Ce commentaire concerne les deux
romans "
Chéri" et sa suite "
La fin de Chéri".
Il émane du style de Colette un arôme de nostalgie subtile et désespérée, un tendre relent de rose surie, une légère senteur de putréfaction : c'est une vraie fabrique de parfums.
Les années passeront et détruiront peu à peu la charmante apparence de ceux qui servaient de support à notre irrépressible besoin d'amour. Comme
Chéri, nous consacrerons notre vie à poursuivre l'illusion créée par cette vulnérabilité fondamentale, ce trou en nous qui appelle l'amour sans contrepartie, presque sans réciprocité, celui que seule pourrait nous apporter une mère qui, bien entendu ne serait pas notre mère, mais une amante ; une amante qui, plus qu'une personne, serait un lieu, un espace protecteur qui ne disparaitrait jamais ; où nous pourrions nous lover en toute sécurité mais que nous resterions libres de quitter à tout moment puisque jamais il ne se refermera derrière nous.
Bien sûr ce lieu n'existe pas.
Notre quête sera vaine.
Et à la fin il ne nous restera que de vieilles photographies que nos yeux finiront par user, et nous demeurerons à jamais inconsolables.
Tel est l'amour au masculin selon Colette.
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