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Critique de Yokay


Il y a eu David contre Goliath, et il y a eu Gisèle Halimi contre l'injustice de certaines Lois françaises. Quelle personnalité, quel courage, quelle force, quelle détermination ! Car rien ne lui a été donné au départ. Née dans les années 20 dans une famille juive tunisienne pratiquante, destinée à être au service des hommes de sa famille (père, frère, mari), elle prend très vite conscience de l'injustice de sa situation de fille. « La moitié de l'humanité ne peut pas être l'esclave de l'autre moitié ! ». Elle en fait le combat de sa vie. « On ne nait pas féministe, on le devient ».
Avocate brillante et éclairée (elle mène de front des études de droit et de philosophie), elle exerce son métier comme un sacerdoce. Elle se trouve aux premières loges lors de l'accès à l'indépendance de la Tunisie, et est sollicitée par le FLN lors de la guerre d'Algérie. L'un de ses premiers procès emblématiques est celui qui a dénoncé la torture et le viol d'une jeune algérienne par l'armée française. C'est le début d'une relation forte entre trois femmes exceptionnelles qui vont changer le cours de l'Histoire : Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Simone Veil. Dix ans après, c'est son grand combat pour la dépénalisation de l'avortement, toujours avec Simone de Beauvoir. Ensemble elles vont créer l'association Choisir – La cause des femmes pour défendre gratuitement les personnes poursuivies pour avortement. Combat parachevé par la Loi Veil de 1975. Ensuite, un important procès contre le viol aboutira à la Loi contre le viol en 1980. Élue députée, elle a encore « mille idées, mille urgences », mais peu de victoires, sauf tout de même la suppression du délit d'homosexualité. Jusqu'à la fin de sa vie elle n'aura de cesse d'appeler à la révolution féministe.
Ce roman graphique est tiré du récit éponyme de Gisèle Halimi. Écrit à la première personne, on lit ses mots quand elle nous raconte son parcours. On ne peut qu'être impressionné(e) et infiniment reconnaissant(e).
Un album entièrement féminin (scenario, dessin, couleurs). le dessin est cependant trop lisse à mon goût, trop sage, les visages ne sont pas suffisamment expressifs. Je lui reproche un manque d'audace, qui n'est pas à l'échelle de cette femme immense.
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