément une cause. Avec Cléa, on essaye de comprendre la psychologie de Rosine et ce qui l'a poussée à passer à l'acte.

C'est un premier roman très noir et pas facile mais intéressant pour comprendre le pourquoi du comment de ce crime, ça n'excuse pas l'acte, ça ne l'atténue pas non plus mais parfois peut être, les personnes comme Rosine n'ont pas d'autres possibilités d'agir.

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C'est un livre difficile dont le thème principal , pour moi, est la mémoire transgénérationnelle. le meurtre des petites filles par leur mère, Rosine, en est le point de départ.

L'enquêtrice de personnalité, Clélia, va tout faire pour déterminer quels sont les mécanismes qui ont fait qu'une mère a tué ses enfants. Pour Clélia, une mère ne tue pas "comme ça", il y a quelque chose de plus profond et c'est ça qu'elle va déterminer.

Malgré le fait qu'elle se démène, qu'elle est douée dans son boulot et qu'elle arrive souvent à ses fins, j'ai détesté Clélia de bout en bout. J'ai détesté sa personnalité, j'ai détesté ses attitudes. Les questions qu'elles se posent parfois m'ont interpellée : tout était à interprétation. Peut-être que cela se passe comme ça, je n'en sais rien mais je trouvais que c'était "trop", trop d'analyse et trop de stéréotypes. Mais encore une fois, je ne suis pas psy non plus. Cela manquait peut-être de finesse ou alors, on peut dire que c'était du à la personnalité de Clélia. Je ne sais pas.

Cela dit, j'ai tout de même apprécié cette lecture qui pour moi a été fort dérangeante : en étant maman, on peut qu'être touchée. Et puis, la relation de Rosine avec ses parents peut nous renvoyer à notre propre famille (je ne dirais rien de plus de peur de spoiler).

Il faut savoir aussi qu'on parle beaucoup de Clélia qui finalement est mis souvent en avant, presque plus que Rosine. Différents aspects sont abordés aussi comme la justice et ses failles, les relations dans la famille , dans le couple.

Le livre se lit rapidement malgré l'absence de chapitres, cela n'est pas dérangeant et le style est fluide même si ce n'est pas ma plus préférée dans ce cas-ci.

Un livre qui ne laissera personne indifférent que- ce soit dans un sens ou un autre.
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Un polar hors norme. de la profondeur dans les personnages et une intrigue très fine et captivante. L'écriture nous tient en haleine tout du long de cette enquête passionnante dans les méandres des relations humaines. A lire de toute urgence.
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